L'assassinat du Père Noël

One Shot - L’assassinat du père Noël

Le soleil allait bientôt se coucher sur la ville de Tokyo. Les vendeurs fermaient boutique et les acheteurs de dernière minute s’empressèrent de conclure leurs derniers achats pour Noël. Et oui, c’était de nouveau cette magique période de l’année, où les lumières étincelantes des décorations illuminaient la fine neige qui tombait depuis déjà depuis deux jours. Le brouillard s’étendait sur toute la ville. Tout semblait indiquer que le soir de la veille de Noël serait une soirée paisible et agréable pour Conan Edogawa, qui rentrait tranquillement chez lui pour fêter ce superbe Noël avec Ran. Mais le fait que je vienne d’utiliser le verbe « sembler » indique que rien ne va se passer comme prévu. Et non, malheureusement pour Conan, quelque chose d’imprévu alla arriver. 
Ou plutôt quelqu’un.

– Alors, Conan-kun, comment ça va ?, demanda Masumi en souriant, un peu essoufflée après sa petite course pour rattraper Conan.

– Sera-san… Euh, ça va bien, dit-il un peu surpris. "Où vas-tu ?"

– Et bien, Ran-chan m’a invité pour le dîner de la veille de Noël qu’elle est en train de préparer. Elle a dit qu’elle essaierait de réunir ses parents et tous ses amis proches pour fêter Noël dans la maison de ce détective lycéen, Kudo-kun. Tu y vas aussi, n’est-ce pas ?

– Ou…oui. – répondit Conan. "Je suis en chemin pour les rejoindre."

– Puis-je t’accompagner ?, demanda-t-elle, son sourire laissant entrevoir sa double dent.

– D’accord, dit Conan, un peu perturbé par l’apparition subite de Masumi.

Après quelques minutes de marche, la neige arrêta de tomber. Ils virent alors un agroupement de personnes au milieu de la rue. Curieux, ils s’approchèrent pour essayer de comprendre le motif de toute cette agitation. Ils comprirent rapidement que quelqu’un venait juste de s’écraser lourdement sur le sol, apparemment de l’immeuble qui longeait le trottoir, une scène pas très jolie à voir, surtout en cette période de l’année. La victime était même déguisée en père Noël.

 Il semble que c’est homme est tombé du troisième ou quatrième étage de cet immeuble, observa Masumi. "Il est mort de sa blessure à la tête, probablement dû à un traumatisme crânien."

La police arriva sur les lieux du crime. Les officiers Takagi et Sato sortirent de la voiture et s’approchèrent de la victime, pendant que les autres policiers encerclaient la scène, faisait sortir les spectateurs et commençait à analyser la scène du crime, prendre des photos et récolter les preuves. Ils se dirigèrent vers le corps de la victime. Le commissaire Megure les rejoignit peu après. 


– Alors, qu’est-ce que nous avons là ? demanda le commissaire.


– Il a une blessure à la tête. À première vue, c’est ce qui l’a tué. Mais il a aussi autre blessure à l’arrière du crâne qui n’a pas pu être provoquée par sa chute. Peut-être s’est-il fait assommé avant de se faire jeter de là-haut, observa Conan. "Il y a des marques étranges sur la peau, en dessous de la fausse barbe. Et il y a aussi ce fil de pêche, avec une boucle à l’extrémité, qui est accroché à sa ceinture."


– Conan-kun, Sera-san, que faites-vous ici ?, constata Megure.

L’officier Takagi s’approcha de Megure.


– Commissaire, nous avons identifié la victime. Cet homme s’appelle Masato Ohashi. Selon l’analyse du médecin légiste, la victime a vraisemblablement succombé aux blessures causées par sa chute. Des témoins ont vu l’homme tombé du balcon à 19 heures 10. De plus, ils affirment n’avoir vu personne d’autre sur le balcon à ce moment-là et personne n’est sorti de l’appartement depuis.

