Détective Conan épisode 872 : Conan, Heiji et la légende du Nue

L’épisode 872 de Détective Conan est sorti le 9 septembre 2017 et s’appelle « La Légende du Nue d’Heiji et de Conan ».
Il est tiré des files 958 et 959 des volumes 90 et 91, et est storyboardé par Umesaburô Sagawa. La directrice de l’animation est Yûyui Ushinohama, avec Chie Morishita (assistante), Aya Sasaki (assistante), Hayase Makiko (assistante), Miho Tanaka (assistante).

Ran et Sonoko se rendent au café Poirot après les cours pour demander à Azusa si c’était bien elle à la salle de concert. Azusa nie, ce qui ne surprend pas Ran. Amuro, qui nettoie une table du restaurant, dit sa surprise à la serveuse.
Conan réfléchit. Si l’Organisation a envoyé Vermouth sur le coup, c’est que le code laissé par Kôji Haneda il y a dix-sept ans les intéresse. Mais pourquoi ?

Azusa dit alors à Ran qu’elle a vu deux personnes étranges devant l’agence de Kogorô l’autre jour. Conan pense immédiatement à Gin et à Vodka, mais Azusa rajoute que l’homme était mat de peau.

Montant les marches, Conan tombe sur Heiji et Kazuha. Heiji a comme ambition de trouver le trésor enfoui des Tokugawa. Kogorô refuse d’aller dans le village en question, quand bien même le maire a accepté qu’Heiji vienne avec qui il le souhaite. Sonoko propose que Ran aille avec Conan, étant donné que ce sont les vacances. Kazuha essaie de convaincre Ran en lui disant que Shinichi aussi a reçu la lettre, et qu’il viendra donc peut-être.

Ainsi, Heiji, Kazuha, Ran et Conan sont accompagnés depuis la gare de Shizuoka en camionnette par le maire du village Yadori, Densuke Takekuma. Heiji déduit que cette histoire d’or caché est une façon d’attirer les touristes.

Le maire arrête la camionnette dans la campagne, devant une vieille auberge désaffectée. C’est là, dit le maire, qu’ils resteront pendant leur séjour. Elle se trouve devant le « lac noir ». Le maire explique que la ville était une destination prisée des chercheurs, jusqu’à un certain évènement.
A ce moment-là, un vieil homme à l’air lugubre, Michiki Tanzawa, archéologue, explique qu’un chercheur d’or a été pris dans un glissement de terrain et est mort.

Arrive Yasukatsu Someji, un historien. Il explique qu’Ieyasu Tokugawa a, selon la légende, été hébergé ici par un couple alors qu’il était pourchassé par son mortel ennemi, Imagawa Yoshimoto. Tokugawa leur aurait donné une montagne d’or pour les remercier. Selon l’historien, une chanson a même été écrite sur le sujet.

Selon Fumie Masuko, une écrivaine qui se présente, la chanson, qui parle de milliers de pièces d’or, serait un indice qui mène au trésor. Arrive à ce moment-là Hajime Tsurumi, un chanteur, qui tente de draguer Ran et Kazuha.

Ran demande en privé au maire si toutes les personnes invitées sont venues ou pas. Le maire répond par l’affirmative, ce qui déçoit Ran : dans sa tête, elle pense que si Shinichi était venu, elle aurait pu répondre à sa déclaration de Londres.
Heiji demande ensuite au maire si le village est plus beau que Big Ben. « C’est incomparable ! », répond-il.

Au repas, tous mangent ensemble. Heiji demande des informations à Tsurumi, qui semble en savoir sur l’affaire de la mort du chercheur d’or. Celui-ci s’appelait Charlie Abel, et était un étranger qui parlait très mal japonais. Lorsqu’on l’a retrouvé et qu’il était sur le point de mourir, ne pouvant plus parler, il a écrit sur un bout de papier trois lettres : « Nue ».

Kazuha et Ran prennent peur. Dans la mythologie japonaise, le Nue est un animal à la tête de singe, au corps de raton-laveur, aux pattes de tigre et à la queue de serpent. Une fumée noire et un cri perçant précèdent sa venue.
Vers la fin du repas, un cri strident retentit. « C’est le Nue », disent les convives.

Conan demande de plus amples informations aux personnes autour de la table. La légende locale raconte que la tête, les jambes et le corps du Nue seraient tombés dans la région, et que les jambes seraient tombées sur Yadori.

Kazuha et Ran prennent peur et demandent à Heiji et Conan d’ouvrir le tiroir du bureau de leur chambre pour s’assurer qu’il n’y a rien dedans. Ils ne trouvent que des cahiers. Dans l’un sont écrits des pages de l’hiragana « a ».
Conan explique que ce cahier devait être une manière pour l’étranger d’apprendre à écrire le japonais. « Je faisais ça aussi quand j’étais enfant ! », rajoute-t-il. « Mais enfin, Conan, tu es un enfant ! », répond Ran.

