Détective Conan épisode 878 : L'Angle mort de la cabine d'essayage

L’épisode 878 de Détective Conan est sorti le 28 octobre 2017 et s’appelle « L’Angle mort de la cabine d’essayage, Première partie ».
Il est tiré des chapitres 969 et 970 du volume 91, et est storyboardé par Umesaburô Sagawa. La directrice d’animation est Keiko Sasaki.


Conan accompagne Ran, Sonoko et Masumi essayer des maillots de bain au centre commercial. Masumi met un maillot de bain étrange, et explique qu’elle porte ce type de maillot depuis qu’elle est petite, faisant un clin d’œil à Conan. Le petit détective se rappelle vaguement l’avoir rencontrée quelque part, probablement à la mer, il y a bien longtemps. Mais il a du mal à se souvenir d’où.

Se promenant dans le centre commercial, il croise une dame, énervée, qui se plaint auprès d’une préposée d’avoir perdu conscience dans les cabines d’essayages la semaine passée, à cause, dit-elle, de poils de chien dans les vêtements. Une cliente déplaisante arrive, avec sa secrétaire, et menace tout le monde.

Conan s’en va pour retrouver les trois lycéennes, et commence à demander à Masumi Sera si elle a déjà porté ce maillot une fois qu’ils se seraient rencontrés. Mais sa phrase est coupée en plein milieu par Ran, qui lui dit qu’elle se souvient l’avoir déjà vue avec ce maillot par le passé. Elle répond qu’elle ne sait pas.

A ce moment-là, un grand cri retentit. Il vient d’une des cabines d’essayage devant lesquelles Conan est passé plus tôt. La femme désagréable est retrouvée morte, étranglée. Sa main gauche imite la forme d’un pistolet.

I – Graphiquement

Keiko Sasaki est, comme toujours, une marque de qualité. L’équipe de production de Détective Conan a très bien fait de l’embaucher, car ses dessins sont bons, et collent à l’esprit de la série. Elle a certes un peu de mal à dessiner Masumi Sera, mais cela est normal : le personnage apparaissant assez peu dans la série, les animateur-en-chefs n’ont généralement pas le temps de se faire au design du personnage. Heureusement, Seiji Muta s’est un peu impliqué dans l’épisode et a dessiné des très beaux plans en traits noirs.

On remarque avec joie que l’équipe de production de l’animé a réussi à ne pas tomber dans un piège. Dans la première version du chapitre 969, Shûkichi était dessiné comme un adolescent. S’étant rendu compte de l’erreur chronologique, Aoyama a corrigé la case en dessinant Shûkichi plus vieux pour la sortie en manga du chapitre. L’équipe de production de l’animé s’est basée, à juste titre, sur la version en manga, corrigée. C’est donc une incohérence d’évitée. On comprend là tout l’intérêt pour l’animé de conserver un an d’écart avec le manga.

Comme toujours dans Conan, les décors sont très bons. On regrette qu'ils soient un peu "vides", mais cela est compréhensible : la série étant produite rapidement, et les décors étant "jetables" (comprendre par là qu'ils ne seront plus jamais réutilisés), il est inutile pour les décoristes de faire des efforts sur cela. C'est bien dommage, car cela permettrait d'insuffler un peu de vie dans les grandes pièces très communes que l'on rencontre dans la série.
Les couleurs, elles, sont moyennes. Trop flashies, trop fluos, certains vêtements et murs sautent aux yeux, en mal. Rien ne décolle la rétine, heureusement, mais il serait temps que l'équipe de production de l'animé se rende compte que les couleurs vives de la série donne une esthétique très "bas de gamme" à DC.

II – Scénaristiquement

D’un point de vue scénaristique, l’épisode est bon sans être transcendant. Il n’y a rien d’incroyablement novateur, et on sait déjà que l’épisode va paraître faible en comparaison avec l’épisode 881. Le thème de la cabine d’essayage a déjà été utilisé : on ne se souviendra de l’épisode 878 dans dix ans que comme étant le prologue de l’affaire des épisodes 881 et 882, qui est, elle, réellement importante, et comme étant « l’épisode avec Ran, Sonoko et Masumi en maillot de bain ». C’est tout de même dommage : étant donné le statut de prologue à l’épisode 881, on aurait pu espérer que quelque chose de plus original.

L’épisode continue de nous donner des indices concernant Masumi Sera. Lorsque Conan fait remarquer qu’elle a étudié aux Etats-Unis, elle se trouve décontenancée, appuyant l’idée que nous avons émise depuis 2013 selon laquelle Masumi est anglaise. Conan se souvient aussi peu à peu de la fois où il a rencontré Masumi enfant, et se rappelle qu’une femme, Shûichi et Ran étaient présents ce jour-là. On se rapproche de la révélation.

Fait notable et appréciable, l’épisode commence par des flashbacks de scènes où Masumi Sera était présente. C’est une bonne idée, car ça permet au spectateur qui l’aurait oubliée, c’est-à-dire à peu près tous, de se remettre en tête le personnage. Cela est toujours préférable au fait de mettre un flashback de deux minutes en plein milieu de l’épisode comme l’affaire précédente l’a fait.
Les chapitres du manga n’étaient probablement pas assez pour remplir l’épisode, alors l’équipe de production a fait du remplissage. Scènes plus étendues, scènes ajoutées, dialogues rajoutés, tout y passe. Mais c’est assez bien fait pour que l’on ne remarque rien. L’équipe de production a même fait plaisir en fai
sant essayer plusieurs maillots non présents dans le manga aux personnages. Ne nous plaignons pas, ç’aurait pu être bien pire.La question que l’on peut se poser à la fin de l’épisode est : cet épisode était-il essentiel ? Une personne qui regarde Détective Conan depuis le début pour la première fois doit-il s’y attarder ? Pour le moment, nous estimons que non. Toutes les interactions entre Conan, Ran et Masumi ne sont pas nouvelles et ont déjà été montrées dans les apparitions précédentes de la détective lycéenne. Il y a assez peu d’éléments nouveaux et importants à se mettre sous la dent, donc.

III – Bilan

Un épisode dont l’animation est dirigée par Keiko Sasaki est rarement un échec, et cet épisode ne déroge pas à la règle : les personnages sont bien dessinés et les animations sont bonnes, ne freinant presque jamais l’immersion dans l’histoire. Mais c’est sur l’histoire que l’épisode pèche : il ne fait pas avancer la trame contrairement à ce que le flashback laissait présager, et ne donne que des informations que l’on connaissait déjà. 7,5/10.