Et qu'est-ce que tu vas faire ?

Fanfiction originale écrite par Scroll Keeper, traduite par le KP avec son accord. Merci à elle !

Il est fortement conseillé de lire l'Affaire de Kyôto avant de lire l'histoire.


« Et qu’est-ce que tu vas faire ? »

Elle cligna des yeux.
Sa voix était calme, sans affect, plate. Il n’y avait pas un brin de panique, ni d’anxiété. La conversation était si calme qu’elle pouvait l’entendre respirer. Mais c’était bien la seule chose qu’elle remarquait ; tout comme les cadavres ne mentent pas, le calme de Conan n’était visiblement pas une illusion.

Ils se trouvaient dans un cul-de-sac, et elle bloquait la sortie. Alors quand il avait admis qu’elle l’avait coincé, elle s’était retrouvée perplexe.

« Qu… qu’est-ce que tu veux dire ? », elle réussit à peine à dire.
Elle aurait juré voir une étincelle dans ses yeux. Mais elle devait se tromper parce que ces yeux, d’ordinaire si pétillants, étaient désormais comme opaques. Il aurait tout aussi bien pu fermer les yeux, car ils ne révélaient rien de ce qu’il ressentait.

« Eh bien, tu m’as eu la main dans le sac. »
Elle cligna une nouvelle fois. Ou peut-être ne s’était-elle jamais arrêtée de cligner.
« Et tu vas juste l’admettre, comme ça ? »

Il soupira un long moment, et remua ses lèvres de façon mécontente. « Tu n’es pas aussi sterne que tu crois l’être, Conan-kun… », se dit Masumi.

Et elle devait le reconnaître, ça faisait bizarre de voir Conan-kun sans ses lunettes. Ou pas, finalement. C’était surtout le fait qu’il nageait dans des vêtements bien trop grands pour lui qui la perturbait.

Avant de pouvoir s’habituer à voir un Conan dans l’embarras, il se tanqua au mur contre lequel il s’était assis. Un mur blanc, vide, comme son expression faciale. Elle se dit que c’était une bonne chose qu’il fasse nuit, parce que le visage vide de son interlocuteur lui aurait fait penser à une sorte de démon. Ah bon sang, il fallait qu’elle arrête de penser aux démons, elle avait été mêlée à trop d’affaires aux accents surnaturels récemment.

« Oui. Nous ne sommes pas assez stupides pour croire à une excuse que j’aurais inventée, et toi et moi ne sommes vraiment pas stupides. Tu me testes depuis la première fois qu’on s’est vus, tu le sais aussi bien que moi. »

« La deuxième fois qu’on s’est vus, Kudô-kun. La deuxième fois... », elle pensa. Mais elle ne le dit pas. Elle répondit plutôt : « Merci pour le compliment. »

L’atmosphère était pesante, trop pour elle.
Conan-kun n’avait pas compris qu’elle n’était pas en train de se moquer de lui.

« Ne viens pas dans mon monde. Il est dangereux. »
Ces mots lourds de sens ne devraient pas sortir de la bouche d’un enfant. Enfin, d’un enfant qui est en fait un adolescent devenu un enfant. Mais tout de même !
Sa stoïcité l’énervait. Pire, il la glaçait.
Elle acquiesça de la tête ; c’est pas qu’elle était d’accord avec lui, mais juste qu’elle voulait lui montrer qu’elle avait entendu.

Il fit des ourlets sur son pantalon et aux manches de sa veste. C’était déjà mieux, mais les vêtements restaient trop grands.
Et apparemment, il pouvait aussi lire dans les esprits. « Je te demanderais bien d’oublier que tu m’as vu ainsi, mais ça doit être au-delà de tes capacités. La prochaine fois qu’on se voit, sois normale avec moi ou encore mieux, ne t’approche pas de moi si tu en es capable. »

Son bras faillit partir sans qu’elle en soit consciente, puis elle se rendit compte de ce qu’elle allait faire. Elle avait perdu la tête ou quoi ? Elle aurait frappé un enfant ? Pour ces mots si brutalement vrais ?

Conan-kun, lui, garda un visage impassible. Il restait immobile, il semblait attendre. Mais attendre quoi, elle ne le savait pas.

