Détective Conan épisode 882 : Le Sorcier dans les vagues

L’épisode 882 de Détective Conan est sorti le 25 novembre 2017 et s’appelle « Le Sorcier des vagues, Deuxième partie ».
Il est tiré des chapitres 973 et 974 du volume 92, et est storyboardé par Yasuyuki Honda. Le directeur d’animation est Chiemi Hironaka.


Shinichi ramène à Shûichi les trois personnes qui sont allées acheter des vêtements après être sorties de l’eau. Il enquête pour déduire qui des trois était le passager dans la voiture coulée. Il résout rapidement l’affaire : la coupable était la femme, car seule elle pouvait transformer ses vêtements de ville en maillot de bain, se faisant ainsi passer pour une nageuse.

Yukiko, au téléphone avec Yûsaku, entend Shûichi résoudre l’affaire au même moment que lui. Lorsque Yûsaku va expliquer comment il a deviné qui était le coupable à partir des photos envoyées par sa femme, Shinichi intervient et explique exactement la même chose que son père : les montres volées indiquent généralement 10 :10, parce que les aiguilles sont ajustées ainsi en magasin pour qu’on puisse voir le nom de la marque.

S’en allant, Mary demande à Shûichi s’il compte revenir sur sa volonté de rejoindre le FBI. Il répond que non, parce qu’il veut résoudre le mystère de la disparition de son père. Mary accepte et assume d’élever seule ses deux autres enfants.
Shinichi arrive et demande à Shûichi de venir pour la déposition. Il refuse, disant que Shinichi étant l’apprenti du meilleur détective de son pays, il s’en sortira bien seul.

Parce qu’il a encore fait rire Shûichi en disant qu’il est plus Watson qu’Holmes, Masumi va voir Shinichi et lui dit : « Tu es un sorcier ! »

De retour dans le temps présent, Conan se rend compte que Masumi a revêtu le même maillot de bain pour qu’il se souvienne de leur première rencontre. Le petit détective comprend que le jeune homme était Shûkichi, et que la petite fille était Masumi. Il est convaincu que la mère, Mary, et la gamine chez Masumi, ne font qu’un. Mais comment a-t-elle pu rajeunir ? Aurait-elle pris l’APTX 4869 comme lui ?

Masumi se rend compte que Conan s’est souvenu de leur première rencontre, et se dit à elle-même que Conan ignore toujours la raison pour laquelle il l’appelle « le Sorcier ».

I – Graphiquement

L’épisode est, sur le plan graphique, dans la droite lignée de l’épisode précédent. Les personnages sont bien dessinés, et les visages ne souffrent presque jamais de défauts de dessin. Sur quelques plans les traits des visages sont un tout petit peu déformés, mais rien de dramatique : l’épisode 882 est aussi beau qu’il est bon.

On remarque tout particulièrement le design exceptionnel de Shûichi, de Mary et de Masumi, personnages peu évidents à dessiner, et dont le design est ici très respectable. Cela est très étonnant : Hironaka a tendance à travailler sur des épisodes dont le rendu final oscille entre le « bof » et le « mauvais ». Peut-être est-ce par ce que tous ces épisodes sont dirigés par plusieurs directeurs d’animation ; ainsi, les seules belles scènes de ces épisodes dirigés par plusieurs directeurs viendraient d’elles. Maintenant que nous avons un épisode où Hironaka a travaillé seule, nous pouvons isoler son style de dessin par rapport à ses confrères avec lesquels elle travaille habituellement.

Si l’on voulait critiquer, on pourrait faire remarquer que les personnages sortent un tout petit peu plus du décor que dans l’épisode précédent. Rien de bien grave, cependant ; l’expérience de visionnage n’est que très peu impactée par cela.

Petit élément graphique intéressant : lorsque Yukiko allume son téléphone, on peut voir son fond d’écran. Il s’agit d’une image inspirée de l’histoire courte « Les Dix planètes dans le ciel », adapté en animé il y a de cela 19 ans (mars 1999). C’est donc avec un grand plaisir que l’on a découvert que l’équipe de production de l’animé s’en était souvenu. Ce genre de petits détails, qui ne paient pas de mine, sont très agréables, pour un fan, à trouver dans un épisode.

