Détective Conan épisode 921 : Covoiturage mortel

L’épisode 921 de Détective Conan est sorti le 17 novembre 2018 et s’appelle « Covoiturage mortel ».
Il est scénarisé par Kenjin Sata, et est storyboardé par Sumio Watanabe. Le directeur de l’animation est Michitaka Yamamoto.


Un jour dans la forêt, Ryôhei Saeki, assistant de recherche au laboratoire Gotô, tracte avec sa camionnette la voiture de Kogorô. Takahiro Komada explique à Ran et Conan, qui sont dans la camionnette, qu’ils allaient de toute façon dans cette direction pour faire du camping avec les autres assistants de recherche du labo. Dort sur la banquette arrière Shôji Gôto, le professeur qui a fondé le laboratoire. Se trouve également avec eux Hiruka Inôe, qui est aussi assistante de recherche. Elle fait remarquer à Komada, dont le téléphone à clapet sonne, qu’il devrait changer de téléphone pour un smartphone.

Ils s’arrêtent à une station essence, où Ran achète du jus de fruit pour remercier les assistants de recherche. Seulement, Komada se rend compte que le professeur est mort par pendaison : le pendentif auquel était accroché son téléphone portable s’était accroché au siège devant lui, l’étranglant dans son sommeil.

Conan regarde la scène du crime, à savoir l’intérieur de la camionnette, et comprend immédiatement comment le coupable a instrumentalisé le coussin d’air sur lequel le professeur était assis. Il endort Kogorô qui résout l’affaire : Komada est le coupable, et il a tué la victime car celle-ci avait plagié sa thèse.

I – Graphiquement

Lorsqu’un épisode a son animation dirigée par deux personnages, dont Michitaka Yamamoto, c’est qu’il ne va pas être beau. Lorsqu’il est dirigé par Michitaka Yamamoto seul, il a tendance à être plus beau que lorsqu’il coopère avec un autre animateur. Ce paradoxe est visible dans l’épisode 921 : il n’est certes pas très bien dessiné, mais il reste meilleur que les épisodes où Yamamoto coopère avec Taniguchi. Rien de bien stellaire, ceci étant.

Autre paradoxe : alors que l’épisode est animé par Michitaka Yamamoto, et que donc le rendu est mauvais, les couleurs, elles, sont globalement bien choisies. Rien de trop fluo, peu de mauvais goût, si ce n’est pour la couleur de la veste de Conan. N’ayons aucun espoir que ce miracle soit perpétué par les prochains épisodes.

L’épisode annonçant dès ses premières images qu’il ne sera pas du niveau des deux précédents épisodes, notre esprit critique s’auto-anesthésie rapidement, nous faisant presque passer à côté des cas les plus flagrants d’amateurisme. La seule chose qui choque réellement, in fine, c’est le fait que Kogorô l’Endormi fasse sa déduction finale debout. Contre une automobile, certes, mais… debout.

II – Scénaristiquement

L’épisode 921 est le deuxième épisode de Sata, qui a été intégré dans le groupe des scénaristes de la série animée sur demande de Seiji Muta lors de l’épisode 904. Nous avions bien apprécié son premier filler, où il démontrait et sa connaissance de la série, et sa capacité à écrire des bons meurtres originaux. Nous avions donc demandé si nous tenions là un nouveau Kazunari Kôchi.

La réponse est clairement : non. Si son précédent filler était bon/très bon, celui-ci est moyen. Il n’est pas banal, car ce que Sata tente a rarement été fait : se pendre dans une voiture, voilà quelque chose de peu commun. Mais il y a une raison pour laquelle cela n’a jamais été tenté. Et visiblement, Sata est passé à côté de cela : les meurtres DANS les voitures sont rarement faits parce qu’ils sont difficilement montrables à l’écran, et peu crédibles. Tenter de faire croire au spectateur que la victime est morte étranglée lorsqu’elle a glissé de son siège est vain.

L’identité du meurtrier était également trop facile à deviner, étant donné que le fait que seul un des trois suspects a un téléphone à clapet est mis en avant dès le début de l’épisode. On comprend immédiatement que cette information va être importante pour la suite de l’épisode.

Il est d’ailleurs drôle qu’une des suspectes fasse remarquer que les téléphones à clapet sont vieillots, étant donné que Ran continue, apparemment pour une raison scénaristique qu’Aoyama ne souhaite révéler, d’avoir un téléphone à clapet, quand bien même la bulle temporelle de Détective Conan lui aurait permis d’avoir un smartphone.

III – Bilan

L’épisode est décevant pour deux raisons. Tout d’abord, parce que l’on attendait beaucoup de Kenjin Sata, qui avait réussi un très bon premier scénario, où il montrait qu’il connaissait l’univers de la série. Il déçoit, avec un épisode trop simpliste, et qui aurait mérité d’être plus développé. Ensuite, parce que l’animation et les visages des personnages sont terribles. Michitaka Yamamoto ne devrait pas diriger seul un épisode de Conan, ou celui-ci est condamné à la mocheté. 6/10, à passer.