Détective Conan épisode 960 : Miss Lonely et les Detective Boys

L’épisode 960 de Détective Conan est sorti le 23 novembre 2019 et s’appelle « Miss Lonely et les Detective Boys ».
Il est scénarisé par Yûki Nôzuka, et est storyboardé par Hiroaki Takagi et Nobuharu Kamanaka. Les superviseurs de l’animation sont Masatomo Sudo, Seiji Muta et Nobuyuki Iwai, et les directeurs de l’animation sont Michitaka Yamamoto et Kaoru Nagakawa.


Alors que les Detective Boys jouent au football dans un parc, ils rencontrent une jeune femme seule, Tomoko Komori, dont le mari est mort. Pour lui donner compagnie, Conan et les Detective Boys se rendent avec elle à un jardin botanique le week-end suivant.

Pendant la visite, Ayumi se perd. Le président d’une entreprise de cosmétiques, Kôhei Kajiki, la retrouve et la ramène au centre d’informations du parc où l’attendent Conan et les autres. Tomoko Komori et lui sympathisent, et ils accompagnent les enfants jouer au football la semaine suivante.

Quelques jours plus tard, Komori invite Kajiki et les enfants chez elle. Elle dispose d’une grande terrasse au dernier étage d’un immeuble. Kajiki est arrivé en premier, a un peu mangé, et s’est endormi sur sa chaise. Lorsque le petit groupe arrive sur la terrasse, ils le voient en train de tomber et s’écraser au sol plusieurs étages plus bas. Il décède sur le coup.

La police arrive et déduit après une courte enquête que la mort était accidentelle. Saoul, Kajiki aurait fait tomber son téléphone près de la rambarde. Il a trébuché, s’est appuyé sur cette rambarde en bois qui avait pourri, elle a cédé et il est tombé.

Seulement, Conan observe attentivement la scène du crime et comprend que ce n’est pas le cas. Il utilise le professeur Agasa pour résoudre l’affaire à sa place, et révèle que Komori est en réalité une sociopathe qui tue ses amants un par un.

I – Graphiquement

L’épisode 960 n’est pas vraiment une réussite sur le plan graphique. Il n’est pas non plus un échec, car la série a vu bien pire. Mais les épisodes qui l’ont précédé ont réussi à rester, la plupart des fois, au-dessus de la moyenne de la série. Cet épisode-ci a quelques beaux plans, mais majoritairement des plans « bof », où les visages des personnages sont un peu mal dessinés.

Le manque de qualité graphique de cet épisode est dû à ses directeurs d’animation. Le premier est Michitaka Yamamoto. Ce directeur d’animation, qui travaille généralement avec son comparse Shigenori Taniguchi, a beaucoup de mal à dessiner des visages correctement. Yamamoto a co-dirigé un dernier épisode avec Taniguchi (l’épisode 929), et, depuis, il travaille avec Kaoru Nagakawa, une nouvelle venue, dont le premier épisode fut le 929, en coopération avec Yamamoto et Taniguchi. On ne peut qu’espérer que Nagakawa s’améliore au fur et à mesure qu’elle co-dirigera l’animation des épisodes de la série.

Le point positif de cet épisode, qui est aussi le point positif de tous depuis une dizaine d’épisodes, est la fréquences des plans dessinés par la technique dite des « traits noirs », qui donne un aspect très « manga », très qualitatif, aux plans qui en bénéficient. L’augmentation du nombre de plans en traits noirs dans Détective Conan est due à la promotion de Nobuyuki Iwai, qui est passé de directeur d’animation à superviseur de l’animation. Son rôle consiste donc principalement désormais à corriger les plans les plus moches, et à dessiner les plans en traits noirs de l’épisode.

II – Scénaristiquement

Le petit trailer à la fin de chaque épisode de Détective Conan a pour objectif de nous intéresser à l’épisode suivant. Le trailer de l’épisode 960 avait été assez bon, et assez intriguant, pour que l’on ait envie de le regarder. Les épisodes avec une jeune femme solitaire ont presque toujours réussi à la série, après tout.

Le seul problème dans tout cela est que l’épisode a été écrit par Yûki Nôzuka. L’individu, qui a longtemps co-écrit des scénarios, ne fait pas partie des meilleurs auteurs de la série. Il a quelques forces, mais ses faiblesses les compensent malheureusement trop.

Nôzuka présente, dans cet épisode, quelques bonnes idées. Tout d’abord, il utilise les dix premières minutes de l’épisode pour planter le décor et nous faire découvrir les personnages. De cette manière, nous ressentons bien plus d’empathie pour eux. Cela était nécessaire pour que la révélation finale, que « Miss Lonely » est une sociopathe meurtrière, ait un impact sur les spectateurs. La contrepartie de cela, c’est que l’enquête dure trop peu de temps. Il aurait fallu que Nôzuka économise une minute de plantation de décor pour complexifier un minimum l’affaire.
Ensuite, Nôzuka sait utiliser la plupart des personnages. Pour la plupart, il écrit leurs dialogues comme il se doit. Conan est montré comme étant à côté de la plaque sur tout ce qui touche à l’amour, tandis qu’Haibara analyse mieux le comportement amoureux de Komori et Kejiki.
Enfin, Nôzuka a l’excellente idée de révéler à la fin que « Miss Lonely » est une sociopathe. La scène finale, où elle explose de rire lorsque les policiers découvrent les dizaines d’anneaux de ses anciens amants, fait froid dans le dos. C’est donc une réussite.

Mais l’épisode n’est pas exempt de problèmes non plus. Tout d’abord, la scène où Kajiki et Kamori semblent se rapprocher sentimentalement est terriblement mal écrite. Peu de fillers de Détective Conan ont été aussi « cringe », aussi « awkward ».
Ensuite, Nôzuka écrit très bien les personnages de la série, sauf le professeur Agasa. Celui-ci décide d’accompagner les enfants pour rencontrer Komori, et Haibara lui fait remarquer qu’il ne vient avec eux que parce qu’on lui a dit que Komori est belle. Cela ne correspond pas du tout au caractère du professeur Agasa. Une utilisation de Kogorô serait tombée à point.

Notre plus grand regret dans cet épisode, cependant, est sa fin. Elle est très bien écrite, mais sa fin est très mauvaise. Au moment où Komori dévoile son véritable caractère, et que les gros plans sur son œil fou nous montrent l’étendue de sa sociopathie, l’inspecteur Megure lui dit qu’il va l’emmener au commissariat pour la faire parler. Komori répond qu’elle va parler, mais qu’ils ne la comprendront pas. Sur cette phrase l’épisode se finit et on passe au générique. La déception est grande : on aurait aimé soit que Komori essaie de s’échapper ou de se suicider, et que Conan ou quelqu’un d’autre l’arrête, soit que Komori explose de rire devant les policiers consternés. Là, la fin semble brutalement interrompue, comme si l’épisode durait trop longtemps et que la suite avait été coupée au montage. Dommage.

III – Bilan

6/10. Un épisode qui partait avec de bonnes idées, mais qui ne les exploite pas assez. La meurtrière est bien écrite, et la scène de fin fait froid dans le dos – mais les défauts de l’épisode, ainsi que son problème de rythme, l’empêchent d’être un des meilleurs fillers de la saison. Sa coupable restera pourtant une des plus mémorables de l’année.