Détective Conan épisode 946 : La Larme maudite des Borgia

L’épisode 946 de Détective Conan est sorti le 13 juillet 2019 et s’appelle « La Larme maudite des Borgia ».
Il est scénarisé par Masaki Tsuji, et est storyboardé par Mitsuko Kase. Les directeurs d’animation sont Asuka Tsubuki, Kenichi Ôtomo (assistant), Nobuyuki Iwai (assistante), Hirona Okada (assistante), Kôsei Takahashi (assistant) et Naoko Soeda (assistante).


Après une période de sécheresse, est retrouvée au fond d’un réservoir d’eau une voiture rouillée, avec un cadavre à l’intérieur. Un couteau est planté dans son ventre.

Une cliente arrive à l’agence de Kogorô. Elle se présente comme la petite-fille de l’actrice qui, en 1975, s’est rendue célèbre pour s’être enfuie du tournage d’un film avec une bijou appelé « l’anneau des Borgia », qui a appartenu par le passé à la célèbre famille des Borgia. Kogorô n’arrive à trouver aucun indice, et la police ne peut pas non plus l’aider.

Ran et Conan accompagnent la cliente, Sumire, dans la rue de l’agence de Kogorô. Conan propose qu’ils aillent jeter un coup d’œil au studio de télévision pour lequel sa grand-mère travaillait – il est d’ailleurs en train d’être détruit pour être reconstruit.

Arrivés là-bas, le groupe rencontre Tatsuma Kanoya, un ancien caméraman du studio, qui connaissait bien la grand-mère de Sumire. Il leur explique que la grand-mère de Sumire devait, pendant qu’était diffusé en téléfilm filmé en direct, aller chez un expert pour qu’il certifie l’anneau des Borgia, puis revenir sur le lieu du tournage. Elle n’est jamais revenue.

Conan réussit à trouver le lieu où habite la meilleure amie de la grand-mère de Sumire, Nagisa. Il apprend qu’elle a des troubles de la mémoire et qu’elle confond parfois le passé et le présent. Lorsqu’elle voit Sumire, les souvenirs remontent à la surface, mais elle s’évanouit.

En partant de la maison de retraite, le groupe tombe sur le professeur qui avait certifié à la grand-mère de Sumire que l’anneau des Borgia était un faux, et qu’il ne fallait pas que l’équipe de production fasse croire qu’il s’agissait du véritable.

Pendant ce temps, Kogorô a un rendez-vous avec un certain Mizusawa. Il tape à la porte son appartement, mais personne ne répond. Il entre, et, au bout d’un long couloir, après avoir ouvert une porte brûlante, découvre qu’un feu s’est déclaré, et que Mizusawa est tombé au sol, asphyxié.

L’inspecteur Megure téléphone à Ran pour lui dire que Kogorô a été pris dans les flammes.

I – Graphiquement

L’épisode 946 est meilleur que l’épisode précédent. Il n’est certes jamais magnifique, et nous n’avons à aucun moment le droit à des traits noirs. Mais il n’en reste pas moins que, pour un épisode avec tant d’assistants (ce qui est généralement signe d’une qualité graphique faible), Asuka Tsubuki se débrouille assez bien.

Evidemment, les fans de la série les plus attentifs remarqueront quels plans ont été dessinés par Tsubuki et quels plans ont été dessinés par un de ses assistants, Kenichi Ôtomo, dont le style est si distinctif. Il est plus difficile de distinguer le style des quatre autres assistants, car on connaît moins leur patte. Quoiqu’il en soit, ce patchwork de styles graphiques n’est aucunement un soucis dans l’épisode.

Les décors de l’épisode 946 ne sont pas particulièrement beaux, mais on n’en attendait pas réellement plus. La maison de retraite a un design convenable, et on sent bien, sur les rares plans se déroulant dans la nature et près du barrage, que l’épisode prochain sera bien plus propice aux beaux décors.