Cinq minutes – ou étaient-ce cinq secondes ? – plus tard, il brisa le silence. « Je retourne à l’hôtel. Tu devrais y aller toi aussi, Sera-neechan ». Sans remarquer la grimace qu’elle ft en entendant cela, il fit un signe de la main, passa à côté d’elle et partit.

Elle savait qu’il voulait juste être prudent… Malgré ce qu’il avait dit, toutes ses phrases avaient été polies ; un enfant qui parlait à un adulte avec respect. Mais la façon qu’il avait eue de lui parler, ça lui avait fait mal plus que ça aurait dû.


La fois suivante où elle vit Conan-kun, il n’était pas Conan-kun. Elle n’avait toujours pas compris comment il pouvait retrouver son corps d’adulte, on aurait dit qu’il lui suffisait de changer de vêtements et qu’il n’y avait aucun effet secondaire.

Le petit groupe dont ils faisaient partie restait à discuter au soleil cette après-midi, une après-midi où les professeurs leur laissait quartier libre jusqu’en début de soirée. Elle n’aurait pas dit que Shinichi Kudô l’évitait, mais il ne l’approchait pas non plus, même pour discuter de l’affaire en cours. Il avait l’air content de rester avec son ami, là.
Ran-kun avait l’air un peu délaissée, mais elle se forçait à sourire. Sera se sentait presque coupable d’avoir éloigné sa camarade de son petit-ami.

Quel que soit le problème que Shinichi Kudô avait avec Sera, Ran-kun ne méritait pas d’en subir les conséquences. Avec cela en tête, Sera s’inventa une course à faire, et s’éloigna du groupe en traversant la rue.

Mais elle faillit se faire écraser. Elle l’aurait été, si quelqu’un ne l’avait pas rattrapée en un clin d’œil.

Elle n’avait même pas besoin de le regarder pour comprendre qui était son sauveur. La loi de l’attention marchait à plein régime : même si on s’éloigne de la personne à laquelle on pense le plus, c’est cette personne qui vient à nous.
Il l’aida à se remettre sur ses pieds sur la chaussée, et s’écarta d’elle. La distance grandissante qui les séparait lui fit ressentir la douleur de l’abandon.

« A quoi tu pensais, à t’éloigner toute seule comme ça ? »
Pas de « Ça va ? », ou de « Rien de cassé ? », non. Elle sentit tout son sang aller à son visage.
« J’étais en train de t’aider ! Ran-kun voulait être avec toi, mais tu t’approchais pas d’elle parce que moi j’étais au milieu. »

Il la dévisagea des pieds à la tête. Elle se serait énervée, mais son regard était médical, pour ne pas dire chirurgical. Ah, ça devait être sa façon de vérifier qu’elle n’avait pas de bobo.

« Tu devrais faire attention à toi, avant de t’occuper des autres. Heureusement que j’ai regardé par hasard ton groupe au bon moment. »

« Tu ne regardes que Ran-kun », elle se dit. Mais ce n’était pas le moment de se noyer dans le ressentiment. Il venait de lui sauver la vie, après tout.
Elle se retint et ne lui répondit que sobrement : « Merci. »

Il inclina la tête et allait partir, quand elle attrapa sa manche. « Hé, attends ! »
« Qu’est-ce que tu veux ? ». Sa voix était calme, certes, mais sa posture, avec les bras croisés contre sa chemise, lui faisait comprendre que ç’allait être leur dernière conversation de la journée.

Elle se surprit elle-même de ne pas avoir peur. Il était plus grand qu’elle, oui, mais elle faisait du Jeet kune do, et pour peu qu’elle en sache, il n’avait jamais fait d’arts martiaux.
Bah, pourquoi s’inquiétait-elle, après tout. Il venait de la sauver d’un accident de la route. A moins que ce soit pour la tuer de ses propres mains.
Nan, elle se faisait un film. La paranoïa de son illustre interlocuteur avait déteint sur elle.

« Je voulais juste savoir comment tu fais.”
« Changer d’âge, tu veux dire ? », dit-il en se pointant du doigt. Il met sa main à l’horizontale au niveau de ses hanches, mesurant la taille d’un enfant. Enfin, pas de n’importe quel enfant, de Conan. « Ça me surprend que tu ne le saches pas. La sœur de l’extérieur du territoire n’a pas dû te raconter grand-chose. »

Non. Il fallait aussi dire qu’extraire du sang d’une pierre était plus aisé que d’extraire des informations de sa « sœur ». Elle fit donc un « Non » de la tête. Ce n’était pas loyal envers elle, mais tant pis.

