Détective Conan épisode 961 : La Mystérieuse affaire du glamping

L’épisode 961 de Détective Conan est sorti le 30 novembre 2019 et s’appelle « Le Mystère du glamping ».
Il est scénarisé par Akatsuki Yamatoya, et est storyboardé par Yochika Kanpaku. Les superviseurs de l’animation sont Seiji Muta et Nobuyuki Iwai, et les directeurs d’animation sont Nobuyuki Iwai, Hirona Okada, Miho Tanaka, Akio Kawamura et Yûi Ushinohama.

Conan, Sonoko et Ran vont faire du glamping. Il s’agit d’un nouveau type de camping, qui mélange des éléments de « glamour », de confort, avec le camping traditionnel. A la fin de la première journée, alors qu’ils sont en train de regarder les étoiles, ils entendent un grand cri.

Accourant, ils voient qu’un homme travesti gît au sol, un morceau de crabe dans la bouche, du maquillage mal appliqué sur sa peau. Les amis de l’individu se rapprochent du cadavre. L’un avoue avoir dessiné sur son visage, mais dit ne pas l’avoir tué.

La victime s’appelle Tosaki Keidai, 46 ans. Sa femme Kyôko, qui est une suspecte, explique à Conan, Ran et Sonoko que son mari était le patron d’une petite entreprise, et qu’il était venu avec elle, une artiste qui fait du maquillage, Mika Miura, et leur chef cuisinier, Hiroshi Tanabe.

Conan mène son enquête et s’infiltre sur la scène du crime, dont il est normalement exclu. En faisant jouer sa relation avec Kogorô Môri, il réussit à obtenir des informations de la part de la police scientifique. Il endort Sonoko et résout l’affaire.

I – Graphiquement

Un épisode de Détective Conan, traditionnellement, est dirigé par un directeur d’animation, et supervisé par deux superviseurs. Depuis quelques épisodes, Détective Conan est supervisé par trois superviseurs d’animation, Nobuyuki Iwai ayant été promu. Cette promotion a participé à une amélioration de la qualité visuelle des épisodes, grâce à une augmentation du nombre de plans dessinés grâce à la technique des traits noirs.

Pourtant, paradoxalement, la présence d’un grand nombre de directeurs d’animation dans un épisode est une mauvaise nouvelle. Comme un seul directeur d’animation suffit, l’utilisation de deux directeurs d’animation signifie que le premier ne réussit pas à faire le travail seul. Cet épisode-ci bénéficie non pas de deux, ni trois, mais bien de cinq directeurs d’animation.

La conséquence de cela c’est un éparpillement graphique de l’épisode. Certains plans sont très réussis – ce sont ceux signés par Nobuyuki Iwai et d’Akio Kawamura. D’autres ont un design moins bon, plus rugueux, plus grossier. Ce sont les plans dirigés par les autres directeurs d’animation.

L’épisode est aussi le tout premier dont le storyboard est signé par Yochika Kanpaku. Ce nom sonne si bizarre en japonais que des fans ont théorisé que l’individu utilisait un pseudonyme, et non pas son vrai nom. Quoiqu’il en soit, Kanpaku fait un bon, voire très bon, travail. Ses plans sont variés, il utilise parfois des divisions d’écran, il fait bouger la « caméra » et la positionne bien. Les scènes où Conan réfléchit, toujours difficiles à représenter correctement, sont réussies. On remarque aussi la scène où Megure arrive sur la scène du crime, où Kanpaku décide de montrer les chaussures de Megure s’avançant, plutôt que l’inspecteur lui-même. La différence semble fine, mais on voit bien, à l’écran, l’ingéniosité du procédé.

II – Scénaristiquement

L’épisode 961 ne présageait rien de bon, ni rien de mauvais. Il a été scénarisé par Akatsuki Yamatoya, un scénariste japonais assez connu dans le monde de l’animé – il signe avec l’épisode 961 son tout premier épisode de la série. Et nous n’avons plus qu’à espérer que ce ne soit pas son dernier, car Yamatoya réussit plutôt bien son pari.

L’épisode commençait pourtant très mal. Tout d’abord, Conan faisait ce que l’on appelle de l’ « exposition », c’est-à-dire qu’il déblate des informations que le scénariste veut que le spectateur ait. On voit donc Conan qui définit ce qu’est le « glamping », puis, comble du kitsch, Conan qui dit en se passant la main dans les cheveux qu’il « en a entendu parler à la télévision ». Après cela, on apprend que Sonoko a invité Ran et Conan à ce glamping. Or, cela n’a aucun sens : Sonoko n’apprécie pas avoir « le gamin » (gakinchô) dans les pattes lorsqu’elle invite Ran avec eux, pourquoi alors l’aurait-elle invité ?

Mais une fois cela passé, l’épisode est bon. L’astuce du meurtre est assez bonne : certes, le coup des cookies au crabe est facile, mais l’idée que les trois suspects ont déplacé le cadavre et ont tenté de faire accuser un des deux autres suspects est très bonne. Yamatoya fait intervenir Ran de manière intelligente à la fin de l’épisode, bien qu’il aurait pu faire plus. La scène où Conan réussit à se faufiler vers la scène du crime gardée par les policiers rappelle les premières saisons de la série. En bref : à part quelques petites erreurs, Yamatoya a de bonnes idées. On apprécie tout particulièrement que cet épisode dans la nature ne nous montre pas les Detective Boys, qui ont malheureusement, depuis un filler historique, une sorte de quasi-monopole sur le camping.

L’épisode est également caractéristique de ce qu’est l’animé Détective Conan au Japon : non pas le dessin animé qui retrace la lutte épique entre Conan et l’Organisation, mais bien ce petit animé sympathique qui « accompagne » les Japonais dans leur vie. L’animé suit ainsi toutes les modes et tous les progrès technologiques : l’évolution d’Internet et des téléphones portables, par exemple, le montre. Lorsque les tablettes sont devenues très populaires au Japon, Aoyama les a utilisées pour une affaire de meurtre. Idem pour les drones, qui sont au cœur du film 22. C’est dans cet épisode au tour du « glamping », qui est en vogue au Japon depuis un moins de deux ans. C’est une bonne chose, car l’animé Détective Conan se renouvelle grâce à ces affaires.

III – Bilan

Un bon filler. Pas le meilleur de cette saison, mais un de ceux que l’on pourra encore regarder avec un certain plaisir dans quelques temps. Non pas que sa qualité soit telle qu’on ait envie d’y revenir, non – mais plutôt, l’ambiance de l’épisode, et son ingéniosité un peu décalée, le font sortir du lot. 6,5/10.