Détective Conan épisode 925 : Le Porte-clefs perdu

L’épisode 925 de Détective Conan est sorti le 15 décembre et s’appelle « Le Précieux strap en peluche ».
Il est tiré des chapitres 997 et 998 (vol. 94) et est storyboardé par Yasuyuki Honda. Le directeur de l’animation est Akio Kawamura.


Dimanche matin, Conan passe chez le professeur pour récupérer son téléphone qui ne fonctionnait plus. Il l’allume, et se rend compte qu’il a dix-sept messages non-lus, tous de Ran, qui lui demande s’il vient au voyage scolaire à Kyôto ou pas. Elle écrit dans un SMS qu’elle l’a inscrit au cas où.

Conan et les DB se rendent à un match entre les Spirits et Big Ôsaka. Ôsaka perd, laissant Haibara dans une mauvaise humeur, quand bien même elle avait pu parler à Higo, qui ne jouait pas à cause d’une blessure.
Lors du trajet retour en train, alors que Conan essaie sans succès de convaincre Haibara de lui donner des antidotes pour qu’il se rende à Kyôto, le train s’arrête brutalement. Haibara tombe au sol.

Lorsqu’ils rentrent chez le professeur Agasa, Haibara se rend compte avec effroi qu’elle a perdu son porte-clef à l’effigie d’Higo, qu’il lui avait donné. Après un rapide coup de téléphone, Agasa apprend que la poupée a été déposée aux objets trouvés, station Chiyari. Conan veut bien y aller, mais c’est très loin, et Agasa a prêté sa voiture à un ami qui tient un bar.

A ce moment, Subaru arrive avec du curry. Il ne peut pas aider Conan, mais il lui propose de demander à la personne qui est garée devant la maison, et qui est à bord d’un RX Blanche…

Les DB et Subaru vont voir la voiture en question. C’est celle d’Amuro, qui est à bord. Il dit qu’il faisait une sieste à bord de sa voiture. Conan lui demande s’il peut les accompagner pour récupérer la poupée d’Higo. Subaru renchérit et lui demande s’il n’y aurait pas une raison pour laquelle il ne peut pas partir. La tension se fait sentir.

Amuro accompagne les enfants jusqu’aux objets trouvés, mais malheureusement, c’est une poupée de Sanada qui s’y trouvait. Conan montre au fonctionnaire une image du monsieur qui a récupéré la poupée d’Higo dans le train, mais ce n’est pas lui qui a déposé la poupée.

Les DB sont donc bloqués. En réfléchissant avec Amuro, ils réussissent à déterminer où le père et son fils ont pu aller pour les retrouver. Amuro laisse partir les DB, et téléphone à Kazami…

I – Graphiquement

L’épisode 925 est, sur le plan graphique, une déception. L’épisode n’est certes pas des plus importants de l’année, mais il mène à une des affaires les plus importantes du manga. L’épisode n’a certes pas la meilleure affaire de l’année, mais elle met en scène des personnages importants dont les actions débouchent sur des évènements importants. Dès lors, laisser Akio Kawamura s’occuper seul de l’épisode était une grossière erreur.

Kawamura se distingue par deux choses : tout d’abord, son incapacité totale à dessiner Kogorô Môri. Heureusement, le vieux détective n’apparaît qu’anecdotiquement dans l’épisode. Ensuite, par son style de dessin terrible. Malheureusement, l’épisode 925 le subit de plein fouet.

Ne nous emballons pas, l’épisode n’est pas visuellement pitoyable. Il est relativement acceptable. Jamais beau, rarement passable, souvent proche du mauvais. Esthétiquement, le 925 n’est pas un plaisir à regarder, et le scénario, comme on le verra, ne compense tristement pas ce déficit graphique.

Tout cela est appuyé par un cruel paradoxe : celui de la réanimation des flashbacks.
Haibara rappelle à Conan comment il s’était raté lorsqu’il était à Londres, et qu’il avait été par conséquent mis dans des situations difficiles. Plutôt que de réutiliser des bouts des épisodes de l’arc de Londres, l’équipe de production de l’animé a décidé de réanimer les scènes que l’on connaît. On aurait pu croire que, trois cents épisodes plus tard, la nouvelle version de l’arc de Londres dessinée par l’épisode 925 soit plus belle que les épisodes 600 et quelques originaux. Il n’en est rien. Non seulement l’équipe de production n’a pas été très fidèle dans l’animation des scènes (mauvais placement d’Agasa et Shinichi dans l’avion, mauvaise retranscription de la scène d’arrivée à l’aéroport), mais en plus, la qualité des dessins et de l’animation est moindre. Voilà qui est bien dommage.

Au niveau des couleurs, l’épisode n’est pas le plus terrible que l’ont ai pu voir, mais on ne peut que souligner avec insistance la nécessité pour l’équipe de production de changer la palette de couleurs de l’animé.