« C’est pour elle que je te le demande. S’il y a un antidote, peut-être que tu pourrais lui… »
« … en donner ? Mes excuses, je ne connais pas l’origine de sa situation fâcheuse. C’est peut-être totalement différent de la mienne. »
Elle s’attendait à cette réponse, mais elle avait espéré.
« Comme je te l’ai dit, ne viens pas dans mon monde. Il est trop sombre pour toi. »

La veille, elle avait été trop consternée pour répondre. Pas cette fois.

« C’est pas juste, Hattori-kun t’aide bien, non ? »
« Une erreur de parcours que je regrette chaque jour un peu plus. N’aie crainte, si je pouvais retourner dans le temps, je n’aurais pas impliqué ce détective au sang chaud dans ma vie. »

Elle soupira. « Kudô-kun, on ne l’a pas demandé, mais on connaît ton secret maintenant. Si Hattori-kun et moi on a envie de t’aider, on t’aidera. »
Kudô haussa un sourcil, doutant de la validité de son assertion selon laquelle elle n’avait pas cherché à connaître son secret, alors qu’elle l’avait traquée depuis qu’ils s’étaient vus pour la première fois. Heureusement pour elle, il décida de ne pas rebondir sur ça.

« Je peux me débrouiller sans ton incroyâble aide. Sérieusement, c’était quoi ton but, faire comprendre à tout le monde mon identité ? ». On aurait dit un professeur grondant son élève.

« J… je voulais juste te parler de la situation. Est-ce que c’est mal ? »

« Tu aurais pu le faire comme Hattori, il m’en a parlé quand on était seuls, lui. Ou peut-être que tu pensais que je n’aurais pu te dire la vérité qu’avec la pression sociale autour ? »

Non, ce n’était pas ça. Elle n’avait juste pas pensé à lui en parler en privé. Elle n’avait pas non plus pensé qu’elle mettait son secret en danger en lui parlant en public.
Et vu le regard qu’elle avait sur son visage, il s’en était rendu compte.

« Shinichi ! ».
Ah, Ran-kun les avait rejoints. Leur conversation allait devoir être repoussée. Enfin, s’il avait envie de lui parler.

Kudô-kun eut l’air soulagé. Ça fit un mal fou à Masumi, qu’il haïsse à ce point sa compagnie.
« Garde un œil sur elle, veux-tu ? ». Et sans attendre de réponse, il s’en alla vers Ran.

Ran-kun n’avait pas l’air de comprendre ce qu’il se passait. « Que s’est-il passé, Sera-chan ? », elle lui demanda.

Sera arbora une expression innocente sur son visage. « Ah, rien, je me suis un peu éloigné et Kudô-kun m’a trouvé ». Elle regarda autour d’elle. « Où est Sonoko-kun ? »

« Elle tient compagnie à Nakamichi-kun, étant donné que Shinichi est parti sans dire un mot », dit Ran en regardant Sera de façon insistante. « Il est trop loin pour nous entendre maintenant, dis-moi la vérité : ça va ? »

« Après m’être faite engueuler par Kudô-kun ? Pas vraiment. Mais pourquoi vous ne l’avez pas suivi ? »

Ran-kun eut soudain l’air de vouloir dire quelque chose, mais elle mordilla sa lèvre. « Je sais que c’est bizarre, mais j’ai eu l’impression qu’il ne voulait pas qu’on le suivre. Ou dans tous les cas, pas immédiatement. Il devait vouloir te parler en privé, j’imagine. »

« Et ça te dérange pas ? ». Sera grimaça intérieurement dès qu’elle eut fini sa phrase. Elle l’avait dit d’une façon un peu plus amère qu’elle ne l’aurait voulu.

Ran-kun soupira. « C’aurait été il y a quelques mois, j’aurais été jalouse. Mais maintenant qu’il m’a dit qu’il m’aimait, j’ai compris que je n’avais pas à avoir peur ».

