Détective Conan épisode 885 : La Solution de l’énigme au Café Poirot (Première partie)

L’épisode 885 de Détective Conan est sorti le 16 décembre 2017 et s’appelle « La Solution de l’énigme au Café Poirot, Partie 1 ».
Il est tiré des files 981 et 982 du volume 92 et du volume 93, et est storyboardé par Masaharu Okuwaki. La directrice de l’animation est Keiko Sasaki.

Un après-midi, alors qu’elle discutait avec Ran au téléphone, Kazuha débarque à l’agence de Kogorô avec Heiji. Elle explique à Ran en privé que lorsqu’elle a dit à Heiji que des lumières allaient être installées à Tôkyô dans le quartier de Kinza, celui-ci a immédiatement accepté. Conan comprend qu’Heiji compte déclarer sa flamme à Kazuha.

Pendant qu’elles font à manger pour Kogorô, Conan et le détective de l’ouest se rendent au Café Poirot. Ils discutent de comment Shinichi a avoué son amour à Ran à Londres. Tôru Amuro s’approche d’eux pour discuter, et un client arrive : membre de la troupe de théâtre de l’université de Tôkyô, il pose son sac sur une des tables, et va aux toilettes en prévenant qu’il est malade et que ses amis arriveront bientôt.

Les trois amis arrivent, mais lorsque l’un d’eux branche son ordinateur sur une prise de courant, celui-ci saute. Plongé dans le noir, un meurtrier s’élance pour poignarder dans le dos l’homme qui branchait son ordinateur portable.

Lorsque la lumière revient, l’homme qui était aux toilettes en sort. Conan et Heiji empêchent de sortir les trois suspects. Un quatrième homme que Conan n’avait pas remarqué est aussi dans la pièce. Très mystérieux, l’homme au visage un peu masqué dit s’appeler Shinichi Wada.

I – Graphiquement

Sur le plan graphique, l’épisode est bon. Si les dessins et l’animation ne sont pas les plus beaux que l’on ait eus récemment, Keiko Sasaki réussit, comme toujours, à produire un bon (voire très bon) rendu. Les personnages sont bien dessinés, les traits sont jolis, c’est très bien. L’épisode tombe quelques fois dans les dessins trop ronds, mais cela reste relativement rare. On regrette simplement deux choses.

Tout d’abord, l’absence de traits noirs. Pour un épisode avec Amuro et une potentielle scène romantique à la fin, ainsi que l’introduction de deux nouveaux personnages du film 22, on aurait préféré quelques scènes avec des beaux traits noirs, de sorte à rapprocher plus le dessin animé du manga. Ce n’est, malheureusement, pas le cas.

Ensuite, le manque d’investissement de Muta dans l’épisode, qui supervise, mais n’a touché à presque aucune scène. Etant donné son magnifique style de dessin, et l’ampleur de l’épisode, il est bien dommage qu’il n’ait pas plus mis les mains dans le cambouis.

Ceci mis à part, on ne peut qu’applaudir Sasaki pour son travail : elle réussit à bien dessiner Amuro, alors que celui-ci n’apparaît que très rarement dans le dessin animé. Beaucoup d’autres directeurs d’animation ont du mal à s’approprier rapidement les personnages, mais elle le réussit avec brio.

Sur le plan des décors, ils sont, comme d’habitude, très bons. Une petite erreur s’est cependant glissée dans l’architecture du café Poirot, car, sur un plan, la porte a été dessinée plus à gauche qu’elle n’aurait dû l’être. L’erreur est corrigée sur le plan suivant, cela ne choque donc pas l’œil.

Aussi, on retrouve la cuisine du deuxième étage, que l’on n’avait plus vue depuis un bon moment. Mais l’équipe de décoristes de la série est allé chercher dans les archives pour recréer la cuisine à l’identique : on a donc le même design que la cuisine du film 13. On remarque d’ailleurs que le design de la cuisine diffère entre le manga et l’animé : étant donné que l’univers de Conan animé est un univers à part du Conan du manga, l’équipe de production a préféré créer une continuité entre les films et épisodes, plutôt que de respecter à la lettre le design d’Aoyama dans le manga. Le four à micro-ondes blanc est donc bien derrière le plan de travail où Ran cuisine, et non à gauche en entrant dans la pièce comme Aoyama l’a dessiné dans le manga.

