Détective Conan épisode 932 : Le Mystery Tour du nord de Kyûshû

Conan continue son enquête et appelle Ran. Celle-ci s’est réfugiée avec Torahiko dans un entrepôt. Torahiko veut se cacher de la police pour enquêter jusqu’à ce qu’il découvre la vérité, mais Conan demande à Ran de le persuader de venir avec elle : il sait qui est le coupable, et Kogorô le protégera des poursuites judiciaires en prouvant l’identité du coupable.

Conan fait venir Kogorô dans le bureau du président et l’endort. Il remarque que si le vieil agent de sécurité Iwata, ami d’enfance du président, a dit qu’il était certain d’avoir vu Torhihiko fait le graffiti car il avait reconnu ses cheveux blonds, Torihiko ne s’est fait teindre les cheveux que la veille ; il avait les cheveux bruns le jour où le graffiti a été fait.

Iwata ne voulait pas tuer le président de l’entreprise. Celui-ci lui avait annoncé qu’il comptait le faire changer de poste, ce qu’Iwata refusait. Il l’a poussé dans un élan de rage, et le président s’est fracassé le crâne contre la borne du parking. Enregistré par la dash cam de la voiture du président, son chauffeur a essayé de le faire chanter pour lui soutirer de l’argent. Iwata a donc installé une bombe dans une peluche en forme de tigre qui est au fond de la voiture du président. Elle devait exploser dans dix minutes, mais Conan l’avait retirée de la voiture.

Seulement, Conan comprend à ce moment-là que c’est Ran et Torahiko qui ont la peluche contenant la bombe. Kogorô monte dans une voiture de police et poursuit la voiture dans laquelle se trouve Ran, mais Torahiko refuse de s’arrêter. Conan contacte Ran par téléphone et lui dit de jeter la bombe, ce qu’elle fait. Dix secondes avant son explosion, il sort de la voiture de Kogorô, active ses chaussures amplificatrices de force et envoie la bombe dans la mer avant qu’elle n’explose.

Dans la soirée, Kogorô, Conan et Ran se rendent à la réception de la Ligue Japonaise des Détectives. C’est la secrétaire du président Fukamachi qui lui donne son prix. Il apprend que le prix a été créé par le président, son ancien collègue de la police, pour le féliciter et le récompenser de toutes les affaires qu’il a résolues.  

I – Graphiquement

L’épisode 932 est du même acabit que son prédécesseur. Akio Kawamura prend les rênes, cette fois-ci, et applique sa patte graphique à l’épisode. Les bons et les mauvais côtés d’une animation faite par Kawamura sont toujours les mêmes : il dessine bien Conan et Ran et anime de manière fluide, mais a toujours du mal avec le visage de Kogorô. Heureusement, Seiji Muta, qui supervise l’animation de tous les épisodes de la saison, corrige quelques scènes pour les embellir.

En termes d’animation, tout est assez bon, à une exception près : la scène d’action où Ran fait du karaté en début d’épisode est un échec, car elle est mal rythmée, mal storyboardée et mal animée. Peut-être était-ce trop ambitieux. Un effort particulier aurait dû être apporté à cette scène qui fait démarrer l’épisode.

En termes de décor, l’épisode 932 est bien meilleur que le précédent. L’épisode 931 se sentait obligé d’utiliser des photographies retouchées par informatique pour faire office de décors. Ici, ce sont des décors en bonne et due forme qui sont utilisés, dessinés à la main et non pas photographiés. Les deux conséquences à cela sont une meilleure harmonie et cohérence entre les scènes (le passage d’un décor-photo à un décor-dessin était parfois rude dans le 931), et une beauté accrue de l’épisode.

II – Scénaristiquement

Comme nous l’avons relevé dans la critique de l’épisode précédent, l’affaire des épisodes 931 et 932 est lente à se mettre en place. Les Mystery Tour ont bien trop souvent un début un peu lent qui est dû à l’obligation pour les scénaristes de faire s’extasier les personnages sur tout ce qu’ils voient. La raison derrière cela est que le Mystery Tour est une occasion pour l’équipe de production de Détective Conan de faire de la publicité pour les régions plus ou moins reculées du Japon.

Parce que l’épisode 931 a passé cinq bonnes minutes à nous montrer la beauté du nord de l’île de Kyûshû, Ôkawa décide de ne pas nous refaire le coup dans l’épisode 932. Là était sa stratégie : mettre tous les éléments ennuyeux dans la première partie du premier épisode pour s’en libérer par la suite. C’est un peu dommage, car Ôkawa a largement assez de talent pour inclure de manière intelligente les différents lieux réels dans son intrigue, de la même manière que Miyashita a tendance à le faire lorsqu’il scénarise un Mystery Tour.

L’intrigue de l’épisode lui-même n’est pas mauvaise, mais elle n’est pas éclatante non plus. On apprécie le fait que Ran soit utile – il est assez rare qu’elle soit intelligemment mise en avant, car les scénaristes de fillers la réduisent souvent à un rôle de potiche, une plante de salon en arrière-plan. Ce n’est pas le cas ici, et c’est une très bonne chose.
Aussi, on remarque qu’Ôkawa a une certaine ambition pour Conan. Il n’a pas pu rédiger son épisode comme il le souhaitait à cause des contraintes inhérentes aux Mystery Tours, mais il a eu carte blanche sur le paroxysme de l’épisode. C’est là qu’il se révèle bon : la course-poursuite en voiture où Conan essaie de récupérer la bombe est très bonne, et, avec peu de moyens, est graphiquement réussie.

Parce qu’Ôkawa est un bon scénariste, il se permet de rajouter une petite touche sympathique à la fin de l’épisode. On apprend que la Ligue Japonaise des Détectives n’existait pas jusqu’à récemment, et on comprend rapidement après que c’est l’ancien collègue de police de Kogorô, devenu président d’une grande entreprise, qui a créé ce prix pour le remettre à Kogorô dans le but de le féliciter de son parcours et de ses progrès. La scène est peu, mais assez pour rendre le personnage immédiatement sympathique. Cela donne envie de revoir ces personnes, ce qui n’est scénaristiquement pas irréalisable (le fils Torahiko étant étudiant à Tôkyô). Seulement, comme nous l’avons déjà expliqué, l’équipe de production de Détective Conan manque d’ambition pour créer une telle continuité entre des personnages de fillers. Nous devrons donc nous en contenter.

III – Bilan

7,5/10. Une très bonne conclusion de fillers, avec de l’action, du mystère et une résolution de qualité. Le personnage de Ran est, pour une fois, utile, et Ôkawa nous montre tout du long qu’il est un des scénaristes de fillers qu’il ne faudra pas rater à l’avenir.