Détective Conan épisode 930 : Une Femme à sa fenêtre

L’épisode 930 de Détective Conan est sorti le 9 février 2019 et s’appelle « Une Femme à sa fenêtre ».
Il est scénarisé par Nobuo Ôgizawa, et est storyboardé par Sumio Watanabe. Les directeurs d’animation sont Akiko Motoyoshi, Kenichi Ôtomo et Keiko Sasaki.

Conan apprend d’une vieille dame du quartier que Midorikawa avait déjà fait l’objet d’une tentative de meurtre la veille, lorsque quelqu’un l’avait poussée sur la route. Le détective comprend qu’il y a une raison pour laquelle Midorikawa n’a pas pu aller à la police – peut-être n’était-elle elle-même pas totalement innocente.

L’inspecteur Megure et l’agent Takagi arrivent sur les lieux pour enquêter. Ils apprennent que la victime était connue comme une personnage aimable de tous, mais que son comportement avait changé il y a trois ans, date à laquelle elle a commencé à essayer d’arnaquer ou d’intimider différentes personnes pour de l’argent.

Rendant visite aux trois suspects, la police apprend leur secret : Tachibana est chauve et porte une perruque, la jeune femme est en fait un homme travesti, et il avoue être celui qui a poussé Midorikawa sur la route. Il est emmené au poste par la police, mais dit que ce n’est pas lui qui a tué et jeté de l’immeuble Midorikawa.

Conan, discutant avec une femme de ménage, apprend que Midorikawa a été abandonnée par son fiancé, qui lui laissa ses dettes il y a trois ans. Un jour, croyant le voir dans l’appartement d’en face, elle prit l’habitude de rester à sa fenêtre pour essayer de le voir s’il revenait. La femme de ménage explique qu’une détective est venue lui poser des questions la veille sur Midorikawa.

Le petit détective comprend alors que Dôjima est le coupable, et qu’elle a tué Midorikawa parce qu’elle avait découvert qu’elle avait tenté de voler sa voisine.

I – Graphiquement

L’épisode 930 est en-deçà de l’épisode précédent. Avec Kenichi Ôtomo et Keiko Sasaki aux manettes, on aurait pu croire que la qualité serait au rendez-vous, mais ça n’est pas le cas. Il semblerait qu’Akiko Motoyoshi, qui est relativement nouvelle sur la série, ait fait la majeure partie du travail – or, son trait n’est, actuellement, pas de très grande qualité. Il est trop tôt pour juger de son talent, car Motoyoshi n’a qu’un seul épisode à son actif, l’épisode 923. Elle a cependant été animatrice sur plus de quatre openings, ce qui aurait dû être pour elle un bon entraînement.

Les fans très avertis pourront s’amuser sur cet épisode à reconnaître la patte graphique des trois directeurs d’animation. Les visages ronds avec les yeux en amande de Sasaki sont parfois un tantinet trop en dissonance avec ceux plus longs et fins d’Ôtomo, mais nous chipotons : l’harmonisation graphique est réelle, à part sur quelques plans de Motoyoshi.

En termes de décors, il n’y a rien à redire. Ils sont beaux et intéressants visuellement, ce qui est bonne chose, car toute l’intrigue de l’épisode repose sur la disposition géographique de l’immeuble de la victime et de celle des suspects. Les épisodes qui utilisent l’architecture des bâtiments comme sujet d’enquête ont tendance à être intéressants, et cet épisode-ci n’y échappe pas.

La critique majeure que l’on peut adresser à l’épisode 930, c’est la différence de qualité entre le dessin des personnages et les décors. Il arrive, sur certains plans, que l’on voie de manière flagrante que les personnages ont été animés par-dessus le décor – les personnages, parce qu’ils sont trop mal dessinés et animés, « ressortent » du décor. Le rendu en est assez décevant.

II – Scénaristiquement

Nous avion achevé la critique de l’épisode précédent en soulevant un point essentiel de l’œuvre de Nobuo Ôgizawa : ce scénariste a tendance à avoir de bonnes idées à foison, à les mettre en place de manière plus que correcte dans la première partie de son affaire, pour finalement décevoir sur la fin, faute d’un talent en inadéquation avec l’ambition qu’il affiche.

L’épisode 930 n’y échappe pas. Il n’est certes pas mauvais. L’affaire des épisodes 929 et 930 est probablement une des meilleures qu’Ôgizawa ait pu écrire. Mais l’épisode est décevant. Après tous les mystères soulevés par l’épisode 929, on ne peut qu’être déçu : l’astuce du meurtre est stupide et incohérente, la police fait mal son travail de bout en bout en ne pensant même pas vérifier si le cadavre aurait pu tomber d’un balcon et non du toit, et la manière dont Conan annonce l’identité du coupable est tout simplement nulle.

Le plus grand regret que nous avons, finalement, c’est que le personnage de Midorikawa n’apparaisse plus jamais. Elle était intéressante et attachante, et elle avait de quoi être un bon personnage récurrent de filler. Le mieux aurait évidemment été qu’elle apparaisse dans plusieurs fillers et que celui-ci soit sa dernière apparition durant laquelle elle mourrait – ainsi, nous aurions pu, en tant que spectateurs, nous attacher à sa personne et ressentir le drame de sa mort. Malheureusement, l’équipe de production de l’animé n’aime pas tuer des personnages auxquels les spectateurs s’attache, de peur de choquer les enfants qui regardent l’animé. Cette auto-censure est préjudiciable à la série.

Nous pourrions critiquer outre mesure l’épisode, en soulignant l’inutilité des Detective Boys à l’exception d’Ayumi, ou comment la résolution du meurtre est d’une facilité déconcertante. Mais l’épisode ayant été scénarisé par Ôgizawa, nous en resterons là : l’homme a fait de son mieux, et il a réussi à nous fournir une affaire en deux parties qui est intéressante et de qualité.

III – Bilan

7/10. Le très bon épisode précédent nous avait fait rêver d’une meilleure suite. Ôgizawa n’échappe pas à sa malédiction et se rate sur sa dernière partie, alors qu’il avait réussi à rendre un épisode au moins aussi intriguant que Kôchi ou Miyashita avant lui. Cette affaire est probablement une des meilleures, par son intrigue, qu’Ôgizawa ait écrite de sa carrière. C’est peu dire, étant donné la qualité générale de son œuvre, mais les épisodes 929 et 930 valent véritablement le coup. Un des meilleurs fillers de la saison 24.