En termes de décision graphique, on remarque que les couleurs des cheveux de certains personnages ont été changées. Le suspect féminin a des cheveux châtains et non pas noirs, tandis que Meisuke Ôzumi, un des deux suspects masculins, est blond au lieu de brun. L’animé fait souvent ce genre de chose, le meilleur exemple étant Sonoko, blonde dans le manga.

Une remarque que l’on peut faire sur l’épisode est qu’il semble soit avoir manqué de moyen, soit avoir été dirigé par un producteur flemmard. Lors de la scène du manga où Heiji parle à Conan de sa déclaration à Londres, on peut voir, derrière Conan, le moment où Shinichi a avoué son amour à Ran. L’animé en profite pour nous repasser toute la scène, ce qui prend bien une minute de l’épisode. De la même façon, après la coupure pub, repasse pendant une bonne minute la scène qui avait précédé la coupure pub. C’est bien dommage, car cela fait « remplissage », et donc un peu cheap.

Le storyboard d’Ôkuwaki est bon, quoique discret. Un bon storyboard est un storyboard qu’on ne remarque pas, l’épisode est donc bien storyboardé. On regrette l’absence de plans rapprochés, qui permettent pourtant des scènes en traits noirs dont Sasaki est capable.

II – Scénaristiquement

L’épisode est du Gôshô tout craché. L’ambiance est bonne, on retrouve des personnages sympathiques, et le nouveau suspect, « Shinichi Wada », pique la curiosité. L’auteur a toujours le talent pour nous intéresser à affaires, aussi innombrables soient-elles.

Ceci étant, ce premier épisode souffre d’une tare qui est la lenteur de la mise en place de l’intrigue. Ce genre de lenteur est normal dans une affaire en trois parties. Seulement, l’affaire est là en deux parties, ce qui rend la lenteur injustifiée. Les Conan-patriotes qui apprécient les interactions entre Heiji et Conan, et Kazuha et Ran, seront cependant comblés. Mais en termes d’intrigue, il y a très peu à se mettre sous la dent, à cause de l’aspect slice of life du début de l’épisode. Il ne commence réellement qu’au bout de dix minutes, alors que dans certains fillers, Conan a déjà résolu l’affaire dans les huit premières minutes.

En termes de modifications entre le manga et l’animé, on remarque que comme le chapitre est sorti en début d’année, Kazuha dit à Ran qu’ils viennent les voir pour fêter le Nouvel An en retard. Comme l’épisode a été adapté fin décembre, Kazuha dit à Ran qu’ils viennent les voir parce qu’ils seront trop occupés durant le Nouvel An.
Il y a quelques différences mineures dans les dialogues. Heiji dit à Conan dans l’animé qu’il aimerait avouer son amour à Kazuha d’une manière aussi « cool » que lui l’a fait pour Ran ; cette phrase n’était pas dans le manga. Lorsqu’Heiji et Conan commencent à enquêter dans le café Poirot, Heiji dit qu’il en a marre que les affaires soient aussi compliquées – phrase qui fait un peu out of character quand on connaît le personnage d’Heiji et son tempérament.

L’épisode marque aussi potentiellement une avancée dans la trame. Heiji et Conan discutent au Poirot de ce que ce dernier a fait à Londres. Ils changent de sujet, et là, Amuro s’approche d’eux et montre qu’il a entendu de quoi ils parlaient. Mais Aoyama ne précise pas à partir de quel moment celui-ci les a écoutés. A-t-il compris que Conan était Shinichi et était allé à Londres, auquel cas Rei sait que Conan est Shinichi ? Ou n’est-il arrivé que plus tard dans la conversation ? La suite nous le dira peut-être.

Chronologiquement, l’épisode nous apprend qu’Amuro travaille au Poirot depuis « moins d’un an », et Azusa depuis au moins un an, ce qui permet de confirmer la chronologie de la série selon laquelle pas une seule année n’est passée depuis que Shinichi a rajeuni.

III – Bilan

L’épisode est plutôt bien dessiné, et le scénario met en place une affaire qui est agréable, sans être transcendante. On est heureux de trouver Heiji et Kazuha, mais l’aspect « plan-plan » de l’épisode tranche avec l’apparition soudaine du mystérieux Shinichi Wada. C’est donc un 7,5/10, sur un épisode à voir pour sa culture de Conan-patriote.