Détective Conan épisode 935 : La Voyante et les trois clients

L’épisode 935 de Détective Conan est sorti le 23 mars et s’appelle « La Voyante et les trois clients ».
Il est scénarisé par Nobuo Ôgizawa, et est storyboardé par Kôichirô Kuroda. Le directeur d’animation est Michitaka Yamamoto.


Alors que Masaya Ogu, le secrétaire de la voyante Baba Sadako, la cherche partout dans son manoir, il ouvre la porte de son bureau. Il trouve sa patronne gisant au sol, morte par étranglement. Il appelle la police, qui envoie immédiatement l’inspecteur Megure et l’agent Takagi.

Selon les médecins-légistes, le meurtre a eu lieu la veille au soir. « Alors, il faut interroger Kogorô Môri », dit le secrétaire. « Môri-kun ? », répond l’inspecteur Megure. Kogorô a en effet parlé avec Baba Sadako la veille avant sa mort.

Kogorô est appelé sur la scène du meurtre, mais affirme n’avoir jamais appelé la victime la veille. Conan regarde l’ordinateur de la victime, et, sur le traitement de texte qui est ouvert, il voit écrit : « On a encore essayé de me tuer. Lequel est-ce de ces trois ? K, E ou S ? »

La police apprend du secrétaire que trois personnes dont le nom commence par ces initiales, deux hommes et une femme, ont récemment morigéné Baba dans la rue. On trouve sur la scène du crime des objets appartenant à chacun d’eux. Kogorô se demande s’ils n’ont pas comploté à trois contre la victime.

Conan endort Kogorô avant qu’il ne raconte une bêtise, et explique que tout devient clair lorsque l’on comprend la motivation du coupable. Le coupable est Ryôichi Sazanami, qui a tué la voyante parce que celle-ci lui a fait une mauvaise prédiction.

I – Graphiquement

Les critères de nomination des directeurs d’animation à la tête d’un épisode de Détective Conan sont, encore aujourd’hui, très flous. L’animateur-en-chef nommé pour l’épisode 935 fut Michitaka Yamamoto, qui n’a pas une très bonne réputation en tant qu’animateur. Tout l’épisode s’en ressent par conséquent : les personnages sont dessinés d’une manière étrange, et les traits des personnages ne sont pas respectés. Heureusement, le superviseur, Seiji Muta, dessine quelques plans en traits noirs lors de la résolution pour pallier les lacunes des minutes précédentes.

Les décors de l’épisode sont bons, comme toujours, ce qui rend d’autant plus flagrant le fait que les personnages soient mal dessinés. Ils ressortent et détonnent sur ces beaux décors, ce qui est par moments visuellement irritant.

II – Scénaristiquement

Lorsqu’un filler est scénarisé par Nobuo Ôgizawa, nous retenons notre souffle. Bien que ce scénariste ait une réputation sulfureuse, sa dernière affaire en deux parties avait été particulièrement réussie et nous avait beaucoup plu – nous en avions même fait un des fillers de la saison 24 à voir absolument. Ôgizawa réussit-il à réitérer l’exploit ici ?

La réponse est, très clairement, non. Ôgizawa retrouve ses problèmes d’antan : son épisode est mal rythmé, certaines bonnes idées sont rapidement abandonnées, et les idées incompréhensibles, illogiques ou tout simplement mauvaises foisonnent.

L’épisode commence lorsque l’on apprend que Kogorô Môri a parlé à la victime quelques heures avant sa mort la veille. Le générique se lance, nous faisant espérer une affaire où Kogorô va donner des indices sur la victime et comment elle était la veille. Or, dès que le générique s’achève, cette idée est oubliée : ce n’est pas Kogorô qui a appelé la victime la veille, mais quelqu’un se faisant passer pour lui. Une excellente idée d’abandonnée.

La narration, le storytelling, n’est pas meilleure. Rien ne va, mais il est difficile de le définir clairement. L’histoire a parfois un rythme étrange, où des coupes et des changements de scène ont lieu de manière trop rapide, ou trop étrange, et sans raison apparente. Cela donne une impression d’amateurisme que l’on retrouve dans beaucoup trop d’épisodes d’Ôgizawa. Si l’on rajoute à cela l’inintérêt de l’affaire, qui est mal ficelée et dont l’identité du coupable est à peu près impossible à deviner avant la révélation finale, on se retrouve avec une mauvaise affaire dans un filler à peine respectable.

On remarquera pour l’anecdote que l’auteur, comme souvent dans les fillers Détective Conan, décide de ne pas utiliser des endroits réels pour situer l’action. Ainsi, le cabinet de voyance de Baba est censé être situé près de la station Shibahama, qui n’existe pas à Tôkyô. On peut critiquer cette décision de ne pas planter un décor réel dans les fillers, d’autant plus qu’Aoyama ne se gêne pas pour le faire, mais cela est pour un autre article.

III – Bilan

5/10. Un filler banal, presque mauvais, sans queue ni tête, inutilement compliqué par moments et bien trop facile à d’autres, et qui n’a strictement aucune replay value. Un filler qui tombera dans l’oubli, comme tant d’autres.