Détective Conan épisode 924 : Le Soleil couchant sur les champs de tangerines

L’épisode 924 de Détective Conan est sorti le 8 décembre 2018 et s’appelle « Le Soleil couchant sur les champs de tangerine ».
Il est scénarisé par Yûki Nôzuka, et est storyboardé par Masaharu Ôkuwaki. La directrice de l’animation est Keiko Sasaki.

Ran, Sonoko et Conan visitent un champ de tangerine. Naoya Terauchi, le fils du propriétaire, Tetsuji, les fait visiter.
Le père arrive, et fait peur à Ran et Sonoko en les morigénant, car elles coupent mal les tangerines. Le fils réprimande son père et lui dit que c’est à cause de son attitude que plus personne ne vient.

Nobuko, la femme de Tetsuji, arrive pour s’excuser. Le fils glisse sans y penser, une fois sa mère partie, que cela fait longtemps qu’il n’a pas vu sa mère si heureuse ; elle se dispute beaucoup avec son père récemment.

Après avoir fini la récolte, Sonoko se plaint : elle ne veut pas ramener tous les kilos de tangerines en bas de la vallée. Naoya lui explique qu’il n’y aura pas besoin de faire cela, car ils ont installé dans la colline une rampe métallique sur laquelle glisse une machine qui peut monter et descendre la rampe. Tetsuji s’assoit sur le monte-charge, et propose à Conan de faire de même.

Dans la soirée, après avoir mangé, Nobuko conseille à Ran, Sonoko et Conan de monter au sommet de la colline pour regarder le coucher de soleil. Alors que la luminosité baisse de plus en plus, ils voient Tetsuji sur le monte-charge venir les récupérer, lorsque celui-ci tombe de l’engin dans un ravin.

Conan tâte le pouls de Tetsuji, mais il est mort. Il appelle la police, qui envoie Megure et Takagi pour enquêter. La cause de la mort est une fracture du crâne. Conan inspecte le rail, et comprend. Il endort Sonoko, et révèle la vérité : le fils s’est caché à l’arrière du monte-charge dans les caisses et a poussé son père, mais c’est bien la mère qui l’avait préalablement tué. Le mobile du meurtre est un quiproquo entre le mari et sa femme : cette dernière croyait qu’il voulait vendre la ferme pour rembourser les dettes de ses maîtresses, alors que le vieil homme voulait juste s’en débarrasser. 

I – Graphiquement

Le parti-pris de l’épisode, comme on le verra plus bas, est de faire se dérouler l’affaire dans un décor différent de celui que l’on a l’habitude de voir dans Détective Conan. La majorité des scènes se déroulent ainsi dans la nature, nécessitant beaucoup de décors.

Dans Détective Conan, et ce depuis toujours, les décors naturels sont en écrasante majorité des peintures commandées par l’équipe de production à un studio indépendant. Une fois que le studio les a finies, elles sont envoyées à l’équipe de production, qui les donne au directeur de l’animation et aux animateurs, qui ont comme objectif d’animer les personnages sur ces décors de sorte à ce que l’on ne voit pas que les personnes sont en surimpression sur le décor.

C’est ici une semi-réussite. Si sur certains plans, les personnages se fondent dans le décor, il arrive que la surimpression des animations soit terriblement visible et crève la rétine. On aurait aimé que les couleurs des personnages animés soient un peu plus ternes, afin qu’ils s’intègrent mieux dans le décor, mais ce n’est pas le cas : l’équipe de production s’entête à vouloir appliquer des couleurs flashies et fluos aux personnages. C’est bien dommage.

En termes d’utilisation de la luminosité, c’est, comme souvent dans Conan, un sans-faute. La scène du coucher de soleil est jolie, mais on regrette que la luminosité soit si faible dans les plans qui suivent : on comprend bien que c’était nécessaire au stratagème du meurtre, mais une luminosité un tantinet plus élevée aurait été appréciée.

II – Scénaristiquement

L’épisode 924 est le premier épisode que Yûki Nôzuka a scénarisé seul. Ce scénariste, arrivé relativement récemment dans la série (épisode 840), n’avait jusqu’à présent signé que des scénarios collectifs, avec notamment le terrible Junichi Îoka. Comme il le montre à maintes reprises sur son compte Twitter, Nôzuka est un véritable fan de la série, et ce depuis bien avant qu’il n’ait été nommé scénarise par l’équipe de production. Son épisode est-il au niveau ?

Malheureusement, il est très difficile de répondre. L’épisode n’est pas extraordinaire, et il ne sort pas vraiment du lot ; il n’est pas non plus mauvais, et réussit à ne pas être trop banal. Il n’est ni affligeant, ni bon, ni mémorable, c’est donc un filler basique. Les aspects les plus positifs de l’épisode sont issus de l’ambiance que Nôzuka réussit à instaurer. On se sent bien dans l’épisode, car les décors sont beaux, et nous font sortir de la monotonie des buildings gris de Tôkyô que nous avons l’habitude de voir dans les épisodes de la série. Les aspects les plus négatifs de l’épisode ont trait à l’enquête : l’auteur s’étant donné du mal pour que l’on apprécie l’ambiance de l’épisode, le « meurtre » n’a lieu que vers la dixième minute de l’épisode, ce qui est très tardif ; l’enquête est résolue en deux minutes, et les preuves que Conan avance en tant que Sonoko sont terriblement faiblardes.

Mais, avons-nous envie de penser une fois l’épisode fini, est-ce un défaut ? Après tout, les épisodes fillers de Détective Conan appuient beaucoup sur l’aspect « détective », et trop peu sur l’aspect « Conan ». Le succès de la série n’est pas dû qu’à la qualité des enquêtes, bien que le génie d’Aoyama y ait été pour beaucoup ; DC, c’est aussi Conan, en tant que personnage, et en tant qu’univers agréable. Par conséquent, l’épisode a beau avoir une enquête assez peu développée, le sentiment d’assister à une sympathique tranche de vie du personnage suffit à donner de l’épisode un (petit) intérêt.

Ce que l’on remarque sur la structure de l’épisode, c’est le choix du thème. Détective Conan n’est pas étranger aux fillers qui se déroulent dans des campagnes éloignées de la ville. Certains épisodes avaient même déjà situé leur intrigue dans des champs, tels que l’épisode de la Rhapsodie du Cactus (ép. 680) ou des Roses du Vignoble (ép. 695). Le scénario de l’épisode 924 est assez similaire à ces deux derniers, mais apporte assez de variations pour qu’il reste appréciable aux yeux des fans qui ont vu les épisodes 680 et 695.

III – Bilan

L’épisode n’est pas très bon, mais il n’est pas non plus mauvais : la banalité règne. Rien ne sort vraiment de l’ordinaire, et on aurait apprécié que l’enquête soit un peu plus travaillée. Mais cela ne plombe pas l’épisode : les enquêtes que Conan résout ne sont pas toutes orchestrées magistralement, car les coupables n’ont sont pas tous inventifs. On pardonne donc ce léger soucis très facilement, d’autant plus que l’on a simplement envie d’être immergé dans une ambiance proprement Conan-esque pendant vingt-quatre minutes. Nous attendons avec impatience les prochains épisodes de Nôzuka afin de le voir explorer un peu plus de facettes de la série. 5/10.