Même si ce sujet n’est pas graphique en soi, remarquons que cela fait quelques épisodes que le mixeur son de la série animée utilise les vieilles pistes classiques de la série, ce qui est une excellente nouvelle lorsque l’on sait la qualité des pistes les plus récentes. On en vient à se demander pourquoi les dernières pistes en date ne sont pas complètement abandonnées au profit des plus anciennes, étant donné leur supériorité évidente.

II – Scénaristiquement

L’épisode 946 ayant été scénarisé par Masaki Tsuji, nous avions de quoi nous inquiéter. Comme nous l’avons expliqué récemment, Tsuji est un scénariste ambivalent ; certains de ses épisodes sont très mauvais, et d’autres, grâce à leur inventivité, sont bons. Le dernier filler en deux parties de Tsuji, « Le Poing fatal du géant Talos » (ép. 937-938), avait été assez une déception en tous points. Qu’en est-il de cet épisode-ci ?

Contrairement à ce que nous craignons, Tsuji a pondu un bon scénario. Il n’est pas exceptionnel, c’est vrai, mais il est, pour une première partie d’un fillers en deux épisodes, bien plus que satisfaisant. Les personnages sont assez intéressants, et le mystère est assez poignant pour que l’on s’intéresse à l’épisode et pour que l’on ait envie de regarder l’épisode suivant.

Tsuji apprend de ses erreurs, car le pêché principal de l’épisode 937 avait été de ne pas assez mettre en scène de tension dramatique. Cela ne donnait pas particulièrement envie de regarder l’épisode suivant. Ici, l’épisode finit sur une révélation de Megure selon laquelle Kogorô a été piégé par les flammes à l’intérieur de l’immeuble.

Evidemment, le scénariste n’a pas créé un scénario parfait. On pourrait critiquer, déjà, le fait que les coïncidences sont bien trop nombreuses dans l’épisode : une cliente va voir Kogorô au sujet d’un vol dans un studio, et pile à ce moment-là, le studio en question est en train d’être détruit. Piles arrivés au studio, ils tombent sur un ancien ami de la grand-mère de la cliente qui était là parfaitement par hasard. Il sait pile où la meilleure amie de sa grand-mère se trouve, et, lorsque Conan arrive, elle est pile dans sa chambre. En retournant chez eux, ils passent devant une devanture dans laquelle se trouve pile à ce moment-là le professeur qui est probablement la dernière personne à avoir rencontré la grand-mère avant sa mort. Cela fait un peu trop pour un seul épisode.

Aussi, nous avions critiqué dans l’épisode 937 le fait que Tsuji utilise ce cliché vu et revu où, lorsque Conan dit quelque chose d’un peu trop intelligent, il se rattrape en disant que « c’est ce que Shinichi-niichan » lui a dit. Tsuji frappe à nouveau dans l’épisode 946, bien que la scène soit un tantinet moins irritante que dans l’épisode 937.

Le Kudo Project a, il y a plusieurs années, lancé une grande enquête sur la notion du temps dans la série Détective Conan. L’épisode actuel confirme ce que nous savions déjà de plusieurs sources : chaque épisode de l’animé se déroule dans l’année à laquelle l’épisode est produit. L’affaire traitée par Kogorô et Conan dans cet épisode date de 1975, et il est dit qu’elle date « d’une quarantaine d’années », plaçant en effet l’épisode dans les années 2010. Mais, comme nous le savons, Conan évoluant dans une « bulle scénaristique », où le temps ne se déroule pas de la même façon que dans la réalité, cette indication ne nous dit rien sur l’époque à laquelle vit Conan – car son époque est en réalité mouvante.

III – Bilan

Un filler intéressant, qui réussit à capter notre attention presque du début jusqu’à la fin. La suite de coïncidences dans l’épisode en réduit la qualité scénaristique, mais, heureusement, la qualité graphique permet de suivre l’épisode sans souci. Une fin prenante qui donne envie de voir la suite. 7,5/10.