Détective Conan épisode 9 : L'Affaire du meurtre au festival Tenkaichi

L’épisode 9 de Détective Conan est sorti le 4 mars 1996 et s’appelle « L’Affaire du meurtre au festival Tenkaichi » (Festival fatal, VF).
Il est tiré des files 59 à 61 (vol. 6 et 7), est scénarisé par Kazunari Kôchi, et est storyboardé par Masato Sato. Le directeur d’animation est Akio Kawamura.

Un soir, lors du festival Tenkaichi à Saitama, un homme entre dans une chambre d’hôtel en prétextant auprès de son propriétaire, un ami à lui, qu’il doit retrouver quelque chose qu’il a perdu. Après avoir mis la pièce sans dessus dessous pendant que son ami se brossait les dents, il le tue par balles. Sortant en courant de l’hôtel, il jette à l’eau son déguisement, et fonce au festival.

Il demande à Ran à être pris en photo devant la montagne qui affiche l’idéogramme « Un ». Ils discutent un peu, et apprennent qu’il est un auteur assez connu, que Ran a lu au collège. Mais alors qu’ils prennent des photos, Sangô Yokomizo, policier de la préfecture de Saitama. Il lui apprend que son ami est mort dans sa chambre et qu’il a besoin de sa déposition.

Conan enquête dans la pièce, et conclut que, contrairement à ce que dit Kogorô, il ne s’agit pas d’une simple affaire de vol. Il endort Kogorô et explique le stratagème du coupable, qui a demandé à être pris en photo de sorte à se forger un alibi, alors que certaines photos datent en réalité de l’année précédente.

I – Graphiquement

L’épisode 9 ayant eu son animation dirigée par Akio Kawamura, rien de mauvais ne pouvait arriver. Si Kawamura n’a pas encore le trait optimal qu’il a acquis avec le temps, ses traits restent plus que satisfaisants. Tous les personnages ressemblent bien à leur modèle, et aucun plan ne dénote réellement. Le design de Sango Yokomizo est réussi dès le premier coup – un exploit lorsque l’on sait qu’il a fallu plus d’une dizaine d’épisodes pour que les animateurs-en-chef réussissent à dessiner proprement le personnage de Masumi Sera.

Le storyboard est bon, quoiqu’oubliable. Il est un peu « cheap » par moments, à cause de certains mouvements de zoom de caméra qui rendent assez mal à l’écran. Mais un bon storyboard dans Détective Conan est un storyboard oubliable – et c’est là grandement le cas.

Les décors de l’épisode sont très satisfaisants. Ils devaient représenter une chambre d’hôtel, ce qui n’est pas bien compliqué à faire, ainsi que le festival en lui-même. Les décors sont, à tous égards, une réussite.

Sur un plan plus « audio » que « visuel », on remarque que le personnage de Satoru Imanake, la victime, est doublé par Yû Shimaka. Ce doubleur aura une certaine longévité dans la série car il doublera des personnages pendant très longtemps – au moins jusqu’à l’épisode 777. Détective Conan est un animé si long, et si consommateur en petits rôles (coupables ou suspects qu’on ne reverra jamais plus) qu’il n’est pas étonnant que des doubleurs retournent à la série de temps en temps.

II – Scénaristiquement

L’épisode 9 est scénaristiquement bon. Il n’est pas incroyable, mais il remplit son office. On regrette principalement la facilité de l’affaire, qui ressemble plus à jeu des sept différences qu’à une véritable affaire criminelle. Cela mis à part, comme pour beaucoup des premiers épisodes de la série, c’est l’ambiance plus que l’affaire qui importe au spectateur.

Cet épisode fait partie de ceux qui, s'ils n'ont pas vieilli, ne pourraient pas non plus être faits à nouveau aujourd'hui. Tout le murder trick repose sur un élément technologique, à savoir l'appareil photo jetable du coupable. Il réussit à se forger un alibi en prenant deux photos à une année d'intervalle et ainsi à faire croire qu'il était présent au festival quelques minutes seulement après que le crime ait été commis à l'autre bout de la ville. Avec la technologie actuelle, la police pourrait voir, grâce aux métadonnées de la photo, que celle-ci a été prise une année auparavant. 

Ce que l’on regrette, évidemment, c’est que Kazunari Kôchi ait été mobilisé sur cet épisode tiré du manga, plutôt que pour écrire des fillers. C’est du talent gâché : Kôchi fait partie des meilleurs scénaristes de fillers de la série, et l’embaucher pour simplement adapter une affaire d’Aoyama est bien dommage.


III – Bilan

6,5/10. Une bonne affaire, qui n’est certes pas stellaire mais qui remplit son office pour le spectateur occasionnel. Les fans préfèreront de loin l’affaire suivante, plus riche en rebondissements et un peu plus complexe, que celle-ci.