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II – Scénaristiquement

L’esthétique générale de l’épisode est très bonne, mais en est-il autant du scénario ?
Nous réitérons les mêmes remarques que dans la critique précédente : l’épisode 882 est basé sur un scénario solide, qui mélange une petite affaire sympathique avec des éléments de la trame plus qu’intéressants. Même si l’histoire des Serakai a pu lasser tout au long du fastidieux arc de Bourbon, puis durant les débuts de l’arc de Rum, les éléments qui nous sont donnés dans l’épisode 882 récompensent notre attente. On espère seulement que, cette fois-ci, nous n’aurons pas à attendre autant pour avoir la conclusion du mystère autour du père de Shûichi.

Ce que l’épisode montre de plus important, c’est à quel point l’enquête d’un épisode de Conan pèse peu par rapport à l’ambiance. Souvent, afin d’excuser la qualité des affaires des fillers, est utilisée l’excuse selon laquelle « C’est un filler, c’est normal que les scénaristes de fillers ne soient pas aussi bons pour créer des enquêtes qu’Aoyama ». Certes. Seulement, et cet épisode le démontre magistralement, une enquête n’a pas à être très élaborée pour faire un bon épisode. Tant que l’histoire en arrière-plan supporte l’enquête, que les interactions entre les personnages sont intéressantes, et qu’il y a ici et là des petits détails intéressants qui font réagir le spectateur, le public sera conquis. C’est le cas ici.

Un des défauts de l’histoire est qu’elle finit sur une information qui a de quoi frustrer : Masumi se rend compte que Conan s’est souvenu de leur rencontre, mais finit par dire que Conan ne sait pas encore la véritable raison pour laquelle elle l’appelle « le Sorcier ». Voulait qui est terrible, et très mal venu de la part d’Aoyama. Après trois ans d’attente pour enfin obtenir le flashback, on nous révèle qu’il y a une autre raison pour laquelle Masumi donne ce surnom étrange à Shinichi. Ce n’est pas satisfaisant du tout, et cela fait comprendre aux fans, de manière indirecte, qu’ils vont encore devoir attendre trois ans pour obtenir la réponse. Mauvaise stratégie de la part d’Aoyama. Espérons au moins que Masumi et Shinichi ne se sont pas rencontrés par la suite ; car si les souvenirs de Conan à l’âge de 6 ans peuvent être flous, il n’a aucune raison de ne pas se souvenir d’une rencontre qui se serait déroulée cinq ans plus tard. Le fan connaît bien la psyché du protagoniste, et Conan n’est pas de ceux dont la mémoire flanche facilement.

En fait, le point noir majeur de l’épisode ne se situe pas dans l’histoire elle-même, dans ce que l’équipe de production de l’animé en a fait. Comme nous l’avons expliqué, cette affaire-ci aurait dû être diffusée juste après l’épisode 879, car elle en est la suite logique. Seulement, l’équipe de production a cru bon d’intercaler entre l’épisode 879 et cette affaire un épisode filler. Il était certes très bon, mais il n’avait rien à faire là. Cela est encore plus renforcé par le fait qu’à la fin de l’épisode 882, nous retournons à l’époque présente, et l’on voit Conan, Sonoko, Ran et Masumi retourner du magasin de vêtements de l’épisode 879. C’est donc une flagrante erreur de continuité comme la série en a peu connu.

Pour l’anecdote, on remarque que le suspect en surpoids a comme nom de famille « Fukumizu », avec le kanji de la « tenue » (fuku) et de l’ « eau » (mizu). Son nom de famille est donc « maillot de bain ». La coupable, elle, s’appelle « kita » (s’échapper) « mori » (dans les bois). Le thème de la nature est donc bien précisé dans les noms des suspects.

III – Bilan

Un épisode très beau, avec un très bon scénario. Beaucoup de révélations, et des personnages très intéressants. Que demander de plus ? 9/10, à voir pour sa culture de Conan-patriote.