Sera ne savait pas si sa réponse devait être cynique ou moqueuse. Comme si elle avait compris ce qu’elle ressentait, Ran-kun ne continua pas la conversation et elles retournèrent vers le groupe. Peut-être que Kudô-kun resterait avec elles cette fois.


Tandis qu’elle était allongée dans son lit, elle pensa au détective. Il était bien resté avec le groupe l’après-midi, mais ils ne s’étaient plus parlé. Sera ne savait pas si c’était bien ou mal.
Et elle ne pouvait plus lui parler, même si elle en avait envie. Sa transformation en Shinichi avait une contrainte de temps apparemment. Autrement dit, il avait probablement pris le matin une sorte d’antidote, et devait être de retour en Conan pour la nuit.
Elle se demanda si Hattori-kun l’aidait à se cacher. Mais vu leurs caractères, ils allaient sûrement faire des gaffes énormes et révéler leur identité sans qu’elle ait à les y aider.
Elle eut un petit rictus en les imaginant en train de tenter de se dédouaner et d’inventer des excuses pour garder le secret intact, comme s’ils étaient eux-mêmes devenus les coupables.

« A quoi penses-tu, Sera-chan ? »
Elle se retourna et sourit à Ran. « A Conan-kun. Il te manque ? »
Elle ferma les yeux. « Oui ».

Ran-kun n’en rajouta pas plus. Alors Sera, ne comprenant pas grand-chose aux indicateurs psycho-linguistiques, continua de parler. « M’enfin, il y a des fois où il ne doit pas être très charmant. »
« C’est vrai. Mais ça vaut pour tout le monde, ça. »
« Même Kudô-kun ? »
Ran rougit. « Oui, surtout Shinichi. Il a tellement de défauts. Mais en même temps, il a tellement de qualités. »
Sera renchérit : « Mais il ne vient jamais à l’école, tu ne trouves pas ça bizarre ? »

- Il est sur une affaire compliquée, il m’a dit.
- Même, les élèves ne ratent pas l’école comme ça pour une ‘’affaire’’. Et s’il est si occupé, pourquoi il est venu aujourd’hui ? »

Ran ferma les yeux, puis les rouvrit. « Je peux te poser une question un peu impertinente, Sera-chan ? »
Sera, confuse, hocha la tête.

« Pourquoi est-ce que tu as l’air de ne pas aimer Shinichi ? »
Ben, d’où elle sortait ça… ?
Comme si elle avait lu dans ses pensées, Ran continua : « J’y pense depuis un moment. Peut-être que vous vous êtes rencontrés sur une affaire, mais il l’aurait dit, alors. Je ne sais pas où vous vous êtes rencontrés, mais s’il t’a fait du mal, je pense qu’il t’aurait déjà parlé pour éviter que ça empire entre vous. »

Sera leva ses mains. « Hé oh, j’ai rien contre lui ! Je ne l’avais jamais vraiment rencontré jusqu’à présent. »

- Vraiment ? J’ai l’impression que tu l’avais déjà vu, et pas que dans les medias. D’ailleurs, je pense que je t’avais déjà rencontrée, moi aussi.
- Il vaudrait mieux que tu lui demandes dans quelles circonstances on s’est rencontrés, il n’a pas l’air d’aimer quand je mets mon nez dans ses affaires.
- Ah, oui en effet. Mais vu comme tu lui parlais, j’avais l’impression que tu ne l’aimais pas. Ou que tu tentais de le coincer.
Oulah, Ran-kun s’en était donc rendu compte. Les choses empirent, Conan-kun, les choses empirent…

« C’était un quiproquo, on s’est expliqués après. » Ce n’était pas tellement un mensonge, vu comment ils s’étaient parlé dans la rue.
Est-ce qu’elle allait avoir l’occasion de s’excuser auprès de lui et de lui dire qu’elle n’avait pas voulu lui faire de mal ?
- Je suis contente de l’apprendre, dit-elle en souriant.
Sera se dit que Kudô-kun avait dû l’aimer pour son sourire dès leur première rencontre.

- Je me demande s’il m’en veut.
- Shinichi ? Mais, je croyais que vous vous étiez expliqués.
Oulah, elle avait cru qu’elle se l’était dit dans sa tête.
- Euh, Conan-kun je veux dire. On s’est moqués de lui, quand il nous a suivies pour savoir de quoi retournait ce voyage.
Mais c’était il y a des semaines cet évènement, ça n’avait rien à voir avec ce dont ils parlaient. Ran se dit la même chose.
- Même si c’est le cas, il est sûrement passé à autre chose, maintenant.

