Détective Conan épisode 956 : L'Enigme du Bateau-bus

L’épisode 956 de Détective Conan est sorti le 12 octobre 2019 et s’appelle « L’Enigme du Bateau-bus ».
Il est scénarisé par Nobuo Ôgizawa, et est storyboardé par Yasuichirô Yamamoto et Koichirô Kuroda. Les superviseurs de l’animation sont Seiji Muta, Nobuyuki Iwai et Masatomo Sudo, et les directeurs d’animation sont Michitaka Yamamoto et Kaoru Nagakawa.


Un jeune homme de 23 ans, Eiji Kadowaki, est retrouvé mort dans le parc de Beika. Il a été frappé à la tête. L’inspecteur Megure arrive sur les lieux du crime avec la mère de la victime, Yasuko, et le frère de la victime, Yûichi. Ils confirment l’identité de la victime.

Conan et Kogorô arrivent à leur tour sur place. Ils commencent leur enquête avec la police. Ils découvrent que Rintarô Takase, qui travaille pour une entreprise de construction, est peut-être l’homme suspect qui a été vu près de la maison de la victime récemment. Il est un ancien élève de Yasuko Kadowaki, qu’il détestait. Mais il dispose d’un alibi, car il est resté dans un bar toute l’après-midi.

Alors que la police va relâcher Takase, Megure apprend au téléphone que la maison de la famille Kadowaki a été la cible d’un incendie volontaire. Yasuko est morte, son fils a survécu.

I – Graphiquement

Avant d’aborder la qualité graphique de l’épisode, remarquons une chose : cela fait depuis quelques épisodes que Nobuyuki Iwai a rejoint le rang des superviseurs de l’animation. Traditionnellement, Seiji Muta et Masatomo Sudo, les deux grands maîtres de la série avec Yasuichirô Yamoto, sont en charge de la supervision. Leur travail est principalement administratif, mais ils ont aussi pour rôle de dessiner quelques plans de l’épisode. Ces plans sont remarquables par leur qualité, et sont généralement en traits noirs.

Iwai a été promu superviseur d’animation après plus centaines d’épisodes en tant que directeur d’animation. Nous n’avons qu’une faible idée du style de dessin d’Iwai, car celui-ci était toujours en collaboration avec d’autres directeurs d’animation, rendant impossible la distinction de son style propre. Mais on remarque que, depuis qu’Iwai a été promu, le nombre de plans en traits noirs a augmenté dans les épisodes. On remarque également que, des plans en traits noirs auxquels on a droit récemment, certains ont des traits noirs plus fins que ceux auxquels on avait l’habitude. Cette altération de la technique des traits noirs rien très bien et fait très professionnel. Espérons que cela continue.

Les directeurs d’animation, on remarque la présence de Kaoru Nagakawa. L’animatrice en est à son quatrième épisode. Il est difficile pour le moment de différencier son style de dessin des autres. Il faut dire que l’épisode ayant été dirigé en partie par le terrible Michitaka Yamamoto, il ne donne pas envie d’être regardé. Le style de Nagakawa est soit peu remarquable (mais cela pourrait évoluer avec le temps – rappelons-nous comment était le style du grand Atsushi Aono aux débuts de la série), soit dissout dans le style informe de Michitaka Yamamoto.

Les décors de l’épisode sont bons, comme bien souvent dans la série Détective Conan. Mieux encore : un des points forts du scénario d’Ôgizawa est de multiplier les lieux de l’action. Nous avons donc droit aux docks, à la ville, à un izakaya, à la mer et à un quartier résidentiel. Une bonne diversité qui se ressent positivement à l’écran.

Enfin, saluons le très bel éclairage de l’épisode. La luminosité et les jeux de lumière, le soleil couchant et les dégradés de violet, font merveille à l’écran. Certaines scènes seraient magnifiques à regarder si seulement le style hasardeux de Michitaka Yamamoto ne venait pas les gâcher.

II – Scénaristiquement

Cela fait plusieurs saisons que l’équipe de production de Détective Conan a eu la très mauvaise idée de donner tous les fillers en deux parties à Nobuo Ôgizawa. On ne peut que s’insurger contre une telle décision, étant donné la qualité relativement faible des scénarios qu’a signés cet auteur. Pourquoi ne pas embaucher Miyashita, ou n’importe qui d’autre, plutôt que toujours le même ?

Tous les défauts que l’on trouve habituellement dans les fillers d’Ôgizawa sont présents dans ce filler-ci. Les personnages ne sont pas attachants, les évènements n’ont aucun poids dramatique, le rythme est mal géré, l’enquête est mal gérée. Nous avons pour habitude de dire qu’Ôgizawa réussit un filler sur dix – ses neuf derniers épisodes semblent réfuter notre proverbe.

Le défaut principal de l’épisode, outre l’ennui qu’il dégage, est la mauvaise utilisation des personnages. Ôgizawa oublie qu’il écrit un épisode d’une série appelée Détective CONAN. Le protagoniste, Conan, ne parle presque pas dans l’épisode. A peine suit-il la police, qui fait tout le travail. On passe plus de temps avec Megure qu’avec Conan dans l’épisode – ce qui n’est pas normal, à moins que cela soit un pari assumé, comme dans l’épisode 936 où Conan n’apparaissait pas en chaire et en os.

Point positif : le bateau que l’on voit dans l’épisode, qui part du Hinode Pier pour aller vers Asakusa, existe réellement et est une attraction touristique populaire à Tôkyô. Cela est plaisant, car les scénaristes de fillers, même les meilleurs, ont tendance à faire très peu de références à des endroits réels de Tôkyô dans leurs épisodes. Or, c’est cette proximité avec le réel qui fait de Conan une série, entre grands guillemets, « réaliste ». Nous ne pouvons donc qu’encourager ces petites références au Tôkyô réel.

III – Bilan

4,5/10. Un épisode long, mal rythmé, peu intéressant. L’identité du coupable semble déjà claire. Rien ne donne envie de regarder l’épisode suivant. Un échec d’Ôgawara.