Détective Conan épisode 873 : Conan, Heiji et la légende du Nue (Troisième partie)

Conan et Heiji retournent voir le reste du groupe qui a réussi à arrêter le feu. L’écrivaine leur demande si les marques présentes sur le dos de Someji étaient celles d’un tigre, mais Conan répond que non : il y avait quatre marques de griffure, mais à dix centimètres d’écart.

Les trois membres restants retournent dans leur chambre, mais demandent d’abord au maire et à Heiji de pouvoir changer de chambre. Le vieil archéologue veut la chambre de Kazuha et Ran, que l’écrivaine voulait aussi mais abandonne, et le jeune reporter demande une chambre au deuxième. Cela ne dérange pas Heiji et Conan, qui peuvent, d’un seul endroit, surveiller les trois chambres.

Les deux font alors le guet pendant la nuit depuis le jardin du manoir, dans un endroit stratégique qui leur permet une vue panoptique. Le maire insiste pour rester avec eux. Heiji en profite pour savoir qui sont vraiment les quatre personnes qu’il a invitées.
Le maire leur dit alors que l’archéologue est un expert de la géologie de la région de Shizuoka. Il était connu mais a disparu de la vie publique après que l’on ait découvert que certaines de ses découvertes étaient en réalité des imitations.
L’écrivaine est une experte en monstres japonais, et a écrit des romans qui ont été adaptés en film. Une fois, un décor n’était pas à sa convenance, et elle a tout repeint elle-même, grâce aux compétences acquises par ses études d’art.
L’historien était un expert des Tokugawa, et le reporter n’est pas très connu mais a écrit des articles concernant des mythes japonais.

Heiji demande pourquoi les mineurs qui ont travaillé avec Charles Abel n’ont pas été invités. Ils ont tous disparu, selon le maire. Il a donc pu, avec le budget restant, inviter Heiji. Il voulait certes inviter Kogorô Môri, mais il n’avait plus l’argent, et Shinichi Kudô ne répondait pas.

Un feu se déclenche là où Conan et Heiji se trouvent. En même temps, le vieil archéologue pousse un cri de douleur. Ils foncent dans sa chambre, verrouillée, et trouvent une morsure de serpent dans son cou.

La police arrive, représentée par Sango Yokomizo. Tous expliquent les faits à Yokomizo, qui fait remarquer qu’un Nue avait en effet été remarqué dans la forêt de Kurogane, non loin de là, il y a seize ans.

Le maire dit qu’il pensait qu’il allait pleuvoir, parce que juste avant l’apparition du Nue, il a été touché par une goutte d’un liquide. Serait-ce le soda du journaliste ? Celui-ci buvait à la fenêtre, et l’écrivaine fait remarquer que c’est impoli de faire cela. Il répond qu’il n’a pas été bien éduqué parce qu’il n’a pas eu de parents, abandonné par eux enfants.

Pendant ce temps, Conan et Heiji trouvent des petites boules blanches au sol, et comprennent comment le coupable a lancé le feu. Ils pensent que l’écrivaine aurait pu tuer l’archéologue, grâce à une pique qu’elle aurait brandi depuis sa fenêtre du premier étage. Le jeune reporter aurait aussi pu grâce à une sarbacane.

Les détectives retrouvent Ran et Kazuha, qui s’inquiètent pour le chien : lorsque le cri strident du Nue a retenti, le chien a aboyé et s’est frotté au mur.
A ce moment-là, Conan et Heiji comprennent qui est le coupable.

I – Graphiquement

L’épisode 873 n’est pas une réussite graphique, mais comparé à l’épisode précédent, c’est un petit bijou. L’épisode n’est pas beau en soi, mais il est très clairement au-dessus de ce que l’épisode 873 nous a délivré. Les personnages ont leur véritable visage plus souvent, et les erreurs d’animation sont moindres. Même de loin, les personnages ont tendance à être mieux dessinés que dans l’épisode précédent.

Si le storyboard était soit absent soit assez mauvais dans l’épisode précédent, Sagawa réussit un beau coup avec l’épisode 873. L’arrivée du Nue est très bien faite, et le moment où Conan et Heiji déduisent l’identité du coupable est aussi une réussite.

[gif 11 :42 et fin]

On remarque aussi une présence accrue de Seiji Muta dans la supervision graphique de l’épisode. Beaucoup de plans importants ont été dessinés par lui, ce qui augmente substantiellement le nombre de plans en traits noirs par rapport à l’épisode précédent.

[13 :25 Seiji Muta]

L’épisode n’est néanmoins pas beau, et les visuels sont bien trop souvent décevants, faute à une direction artistique de piètre qualité. Espérons que l’épisode 874 finisse cette affaire en beauté.

II – Scénaristiquement

Alors que l’épisode précédent adaptait deux chapitres (files 958 et 959), cet épisode-ci adapte un peu plus qu’un chapitre et demi, à savoir les files 960 et 961 jusqu’à la page 10. Cela a été décidé pour que l’épisode trois ait au moins un chapitre et six pages à adapter. Avec moins, l’épisode aurait dû rajouter des scènes non présentes dans le manga, car un épisode est censé contenir un chapitre et demi.
La conséquence de cela est qu’alors que l’épisode précédent avait un rythme rapide, cet épisode-ci est plus lent. Lorsque l’inspecteur Yokomizo arrive au début du chapitre 961, Kazuha et Ran résument l’affaire. Cela est fait pour que les lecteurs qui n’auraient pas acheté le Shônen Sunday de la semaine précédente puisse comprendre de quoi retourne l’affaire. Le problème, c’est que le spectateur n’a pas une mémoire de poisson rouge, il se souvient très bien de ce qu’il a vu les dix premières minutes de l’épisode. Cette longue scène avec Yokomizo brise donc le rythme.

Les interactions entre Heiji et Conan sont, dans ce chapitre, tout ce qu’il y a de plus normal. On aime bien leur rivalité, mais ils sont ici plus dans une démarche de coopération.
Cela n’empêche pas Aoyama de caser une petite scène drôle : lorsqu’Heiji demande pourquoi le maire l’a appelé à Yadori, il explique qu’il voulait d’abord engager Kogorô Môri, mais qu’il aurait coûté trop cher, donc il a demandé à Shinichi Kudô, mais il ne répondait pas. Donc, Heiji a été le troisième choix. Cela montre que la célébrité de Kogorô a surpassé celle de Shinichi depuis le début de la série : objectif accompli, donc.
Ceci étant, il ne faut pas déduire de cette réplique qu’Heiji n’est pas célèbre non plus. L’histoire se passant à Shizuoka, il est normal que le maire pense d’abord à Kogorô et à Shinichi, qui vivent à Tôkyô, géographiquement plus proche de Shizuoka.

Ce que l’on apprécie dans l’affaire, c’est qu’elle est fraîche. On a déjà eu des affaires avec le thème du surnaturel, mais on sait que cette affaire est différente des autres. Elle ne sera peut-être pas aussi ingénieuse que l’affaire du manoir du vampire, ou que celle du Kamaitachi, mais elle sort un peu de l’ordinaire et Aoyama semble avoir trouvé un stratagème de meurtre original. Qui plus est, Yamamura n’apparaît pas, ce qui est une bonne chose : ses apparitions successives dans les affaires avec Heiji leur donnaient une redondance certaine qui nuisait à la qualité des épisodes.

III – Bilan

Un épisode d’une qualité scénaristique certaine, mais entaché par des visuels douteux. Le storyboard de bonne qualité et les scènes supervisées par Muta réussissent à compenser les visages trop souvent mal dessinés. 7,5/10.