Détective Conan épisode 879 : L'Angle mort de la cabine d'essayage

L’épisode 879 de Détective Conan est sorti le 4 novembre 2017 et s’appelle « L’Angle mort de la cabine d’essayage, Deuxième partie ».
Il est tiré des chapitres 970 et 971 du volume 92, et est storyboardé par Umesaburô Sagawa. La directrice d’animation est Asuka Tsubuki.


Grâce à un indice donné par Ran et Sonoko, Conan comprend que le coupable a utilisé une paille remplie de chloroforme pour rendre inconsciente la victime, avant d’entrer dans la cabine pour la tuer. La coupable est l’assistante de la victime, qui a tué sa patronne parce qu’elle la traitait mal.

Sur le chemin du retour, Sonoko demande à Conan des précisions sur la fçaon de compter avec ses doigts en Europe. Conan explique, et se rend compte que Masumi n’a pas étudié aux Etats-Unis, mais en Angleterre : elle mangeait comme une anglaise durant l’affaire de la femme rouge, et avait confondu une batte de base-ball avec une batte de cricket. Elle avait aussi dit « football » au lieu de « soccer ». Mais pourquoi cache-t-elle le fait qu’elle ait fait ses études en Angleterre ?
Conan se rappelle enfin de sa première rencontre avec Masumi et Shûichi.

I – Graphiquement

L’épisode est, sur le plan graphique, une réussite. Asuka Tsubuki nous délivre un épisode propre, net, lisse, et où tous les personnages sont dessinés tels qu’ils doivent l’être. Masumi était mal dessinée sur certains plans dans l’épisode précédent ; Tsubuki maîtrise les traits du personnage. L’animation est bonne, et Seiji Muta est responsable de certaines très belles scènes, comme la scène de fin :

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Sagawa, au storyboard, est toujours aussi bon. Il n’est normalement en charge que des épisodes importants à la trame. L’épisode 879 apporte certes la réponse à un questionnement qui émaillait la série depuis au moins les épisodes 750, mais l’affaire n’a rien de renversant, et on n’apprend, finalement, pas grand-chose. C’est donc peut-être un gâchis que de l’avois mis sur cet épisode, plutôt que sur les épisodes 881 et 882, autrement plus importants. Le moment le plus réussi, en termes de storyboard, est la scène où Masumi Sera annonce l’identité du coupable. L’enchaînement des plans est magnifique, les dessins sont magnifiques, c’est une réussite :

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La critique que nous avions faite sur les décors dans l’épisode reste vraie, tout autant que notre critique portant sur les couleurs. Détective Conan est, pour nous, un animé génial. Il n’est certes pas parfait, mais il est plaisant, parfois surprenant, et fait passer un bon moment au spectateur. Ainsi, l’aspect « cheap », bas de gamme, de certains épisodes, est regrettable. Pourquoi utiliser une palette de couleurs flashies et fluos, lorsqu’une palette plus terne et moins tape-à-l’œil peut être utilisée ?

II – Scénaristiquement

Scénaristiquement, l’épisode est, jusqu’à la révélation finale, assez vide. L’affaire a beau être un tout petit peu originale, elle n’apporte aucune plus-value par rapport à d’autres affaires qui se passent dans un centre commercial. L’épisode peut même pâlir lorsqu’on le compare à certains des fillers de la saison, qui avaient un scénario plus original, et plus dynamique.

Ainsi, ce qui fait l’intérêt de l’épisode, c’est la révélation finale selon laquelle Masumi n’a pas étudié aux Etats-Unis mais au Royaume-Uni. On s’en doutait depuis au moins 2013, surtout si vous êtes des avides lecteurs du KP. Nous avions en 2014 relevé que le drapeau britannique apparaissait souvent lorsque Masumi Sera était présente, et avions pris l’exemple du film 18, premier film entrenoué avec le manga. Nous avions aussi déjà relevé l’incompréhension de Masumi devant la batte de base-ball, ainsi que l’utilisation du mot « football » au lieu de « soccer ». Ce sont donc trois années qu’Aoyama aurait pu écourter. L’épisode donne donc la fâcheuse impression d’être un pétard mouillé. Le maître serait-il en train de décomplexifier ses histoires ?

L’épisode se finit sur Conan qui se souvient enfin de la fois où il a rencontré Masumi Sera à la plage. Le chapitre suivant ouvre sur l’affaire en question. Deux remarques nous viennent donc.
La première, c’est que le fait que Conan ait mis plus de cent chapitres à se souvenir de sa rencontre avec Masumi est assez étrange. On aurait pu croire que Conan avait une mémoire eidétique, ou, tout du mois, une excellente mémoire. Plusieurs scènes du manga semblaient jusqu’à présent indiquer que Conan utilisait la méthode des loci pour doper sa mémoire. Seulement, il met là beaucoup de temps pour se souvenir de cette rencontre qui, on va le voir, va se révéler être hors du commun. Certes, Aoyama nous avait déjà fait le coup avec Conan qui ne se souvenait pas d’Eri Kisaki dans l’épisode 32, mais on pouvait expliquer cela par le fait que Conan faisait du « wishful thinking » dû à sa peur d’Eri. Là, nous n’avons rien d’autre à nous mettre sous la dent que l’explication que Conan était petit, et que donc il ne se souvient de rien… quand bien même il montrait déjà à cette époque-là des capacités intellectuelles hors-normes.
La deuxième remarque, c’est que l’équipe de production de l’animé a commis une grave erreur sur l’agencement des épisodes. L’épisode 879 finit sur le début du flashback à la plage. Or, l’épisode 880 est une affaire toute autre, un filler. Le flashback reprend à l’épisode 881. Cette décision est terriblement stupide et coupe la dynamique scénaristique qu’Aoyama avait mise en place.

III – Bilan

Un épisode plat tout du long, mais qui a le mérite de montrer le duo Conan/Masumi en action. La fin est ce qui donne surtout à l’épisode son intérêt : enfin, Conan se rend compte que Masumi est plus anglaise qu’elle n’est américaine, quand bien même les lecteurs ont pu s’en rendre compte trois ans auparavant. Une fin qui donne envie de voir la suite, une affaire qui ne fait ni chaud ni froid, avec une très belle esthétique due au travail de qualité d’Asuka Tsubuki. 8/10. A voir pour la trame.