Détective Conan épisode 883 : Le Poseur de bombes au livre animé

L’épisode 883 de Détective Conan est sorti le 2 décembre 2017 et s’appelle « Le Poseur de bombes au livre animé ».
Il est scénarisé par Junichi Miyashita, et est storyboardé par Atsuko Kase. Les directeurs de l’animation sont Michitaka Yamamoto et Shigenori Taniguchi.


Kogorô arrive en courant dans un parc pour enfants de Tôkyô, et crie à tout le monde de s’en aller, car il y a une bombe dans le sac qu’il transporte. Conan, Ran et les policiers sont à l’entrée du parc et le regardent. « On a fait comme vous avez demandé ! », crie-t-il.

Cinq heures plus tôt, à Tôkyô, la salle de pachinko « Sandcastle » explose.
Dans la matinée, à l’agence de Kogorô, un facteur vient remettre au détective un livre animé pour enfants appelé « Grand-père Tic-Tac et les trois horloges », et un smartphone.
Ouvrant le livre, Conan se rend compte que l’histoire parle d’un « château de sable » ; or, le pachinko qui a explosé s’appelle « Sandcastle ».

A ce moment-là, le smartphone reçu par Kogorô affiche deux nouveaux SMS. « Tic, tac, dans soixante minutes, le prochain château explosera ».
Le seul indice dont ils disposent est le livre animé, qui dit que « à l’arrêt de bus où cinq personnes attendent, un bus avec trois passagers s’arrête. Deux passagers sortent du bus à l’arrêt suivant, et un monte. L’arrêt suivant est le terminus. Comment de passagers y a-t-il dans le bus ? »

Conan déduit qu’il y a trois passagers, faisant référence au troisième arrondissement de Beika. Ils y vont en voiture, et sont interceptés sur place par l’inspecteur Megure et sa brigade. Takagi leur donne l’identité de leur suspect : Takuji Hirukawa, 38 ans, qui s’est enfui du Japon après avoir causé des explosions il y a cinq ans. Ses empreintes digitales ont été retrouvées sur le lieu du crime dans la matinée. Son frère est le concepteur du livre, qui devait être publié le mois suivant. Il est décédé entre temps. L’éditeur du livre ne se souvient plus de son contenu, alors que Conan pense que les pages arrachées devaient contenir la solution des énigmes.

La police scientifique trouve la bombe, cachée dans un sac lui-même posé dans une poubelle. Megure fait venir les démineurs. Mais lorsque Kogorô et Conan s’approchent de l’objet, le compteur se déclenche et passe de 60 minutes à 20 minutes.
Le vieux détective reçoit en même temps des SMS du coupable. « Tic-tac, tic-tac. Le nom à la flèche. ». Conan comprend qu’il faut se rendre dans le parc du lièvre et de la tortue. Kogorô jette la bombe dans les égouts. Elle n’explose pas, mais il reçoit de nouveaux SMS : « Quel est le milieu de 7 ? ».

I – Graphiquement

Lorsqu’un épisode est signé des quatre mains de Taniguchi et Yamamoto, il y a de quoi s’inquiéter. L’épisode 883 montre le meilleur que les deux animateurs-en-chefs peuvent faire, c’est-à-dire un épisode qui oscille entre le moyen, et le moyen-inférieur. Les personnages ont des visages respectables la plupart du temps, sauf sur quelques plans terribles où le visage de Ran fait peur. Le reste du temps, tout est très, très moyen, pour ne pas dire médiocre.

Les décors sont bons, mais comme toujours avec Taniguchi et Yamamoto, les personnages semblent sortir des décors. Le fait que les animations, de basse qualité, aient été rajoutées sur des décors, qui, eux, sont magnifiques, est terriblement visible.

Les couleurs ne sont pas trop flashies. Les personnages sont bien habillés, et aucune couleur ne vient nous décoller la rétine. On ne va pas s’aventurer à penser que l’équipe de colorisation de l’animé s’est enfin rendu compte que les couleurs flashies donnaient un aspect bas de gamme à la série, car ces couleurs seront probablement de retour une fois l’affaire finie.

On remarque aussi un faux raccord assez visible, où Ran est, sur un plan, au niveau d’une voiture, et se retrouve téléporté à un mètre de là sur le plan suivant :

[7 :5 faux raccord]

II – Scénaristiquement

Du point de vue du scénario, il n’y avait pas du tout de quoi s’inquiéter. Le scénariste étant Junichi Miyashita, on pouvait s’attendre à quelque chose de super. Et comme la plupart du temps avec le maître, c’est, en effet, une super affaire qu’il nous délivre.

Comme toujours chez Miyashita, le scénario est placé sous un signe, celui de l’ambition. Le scénariste n’est pas là pour faire un petit épisode oubliable, non ; il est là pour écrire une affaire en deux parties qui restera dans nos mémoires. Et c’est ce qu’il fait. Bien sûr, cette affaire-ci n’est pas sa meilleure. Elle est même dans la ‘’moyenne’’ pour une affaire de Miyashita. Mais quelle moyenne ! Un scénario qui, pour Miyashita, est ‘’moyen’’, serait, pour un autre scénariste, génialissime. Voilà le niveau de Junichi Miyashita.

Ainsi, comme toujours, l’auteur fait une introduction et une fin géniales. Le début nous surprend – comme bien souvent avec ce scénariste – et l’épisode se finit avec un cliffhanger. On y voit la bombe que Kogorô a laissé tomber dans les égouts se déplacer dans l’eau. La fin aurait pu être mieux si la bombe avait explosé, mais ce n’est pas le cas. Toutefois, ne pinaillons pas sur cela, car l’épisode reste bien au-delà, scénaristiquement parlant, de ce qui a été fait dans beaucoup d’autres fillers. Là, il y a une véritable histoire, trépidante, intéressante.

En termes d’inspiration, on peut se demander si Miyashita ne se serait pas inspiré de Die Hard III, tant les ressemblances sont frappantes : un meurtrier qui donne petit à petit des indices, la ville comme terrain de jeu, des bombes posées à des endroits inconnus, c’est le scénario de DH3 tout craché. C’est d’autant plus intéressant que le film 5 lui-même se présentait comme une parodie de Die Hard 1, « Piège de Cristal ».

Le défaut principal du scénario est extérieur au script lui-même. Il s’agit de la présence de Megure dans l’enquête et donc, en réalité, l’absence du PSB.
Il est tout à fait compréhensible que les scénaristes de fillers ne puissent faire apparaître n’importe comment le Bureau de Sécurité Publique ou même Zero comme ils le souhaitent. Cependant, à cause de son flagrant manque d’ambition, l’équipe de production de l’animé rechigne à demander l’autorisation d’utiliser pour ne serait-ce qu’une affaire filler par an les personnages du PSB. Ainsi, Megure apparaît alors qu’il est le chef de la Division Homicide, or, étant donné la nature du crime (une explosion préméditée), la Division Homicide devrait coopérer avec le PSB. L’affaire étant si similaire à celle du film 22, c’est presque dommage que l’équipe de production n’ait pas pensé à utiliser cette affaire pour introduire, dans l’esprit des gens, certains éléments du scénario du film 22 que les spectateurs ont parfois eu du mal à comprendre (les collaborateurs et la hiérarchie entre les services de police notamment).

III – Bilan

Un épisode très bon, dont le scénario compense l’esthétique sur certains plans douteuse. Une affaire qui semble être de très bonne facture, et qui donne très envie de voir la suite. Une de ces très bonnes affaires en deux parties qui arrivent à égaler ou surpasser des affaires du manga. 8/10.