Détective Conan épisode 947 : La Larme maudite des Borgia

L’épisode 947 de Détective Conan est sorti le 20 juin 2019 et s’appelle « La Larme maudite des Borgia ».
Il est scénarisé par Masaki Tsuji, et est storyboardé par Mitsuko Kase. La directrice de l’animation est Keiko Sasaki.


Kogorô est transporté à l’hôpital. Conan, Ran et Sumire le rejoignent. Ils découvrent que l’homme que Kogorô a tenté de sauver des flammes était le petit-fils du caméraman qu’ils ont rencontré. C’est lui qui avait découvert le cadavre de la grand-mère de Sumire.

Conan demande au professeur Agasa de le conduire au barrage et réservoir d’eau où a été trouvé le cadavre de la grand-mère. En observant les environs, il comprend ce qu’il s’est passé. Il appelle Megure et fait venir tous les suspects, endormant Kogorô pour résoudre l’affaire.

Le coupable est Hiromichi Umeki, de l’entreprise de construction Kanoya, qui a co-découvert le cadavre. Conan prend ensuite la voix du professeur pour expliquer ce qu’il s’est passé il y a quarante ans : alors que le tournage allait commencer, la grand-mère se Sumire est arrivée à l’emplacement de la petite maison près de la falaise qui allait servir au tournage. Elle n’a pas donné le bijou à l’actrice Nagisa, car elle savait que c’était un faux. Mais sans avoir le temps d’expliquer à Nagisa, cette dernière, qui avait 40 de fièvre, a trébuché et a planté le couteau qu’elle utilisait pour éplucher une pomme avant le début du tournage dans le ventre de son amie Sumire. Celle-ci est tombée de la falaise, est péniblement remontée dans sa voiture, et s’est éloignée le plus possible du lieu de tournage afin que son amie Nagisa ne soit pas inculpée.

I – Graphiquement

L’épisode 947 est meilleure encore que l’épisode précédent qui, pourtant, était déjà plus que satisfaisant. Cette fois-ci, une seule animatrice en chef est aux commandes – il s’agit de l’excellente Keiko Sasaki, qui gère très bien l’épisode du début à la fin. Elle bénéficie du soutien de Seiji Muta, qui supervise tous les épisodes de la série depuis plusieurs saisons, et qui insère ici et là quelques plans en traits noirs. On aurait aimé qu’il y en ait plus, évidemment, mais ne nous plaignons pas : il est déjà assez rare d’en voir dans un filler.

Les décors sont, comme nous en avions fait l’hypothèse dans la critique de l’épisode précédent, meilleurs dans cet épisode-ci. La nature, la forêt, le barrage et la petite maison sur la falaise sont très bien dessinés, et jamais les décors de l’épisode ne choquent les yeux.

Le storyboard ayant été réalisé par Mitsuko Kase, nous aurions aimé un peu plus d’ambition dans les mouvements de caméra et dans les plans proposés. Il n’y a, malheureusement, que peu de diversité dans l’esthétique de l’épisode : les plans fixes sont légions, et jamais Kase essaie-t-il d’échapper à la banalité de l’ordinaire. Il n’est pas Masaharu Ôkuwaki, nous en convenons – mais l’équipe de production de l’animé devrait se rendre compte de la plus-value qu’apporte un storyboard ambitieux et travaillé à une série animée.

II – Scénaristiquement

Nous n’avions pas convaincu par l’épisode précédent. Il mettait certes en scène des personnages assez intéressants, mais la succession improbable de coïncidences avait rendu le scénario de l’épisode un peu fade. Ici, rien de tout cela : Masaki Tsuji se relève et nous propose un scénario bien pensé, un peu prévisible, mais toujours intéressant.

La stratégie de Tsuji est de mettre en scène deux résolutions : celle du meurtre dans l’époque actuelle, et celle du « meurtre » qui s’est déroulé dans les années 1970. On aurait aimé que la transition entre les deux soit un peu meilleure, et que l’enquête policière soit plus poussée, mais toutes les critiques que l’on aurait pu adresser à l’affaire volent en éclat lorsque Conan, par la voix d’Agasa, explique ce qu’il s’est réellement passé dans les années 1970.

L’idée de faire en sorte que Nagisa, la meilleure amie de la victime, soit celle qui la tue, était très bonne. La manière dont cela est montré aurait pu être meilleure (on a du mal à comprendre comment le couteau se retrouve planté, profondément en plus, dans le ventre de la victime), mais les images qui suivent, de la jeune femme qui, le couteau planté dans son corps, essaie d’aller le plus loin possible du lieu de tournage pour que son amie ne soit pas inculpée, sont prenantes. Peu de fillers récents peuvent revendiquer déclencher une quelconque émotion, et encore moins du pathos, chez les spectateurs – celui-ci le peut.

Bien évidemment, l’épisode n’est pas parfait. Nous aurions aimé que Kogorô soit plus en danger : l’épisode précédent se finissait sur le vieux détective pris au piège dans les flammes, et au début de l’épisode, on le retrouve en bonne santé à l’hôpital. Nous aurions aussi aimé que Tsuji fasse une référence au film 15 lorsque Conan arrive au barrage – c’était le moment parfait. De bonnes idées, donc, qui n’ont pas été assez exploitées.

III – Bilan

8/10. Une affaire en deux parties qu’il faut voir – si la première partie n’est pas des plus passionnantes, la révélation finale de l’épisode 947 vaut le visionnage. Un bon retournement final qui fait plaisir à voir dans un filler.