– Oh, je vois. On dirait que c’est une affaire de suicide. Takagi, y’a-t-il des témoins qui ont vus qui était dans l’appartement à l’heure du crime ?

– Et bien, selon les témoignages que j’ai récolté, seulement quatre personnes était entrées dans l’appartement aujourd’hui. Selon leurs voisins, la femme de la victime, Shizuka Ohashi, est sortie de l’habitation aux environs de 17h30. Chiyo Ohashi, sa fille, était venue rendre visite à la victime et est repartie vers 17h50. Ichiro Ohashi, le fils, était arrivé en même temps que sa sœur, mais est reparti, une heure plus tard qu’elle, soit à 18h50. Voulez-vous que je fasse venir ces trois personnes ?


– Oui, amenez-les moi pour que je les interroge, ordonna Megure.

Quelques instants plus tard, les trois suspects arrivèrent sur les lieux du crime. Le commissaire Megure se tourna vers la femme de Masato.

– Alors, parlez-moi un peu de vous et dites-moi que où étiez-vous aux alentours de 19h10 ?

– Je m’appelle Shizuka Ohashi, la femme de Masato. J’ai 45 ans et je suis employée dans la banque Kyoto, alors que mon mari travaillait dans la société Yasuda, dirigée par Chikako Yasuda. J’étais partie faire les courses au supermarché, à une demi-heure de route d’ici. Le dîner était prévu vers 20h00 et il me manquait juste quelques ingrédients. – répondit-elle. – J’étais sur le chemin du retour quand on m’a appelé à annoncer la nouvelle. J’ai le ticket de course, dit-elle en tendant au commissaire le ticket d’une main tremblante. "Je n’arrive pas à croire ce qu’il vient de se passer..." Elle commença à pleurer.

– Apparemment, ce ticket parait véridique. Il y est marqué 19h05, c’est impossible pour elle d’avoir commis le crime. Il faudrait juste vérifier son alibi auprès des caméras de sécurité, pour en avoir la certitude. Cela vous écarterait de la liste des suspects. 

Megure se dirigea ensuite au fils de la victime.

– Et vous, Ichiro-san ? – demanda-t-il.
– Et bien, je suis étudiant de 23 ans en ingénierie chimique et physique à l’étranger et je suis ici en vacances. Mon père nous avait invité ma sœur et moi au réveillon de Noël, comme chaque année. Après être resté ici à parler un peu avec mon père, je suis allé au bar Soleil Levant, au coin de la rue. J’étais là-bas pour boire un verre. Demandé à la serveuse, je parie qu’elle se souvient de moi, j’étais assis au balcon du bar.

– Il ne reste plus que vous, Chiyo-san. – dit Megure.

– J’ai 18 ans et je viens de terminer mes études. Je suis à la recherche d’un emploi en ce moment. Comme mon frère l’a dit, je suis venue pour le dîner en famille. Je suis repartie peu avant 18h pour aller chercher une bouteille de vin que j’avais laissé chez une amie à moi, Kimi Nakano. D’ailleurs, elle pourra vous confirmé que je me trouvais encore à son appartement vers 19h20, quand vous m’avez appelé. Je vous donne son adresse.
Megure se tourna vers l’agent Takagi. – Allez vérifier l’alibi de ces trois personnes, je vous prie.

– Oui, commissaire, répondit Wataru.
Il se dirigea aux trois suspects.

– Pourrions-nous visiter son appartement ? demanda le commissaire Megure.

– Oui, bien sûr. – répondit Shizuka. – Venez, suivez-moi.

La femme guida les agents à l’appartement de la victime, situé au quatrième étage. Masumi et Conan les suivirent discrètement, se faufilant entre les agents de polices qui fermaient la scène de crime. Shizuka retira un trousseau de clés de son sac et ouvrit la porte de l’appartement. Ils pénétrèrent dans l’appartement, la lumière do balcon allumée. Il n’y avait personne. Un fort courant d’air, venant de la fenêtre du balcon grande ouverte, parcourrait la salle. Le commissaire Megure se tourna vers les suspects. 