« Oui, il est venu ici dans son vrai corps parce qu’il est obsédé par toi, au lieu de rester tranquillement chez lui en tant que Conan. »

- Oui, mais je crois que je l’ai embêté après ça, dit Masumi.
Il t’a crié dessus ? Tu devrais lui parler quand on revient.
- Oh non, non non, il ne m’a pas crié dessus.
C’était surtout elle qui avait haussé la voix, dans tout ça. Enfin, avait-elle vraiment haussé la voix ? Elle avait perdu le fil de ses émotions depuis le moment où elle l’avait vu rajeunir, il y a deux jours.

Ran fronça les sourcils. « Alors pourquoi tu as dit qu’il t’en voulait peut-être ? ».
Elle raconta (presque) tout à Ran : comment Conan-kun avait eu les yeux vitreux et avait dit des choses bien adultes pour son âge.
Masumi se retint de dire tout ce qu’elle savait. Déjà qu’elle avait attiré l’ire de Kudô-kun, si en plus elle révélait son secret à son amoureuse…

- Ah, je pense que tu fais erreur.
- Erreur ?
- Je ne sais pas pourquoi, mais Conan-kun a tout fait pour que tu ne l’aimes pas. Il a fait exprès, je veux dire.

Ran eut l’air pensive. « A-t-il réussi, finalement ? »
« Non ! Je ne pourrais pas ne pas l’aimer. ». Ni Kudô-kun, d’ailleurs.


Ran-kun lui fit un « Chut » en posant son index sur ses lèvres. Sera se pencha pour regarder l’autre bout de la pièce.

« Sonoko est une marmotte, mais on ne sait jamais. »
« Oui. Va falloir aller dormir, de toute façon. »
« Tu as raison ». Elle se retourna et regarda Sera.

« Enfin, si je peux te suggérer quelque chose, je te conseillerais de ne plus essayer de coincer les gens. De ce que tu m’as raconté, on aurait dit que tu l’avais pris au piège derrière un mur et qu’il avait tenté de s’échapper. Les gens coincés ont tendance à faire des mauvaises choses. » Puis elle rajouta : « Je ne voudrais pas qu’il t’arrive quelque chose de mal, Sera-chan. »

Sera pensa : « C’est un peu trop tard pour ça, mais c’est gentil ».

« Et pourquoi tu n’es pas énervée, si tu penses que j’ai coincé Conan-kun ? »
« Conan-kun a beau savoir plein de choses pour son âge, ça ne veut pas dire qu’il a raison sur tout. J’imagine que tu devais avoir une raison pour le coincer. Ceci étant dit, j’espère que vous allez vous réconcilier. »

Ran-kun lui avait dit des choses sages, ce soir. Alors elle lui promit d’en parler avec lui le lendemain, et, après que Ran lui eut souri, elles s’endormirent. 


Se réveillant un peu tard (elle dormait bien mieux quand son esprit n’était pas préoccupé), Sera descendit dans la salle commune et trouva Ran-kun et Kudô-kun déjà assis à leur table.

« Imbécile, je ne déteste pas mes amis. Qui plus est si c’est quelqu’un de la même profession que moi. »
« Ah, super. Sera-chan pensait que tu lui en voulais. »
« Evidemment que je lui en voulais, elle sait pas se protéger cette fille ! Elle se jette dans tout tête la première. Elle m’a fait penser à Hattori. »

Sera ne put s’empêcher de rire.
Il la fusilla du regard. « Ne rajoute pas ‘’écoute illégale’’ à ta longue liste de circonstances aggravantes, Sera. »

« Bah, si tu veux être avec Ran-kun en privé, trouvez-vous une chambre d’hôtel, hein. »

Ran-kun et lui rougirent d’un même écarlate. Sifflotant toute joyeuse, Sera laissa les deux tourteraux à leur table et s’éloigna.
Elle ne s’était certes pas encore réconciliée avec Conan-kun, mais elle avait bon espoir ; tout arrive de bon à ceux qui savent attendre.