Détective Conan épisode 964 : La Grande conférence de Kogorô Môri

L’épisode 964 de Détective Conan est sorti le 21 décembre 2019 et s’appelle « La Grande conférence de Kogorô Môri ».
Il est scénarisé par Junichi Miyashita, et est storyboardé par Mitsuko Kase. Les superviseurs de l’animation sont Seiji Muta et Nobuyuki Iwai, et les directeurs d’animation sont Asuka Tsubuki et Michitaka Yamamoto.


Conan et Haibara appellent les Detective Boys pour qu’ils les aident sur l’enquête. Une pierre posée sur un morceau de journal a été retrouvée dans la loge d’Eri Kisaki – cette pierre avec le morceau de journal, Conan et Haibara l’avaient déjà vue plus tôt dans la journée à deux endroits différents, à chaque fois qu’un meurtre avait eu lieu.

A ce moment-là, le rideau se lève dans la salle de conférence. Eri et Kogorô sont assis ensemble, ainsi que Mei Tsukuba. Celle-ci pose une question à Kogorô devant l’auditoire. Cette question concerne une affaire de meurtre qui a eu lieu dans une université non loin de là il y a un an. Mei coince Kogorô et dit devant tout le monde que Kogorô est en réalité un mauvais détective qui se fait passer pour un bon – un charlatan.

Mei révèle que son frère a été condamné pour avoir tué un professeur d’université, mais elle pense qu’il est innocent et qu’Eri Kisaki, qui devait défendre son frère, avait abandonné l’affaire. Conan endort Kogorô et révèle la vérité : le professeur était le véritable criminel dans l’affaire, et il avait fait chanter la mère de Mei pour qu’elle tombe dans un scandale de corruption qui aurait dû le toucher lui. Takagi rapporte à temps une information cruciale à Kogorô et à Eri, ce qui permet à cette dernière de rouvrir l’affaire auprès du tribunal afin d’innocenter le frère de Mei.

I – Graphiquement

L’épisode 964 est une réussite graphique. Non pas qu’il soit exceptionnel, entendons-nous bien – mais après le terrible épisode 962, qui était l’un des plus laids de la saison 24, nous avions quelque appréhension au sujet de la qualité graphique des épisodes qui suivraient. L’épisode 964 était d’autant plus symbolique qu’il allait clore la saison 24 de Détective Conan.

Nos craintes ne se sont finalement pas matérialisé : Asuka Tsubuki et Michitaka Yamamoto font un bon travail. Il n’est certes pas exceptionnel, mais il est tout de même plus beau que l’épisode 962 – et légèrement moins que le 963, dont l’animation était dirigée par l’excellente Keiko Sasaki.

En plus de cela, on peut souligner le bon storyboard de Mitsuko Kase. Comme nous l’avons écrit dans la critique de l’épisode 962, Kase est au sommet des storyboardeurs de Détective Conan. Il est l’un des rares qui ne se contente pas du minimum syndical et qui essaie d’appliquer sa propre patte à son travail. Les plans sont divers, pas trop statiques, changent régulièrement. La technique de la division de l’écran est également réussie. On ne peut donc que se féliciter que la dernière affaire de la saison ait été confiée à Kase.

En tout et pour tout, Nobuyuki Iwai, l’un des deux superviseurs de l’animation, est le grand absent de cet épisode. Trop peu de plans en traits noirs émaillent l’épisode. Bien plus aurait pu être fait dans ce domaine-là pour rendre l’épisode très beau. Tant pis.

II – Scénaristiquement

L’épisode 964 conclut à la fois un épisode, une affaire, et une saison entière. Sur les trois plans, Miyashita relève le défi plus qu’admirablement.

Tout d’abord, l’épisode 964 est, en soi, un bon épisode. Le format qui est proposé par l’auteur est novateur : que la victime « coince » Kogorô et Eri sur une scène devant un auditoire pour les forcer à résoudre une affaire est une très bonne idée. On avait déjà vu quelque chose de similaire dans l’affaire de la prise d’otage de l’agence de Kogorô. Il y a ici moins d’enjeu, évidemment, mais il n’en reste pas moins que Miyashita trouve un moyen qui sort du commun de conclure son affaire.

Ensuite, l’épisode met un point final réussi à une affaire réussie. Elle n’est certes pas la meilleure affaire filler de Détective Conan, ni même la meilleure affaire filler en trois parties de Détective Conan (les épisodes 603 à 605 lui étaient légèrement supérieure), mais il n’en reste pas moins que, pour une première affaire en trois parties, Miyashita réussit à signer un bon scénario.

Ce dernier n’est pas parfait, nous pouvons en convenir. Le plus gros défaut des épisodes 962 à 964 est le manque de continuité. En fait, chaque affaire permet de résoudre une affaire de meurtre différente (l’acteur dans le 962, la PDG du hall dans le 963, le meurtre du professeur d’université dans le 964), ce qui donne l’impression que cette grande affaire de trois parties n’est en fait que l’enchaînement de trois fillers individuels. Cela est bien dommage. Le scénariste de la première affaire de la saison 25, qui est un filler en quatre parties, réussira à ne pas tomber dans ce piège.

Le personnage de Mei est assez réussi, bien qu’il aurait pu être plus développé si Miyashita avait exploré son personnage et révélé une partie de la vérité dès l’épisode 963. Malheureusement, cela ne correspondait pas à la logique de séquençage que Miyashita souhaitait.

Est aussi critiquable l’utilisation d’Eri Kisaki et de Kogorô Môri. Leur présence ensemble dans un grand filler est si rare que l’on aurait espéré que le scénariste en fasse quelque chose – qu’ils les mettent dans une situation où l’un doit faire un pas vers l’autre, même si ce pas était léger et que l’épisode restait à jamais non-canon. On a l’impression, finalement, qu’Eri est mal utilisée et qu’elle aurait pu être bien mieux exploitée. Dommage.

III – Bilan


7/10. Un bon filler, qui conclut une bonne affaire filler, et une plutôt bonne saison. On peut évidemment regretter que la saison 24 de Détective Conan soit constituée majoritairement de fillers. Mais voyons le bon côté des choses : les fillers de la saison 24 ont été, globalement, pas trop mauvais. Certains ont même été bons, voire très bons. On n’arrive certes pas au niveau des quelques premières saisons de la série, mais cette saison fut assez bonne pour que l’épisode 964 lui apporte une conclusion satisfaisante.