– Pouvez-vous me dire si votre père avait un comportement étrange dernièrement ?

– Moi, je n’ai rien remarqué d’anormal. Il semblait parfaitement bien, dit Ichiro.

– Moi, non plus, dit Chiyo.

– Et bien, je le sentais un peu distant, mais rien n’indiquait qu’il voulait se suicider. Mon mari n’était pas du genre dépressif.

Avant que le commissaire ne puisse en placer une, l’agent Sato attira son attention. Elle lui tendit une feuille de papier.

– On a trouvé ce mot sur la table de chevet, apparemment signé para la victime.

– Shizuka-san, est-ce la calligraphie de votre père ?, demanda Megure.

– Oui, c’est bien sa lettre,  dit-elle.

Megure commença à lire la lettre. 

– Il y est écrit « Désolé Shizuka, mais je vais te laisser. Il n’y a plus rien ici qui me donne envie de rester. Prends bien sois de toi. Signé, Masato.». Ça ressemble à une lettre d’adieu.

– Commissaire, on a vérifié les alibis des suspects, signala l’agent Takagi qui venait d’entrer dans l’appartement. – Ils ont tous été confirmés.

– Alors il est impossible que l’un d’eux soit le meurtrier, constata Megure. 

– Il y a aussi quelque chose d’autre, commissaire, continua Takagi. "Le voisin de l’appartement d’à côté dit être sûr d’avoir entendu Masato-san rire très fort aux environs de 18h30, ce qui indique que la victime était encore vivante à ce moment-là. Par ailleurs, d’autres témoins indiquent que la lumière de la pièce a été éteinte vers 18h40, mais la lumière de la véranda a été allumée juste avant que la victime tombe de la rambarde du balcon."

– La victime aurait allumé la lumière juste avant de ce suicidé ? C'est étrange..., déclara Megure.

– De plus, des témoins ont entendu un bruit métallique juste avant que la victime ne s’écrase au sol. On a trouvé ceci non loin du corps. – Takagi tendait un sac en plastique avec deux bouts de métaux dedans.

– Je me demande bien pourquoi c’était là. – déclara Megure, en analysant les bouts de métal. – On dirait qu’ils ont été séparés. Les extrémités sont… rouillées ?

– Et bien j’ai demandé qu’on analyse ces métaux et j’ai découvert qu’il s’agit d’une barre en inox qui a été très érodé par de l’acide nitrique puis s’est cassé à cause d’une forte pression. Mais ces marques de friction sur chaque bout sont curieuses.

– À quoi ça a bien pu servir ? – s’interrogea le commissaire Megure.

Conan observait Ichiro. Il le vit se débarrasser d’une petite boule blanche qui se trouvait sur ses vêtements. Conan s’approcha discrètement de l’endroit où la boule est tombée. Il l’examina. « Tiens donc, du coton. D’où ça pourrait bien provenir ?».

– Dites, Ichiro-san. Est-ce que Masato-san était habillé comme ça avant que vous ne partiez ? – demanda Conan.

– Et bien, non. Il a dû se déguiser juste après que je parte. – répondit-il.
Conan et Masumi s’approchèrent de la véranda.


– C’est vraiment bizarre. Tous les suspects ont un alibi en béton, constata Conan.

– Je n’arrive pas à comprendre comment le meurtrier a bien pu opérer à distance, fit Masumi.

– Là, sur la rambarde, indiqua Conan. "Il y a des traces de sang sec. On dirait que ça vient de la semelle d’une chaussure. L’empreinte est assez nette."

– Il faudrait que l’on fasse vérifier les bottes de la victime. Voir s’il y a des traces aussi, dit Masumi.