En regardant par la fenêtre, Heiji voit un incendie devant l’auberge. Ils sortent, et voient le monstre, gigantesque. Heiji et Conan font le tour de l’auberge en courant pour le rattraper, mais ils ne voient rien si ce n’est des traces de sang au sol qui mènent au lac. Au sol, mort, Someji-san.

I – Graphiquement

L’épisode est, sur le plan graphique, une déception. On n’en attendait pas grand-chose, parce que l’épisode a été fait avec plusieurs assistantes. Un animateur-en-chef qui multiplie les assistants est généralement un animateur-en-chef qui va apporter peu de soin à sa production. Ushinohama peut faire des beaux plans, mais pas un seul ne reste en tête dans cet épisode : tout est banal, plat et trop souvent pas très bien dessiné. Les personnages ne sont pas « moches » à proprement parler, mais leur design est parfois très étrange :

[Image]

Sans même compter l’erreur dans les proportions de l’agence, lieu décidemment mal mené par la série, l’auberge a été bien dessinée. C’est un défaut : dans le manga, le lieu où restent les personnages pour dormir est censé être sale et lugubre, et non pas flambant neuf. On a plus l’impression de voir un hôtel payé par les Suzuki que le taudis qui mérite la remarque « Quoi, on va rester là ? » de Kazuha.

Le storyboard de l’épisode est en soi bon, mais ne correspond pas à ce qu’il fallait pour l’épisode. Sagawa fait ce qu’on lui demande, à savoir un storyboard de qualité qui permette de varier de plans et de faire bouger la « caméra » comme il le faut. Il réussit. Cependant, compte tenu des animateurs-en-chefs, Sagawa aurait dû préférer, aux plans éloignés qu’il multiplie, des plans rapprochés : ceux-ci auraient agi comme un cache-misère, et auraient permis de cacher le fait que les animateurs-en-chefs ne savent pas dessiner bien les personnages lorsqu’ils sont un petit peu trop loin de la caméra.

Le seul choix graphique important de l’épisode est visible dans la scène où Ran déduit qu’Heiji va vouloir lui déclarer son amour. Lorsque Ran le dit à Kazuha, l’écran devient soudainement rose et flou. C’est une technique graphique issue des shôjos. Si Conan en était un, cela serait bienvenu et cohérent. Ici, le rendu est terriblement étrange, car ces deux plans roses et flous contrastent totalement avec le reste de l’épisode.

[10 :09 : shôjo]

II – Scénaristiquement

Etant donné que l’épisode nous fait comprendre dès le début que ce n’est pas pour ses visuels que le spectateur va le regarder, l’histoire prend une place toute particulière. Est-elle bonne ? Est-elle bien menée ?
La réponse est oui. Contrairement à une erreur qu’il fait trop souvent, mais de moins en moins dans l’arc de Rum, l’épisode ouvre comme une suite de l’épisode « La Scène de la trahison » : Ran, qui a compris qu’Azusa était Vermouth déguisée, demande à Azusa si elle est vraiment venue avec Amuro la fois dernière. Celle-ci répond que non, ce qui confirme les doutes de Ran. Le fait que trois fillers aient été diffusés entre la fin de La Scène de la trahison et cet épisode-ci n’est pas problématique, parce que les personnages étaient censés être en vacances durant les trois derniers épisodes, et que les scénaristes ont eu l’intelligence de ne pas faire apparaître Azusa, ce qui aurait créé une erreur de continuité.
A part cette scène avec Azusa, il n’y a aucune avancée dans la trame. Ce n’est pas un défaut de l’affaire, loin de là : les affaires avec Heiji font elles aussi avancer une trame, à savoir celle, amoureuse, entre Heiji et Kazuha. L’arc de Rum a beau contenir plus d’éléments tramesques que les autres, Aoyama ne doit pas s’interdire de s’arrêter pour souffler avec une affaire avec Heiji.

Mais est-ce une bonne affaire ? Difficile de le dire pour le moment. L’épisode 872 ne fait que poser le décor. On a déjà assez d’informations dans l’épisode 872 pour déduire ce qu’il va se passer par la suite, à vrai dire. Mais l’on ne peut critiquer une affaire sur son premier épisode. Nous gardons donc cela pour la critique de l’épisode 874.
Ce que l’on peut dire dès le 872, cependant, c’est qu’Aoyama confirme une fois de plus sa volonté de ne faire apparaître Heiji et Kazuha quasiment que dans des affaires « surnaturelles » : Le Manoir du vampire, l’affaire du Kamaitachi, l’affaire des zombies, et maintenant du Nue. La chose n’est pas nouvelle, on se rappelle notamment de l’affaire du chien démon, mais c’est regrettable qu’Heiji n’apparaisse pas plus dans des affaires plus traditionnelles.

III – Bilan

L’épisode n’est, visuellement, pas une réussite. Il est probablement un des épisodes les moins dessinés de la saison. Mais il ne faut pas s’en arrêter là, parce que le scénario vaut le coup d’être regardé : suite de l’affaire précédente mais aussi début d’une nouvelle affaire qui s’annonce intéressante, l’épisode 872 est une bonne introduction pour une affaire en trois parties. 7,5/10.