II – Scénaristiquement

Avant de critiquer le scénario en lui-même, nous devons nous attarder sur l’agencement de l’épisode, c’est-à-dire la décision de l’équipe de production d’adapter cette affaire à l’épisode 925. Elle est stupide.
Elle est stupide pour la simple et bonne raison que Conan a appris dans l’épisode 920 que Ran allait faire un voyage scolaire. L’épisode 925 aurait dû se situer juste après le 920, de sorte à ce que l’on reste dans ce thème du voyage scolaire, et pourtant, quatre fillers se sont intercalés. Ca n’est pas normal, et l’équipe de production a déjà fait ce genre de bêtises.

Le scénario en lui-même n’est pas très bon. L’affaire est terriblement simplette. On comprend bien que c’est parce que cette affaire n’est qu’une introduction, un prologue, à une affaire plus grande, celle du voyage scolaire à Kyôto. Il n’en reste pas moins que cette affaire n’est pas très excitante, et que l’on a vu bien mieux comme affaire introductive.
Le tableau n’est cependant pas entièrement noir, car Aoyama, avec sa créativité caractéristique, réussit tout de même à infuser dans l’épisode des petits éléments qui rendent le visionnage agréable, tels que les réactions d’Haibara, la présence d’Amuro et de Subaru, etc.

Chose intéressante, Conan va chez Agasa pour récupérer le téléphone qu’il lui a réparé. C’est d’autant plus appréciable que c’est une situation qui s’est produite à plusieurs reprises dans les films Détective Conan. Cela permet de créer une forme de continuité : dans le film Lupin III vs. DC, Conan emmène son skateboard chez le doc pour qu’il le répare ; idem pour son téléphone portable dans le film 20. Ce genre de petit élément ne mange pas de pain et est pourtant nécessaire dans le processus de formation de l’univers de DC.

L’adaptation du manga en animé s’est faite sans heurts. Quelques petits éléments discrets séparent le manga de la version animée : si, dans le manga, Aoyama nous montre directement les DB dans le train les ramenant chez eux après le match, l’animé a eu le bon goût de nous montrer très rapidement une courte séquence du match de foot qui a vu Big Ôsaka perdre. Ce n’était pas prévu, mais cela fait quand même plaisir, malgré la qualité plus que douteuse de l’animation des footballeurs.

La plus grande surprise de l’épisode reste les flashbacks. Lorsque Conan demande à Haibara un antidote pour le voyage scolaire, celle-ci lui rappelle ce qu’il s’était passé à Londres et lors de l’affaire du Shirigami. Si le fan, qui lit le manga, s’en souvient forcément, les spectateurs occasionnels japonais de l’animé ne gardent pas forcément ces épisodes en tête, il y avait donc une nécessité de rediffuser des passages de ces épisodes. Seulement, l’équipe de production a décidé de réanimer ces scènes, plutôt que d’utiliser des clips des épisodes concernés. Or, les plans n’ont pas été respectés, créant des différences entre la version originale et la version nouvelle.

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On ne peut qu’apprécier le fait qu’Aoyama rappelle ces anciens évènements afin de motiver le refus d’Haibara. Cela permet d’ancrer l’épisode dans la continuité de la série, et ainsi, de montrer que, contrairement à ce que l’on pourrait croire au premier abord, la série évolue bel et bien.

On remarque cependant, et c’est bien dommage, qu’Aoyama ne nous montre plus que rarement Haibara en train de travailler sur l’antidote. C’était, à une certaine époque, un fil conducteur de la série ; on avait l’impression que Conan allait se battre contre l’Organisation le temps que la petite scientifique trouve l’antidote et le sorte de là. Cette idée s’est transformée en image d’Epinal tant et si bien que beaucoup de fanfictions y font référence, alors qu’en réalité, cela fait beaucoup de temps qu’Haibs ne nous a pas été montrée en train de travailler sur l’APTX.

Enfin, Agasa parle d’un « ami qui tient un bar ». Il y a là une référence probable à Jii Konosuke, l’assistant de Kaitô Kuroba. Cette décision de faire des deux hommes des amis est, selon nous, une mauvaise idée. Certes, il est amusant de se dire qu’Agasa est si proche de Kid sans le savoir. Mais une fois cela passé, que reste-t-il, si ce n’est l’impression que le monde de Conan est terriblement petit et restreint ?
Le génie de la série Détective Conan est que tout un monde se créée autour de Conan Edogawa, ce nouveau-venu qui, dans sa vie quotidienne, va buter sur des affaires. Tous les personnages que l’on connaît de nos jours n’étaient pas proches aux débuts de la série, et Conan est le centre névralgique qui les réunit tous. Le fait qu’Agasa et Jii se connaissent rend le monde de Conan trop « petit », trop étroit, trop pré-déterminé, et donc, manquant de surprise. Il n’y avait pas besoin qu’Agasa et Jii se connaissent pour que l’univers fonctionne.

III – Bilan

6/10. Certains fillers sont plus intéressants et plus beaux que ce filler. Il n’est qu’un faire-valoir pour une prochaine affaire, et c’est bien dommage : tel un film Marvel qui ne serait là que pour teaser la suite des films Marvel, l’épisode 925 est, en lui-même, décevant. On peut le passer.