Détective Conan épisode 920 : Le Café secret du trio de lycéennes (Deuxième partie)
Il est tiré des files 995 à 996 du volume 94, et est storyboardé par Yasuyuki Honda. Le directeur de l’animation est Kenichi Ôtomo.
L’enquête continue. Masumi comprend le stratagème du meurtre, et va voir Conan, qui dit qu’il ne comprend pas. Alors qu’elle croit qu’elle a réussi à devancer Conan, celui-ci lui dit qu’il sait depuis le début quel était le stratagème du meurtre, mais qu’il ne comprend pas le voyage de Ran.
Masumi résout presque l’affaire mais reste bloquée sur l’identité du coupable. Conan l’aide et désigne le coupable : c’est la serveuse, Isuzu, qui voulait venger ses parents dont le restaurant a fait faillite à cause du blog de la victime.
En sortant du restaurant, Ran fait remarquer que Conan est un génie, mais celui-ci réplique qu’il n’a toujours pas résolu le grand mystère de la journée : le voyage de Ran. Les lycéennes rient, et lui expliquent qu’elles vont partir en voyage scolaire bientôt. Conan se dit qu’il veut y aller en tant que Shinichi.
I – Graphiquement
Graphiquement, l’épisode 920 est très légèrement meilleur que l’épisode précédent. Kenichi Ôtomo est très hit-or-miss ; ses épisodes sont soit très beaux, soit terriblement banals, voir presque moches. Mais là, il réussit à faire un rendu de plutôt bonne qualité, qui ne pique que rarement les yeux, tout en étant meilleur que Sasaki.
Les couleurs, cependant, sont dans cet épisode encore plus flashies et fluos que dans l’épisode précédent. Nous ne pouvons dire à quel point cela est dommage. Pourquoi rendre un animé « cheap », bas de gamme, alors qu’il suffirait de changer la palette de couleurs pour lui donner une bien meilleure esthétique ?
Le pire moment de l’épisode, en termes d’animation, est lorsque Conan ouvre un placard et que des bouteilles en plastique en tombent. L’animation est mauvaise, pour ne pas dire inexistante : afin de gagner du temps et ne pas avoir à animer le passage, l’équipe de production a décidé de dessiner une image fixe (les bouteilles au sol), et de mettre l’effet sonore des bouteilles qui tombe, pour faire croire, grâce à un dézoom sur l’image, que les bouteilles tombent. Peut-être le spectateur qui regarde l’épisode d’un œil distrait tombe-t-il dans le panneau, mais certainement pas le fan qui se consacre à l’épisode.
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Quelques faux raccords se sont également glissés dans l’épisode, mais ils ne sont jamais trop gênants, à moins qu’ils aient lieu lors des scènes les plus importantes de l’épisode. C’est là le cas :
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Nous pouvons tout de même souligner la qualité de la scène finale, la plus importante, où Conan apprend que Ran, Sonoko et Masumi vont partir en voyage scolaire. La révélation est très bien faite, grâce à un storyboard de qualité, et à des dessins de bonne facture. La musique en arrière-plan et les superbes couleurs ne font qu’accentuer la qualité du passage. Etant donné que cette scène, à elle-seule, justifie l’existence de ce piètre meurtre, il ne fallait pas se rater ; et en effet, l’équipe de production ne s’est pas ratée.
II – Scénaristiquement
Nous ne voudrions point médire injustement. L’épisode n’est pas si mauvais. Le scénario n’est pas si terrible. Le meurtre n’est pas le pire auquel on ait eu droit dans la série. Et pourtant, tout est si banal et si éculé que l’on a du mal à prendre du plaisir à regarder l’épisode.
L’identité du coupable était fortement indiquée dans l’épisode précédent, et le stratagème du meurtre est très simple. Il n’y a clairement pas l’éclair de génie qui caractérise certains des scénarios du meurtre. On se doute bien, avec le recul du temps, qu’Aoyama réservait ses forces créatives pour le mini-arc de Kyôto, sur lequel nous revenons dans la critique des épisodes 927 et 928.
Soulignons enfin l’inanité du décor de ce meurtre. Les meurtres au restaurant, cela a déjà été fait. A vrai dire, Aoyama a déjà épuisé l’écrasante majorité des lieux où des meurtres pouvaient avoir lieu. Seulement, l’affaire du meurtre avec Higo et Yôko Okino utilisait bien mieux le thème de la restauration, et le décor est là très peu utilisé. C’est bien dommage. Il suffirait de faire un meurtre sur une terrasse de restaurant pour donner une plus-value à l’affaire, pourtant.
Pour l’anecdote, lors du petit sketch final avant la fin de l’épisode, Ran dit que le voyage scolaire de l’école élémentaire n’est pas pour maintenant et devra attendre. C’est bien de l’humour, créé par l’équipe de production de la série, mais cela fait réfléchir : Aoyama tentera-t-il de faire d’autres enquêtes avec, comme centre du scénario, Teitan ? L’école se prête bien aux intrigues et aux scènes épiques : le crash de l’hélicoptère dans sa cour dans le film 1 n’était qu’un début, et un début excellent. Espérons, donc, que le décor de Teitan soit à nouveau utilisé par Aoyama ou l’équipe de production.
III – Bilan
Un épisode plus beau que le précédent, mais toujours très basique, et miné par des couleurs mal choisies. Le scénario n’est pas bon, mais ce n’est pas réellement ce que l’on attend de l’épisode 920 : il n’est qu’un prologue au prologue d’une affaire bien meilleure et qui nous fera oublier pour toujours cette affaire inutile. 6/10.