– Ce que je trouve étrange, c’est pourquoi la victime s’est habillée de cette façon ? Je ne vois aucune raison qui pourrait pousser quelqu’un qui veut se suicidé à se déguisé de la sorte,  dit Conan. "Et de plus, quand ils lui ont retiré la fausse barbe, on voyait très bien les marques qu’elle avait laissée sur la peau de Masato-san. Pourtant, le fil était très large. Trop large même. On dirait qu’il avait été tiré durant pas mal de temps. Et autre chose. Le fil avait aussi laissé des marques très visibles sur la partie inférieure des oreilles, comme si on l’avait suspendu par ce fil…"

– Regarde, Conan-kun, dit-elle.
 Masumi pointait vers le balcon du dessus. "Il y a des marques sur les barreaux du balcon." Masumi regarda Conan, un sourire confiant aux lèvres. "Est-ce que tu penses à ce que je pense ?"

– Nous avons trouvé l’astuce employé par le meurtrier, dit Conan, lui renvoyant son sourire. "Reste à réunir les preuves. "

Conan s’éloigna et alla parler avec la femme de la victime Masumi l’observa. Il revint vers elle.

– Alors, as-tu découvert quelque chose ?, interrogea Masumi.

– Selon la femme de Masato-san, la victime était un gros fumeur. Mais n’est-ce pas étrange qu’il n’y ait aucun cendrier dans la maison ?

– Je vois où tu veux en venir, dit Masumi. "Mais si j’étais le meurtrier, où aurais-je bien pu laisser une preuve troublante ?"

– Certainement en dehors de l’appartement pour que l’on croit à un suicide, et non à une agression, expliqua Conan.

– Que dis-tu si on allait ensemble à l’extérieur y jeter un coup d’œil, hm ?, proposa Masumi.

Ils sortirent de l’appartement. Quelques minutes après, le commissaire se décida.
– Et bien vu la situation…, commença Megure. "On peut conclure que Masato Ohashi s’est bel et bien suicidé. Jusqu’à ce que nous ayons plus d’éléments dans l’affaire, nous n’avons plus rien à faire ici."
– Je sais…,dit Masumi à voix haute.

Masumi et Conan venaient d’arriver. Le commissaire se tourna vers elle, confus.
– Quoi ? Que sais-tu donc, Sera-san ?

– Je sais qui a tué Masato-san et comment il s’y est pris, déclara-t-elle.

– Hein ? Mais, dis-nous. Qui est le coupable ?, interrogea Megure, ne soutenant plus le suspense.

– Le meurtrier n’est autre que… – elle fit une brève pause qui exaspéra encore plus le commissaire. – Ichiro-san, le fils de la victime, déclara la jeune détective. 

– Comment ?, s’exclama Megure.

– L’astuce est très simple, en fait. 
 Le meurtrier a tout d’abord éteint les lumières pour que l’on ne puisse le voir. Il faisait assez sombre pour ne pas distinguer qu’il y avait deux personnes sur le balcon en plus de ce brouillard qui règne à l’extérieure. Il a donc assit la victime sur le rebord du balcon et a utilisé le fil de sa fausse barbe et cette barre d’inox rouillé pour le faire tenir en place le temps que la barre cède à la pression. Temps qui permit à Ichiro-san de sortir de l’appartement et de se rendre au bar. Le fil de pêche accroché à la ceinture de la victime à simplement servi a allumé la lumière de la véranda. La longueur correspond à la distance entre l’interrupteur et la position de Masato-san avant de tomber, position qui est parfaitement alignée avec l’interrupteur. Si les témoins avaient vu la victime tomber alors que personne d’autre ne se trouvait derrière elle, ça aurait pu faire croire à un simple suicide. 

– Comparez donc les marques sur les barreaux du balcon d’au-dessus et les marques retrouvées sur les bouts d’inox. Elles correspondent parfaitement, pointa Conan. "Evidemment, qui d’autre de mieux pour calculer le temps nécessaire à la barre pour se casser qu’un étudiant en ingénierie chimique et physique."

– Voyons, mon garçon. N’importe qui aurait pu le faire à ma place, répondit Ichiro.

– Il y a peu, je vous ai vu enlever une petite boule de coton qui était sur vos vêtements.

 Conan montra la boule de coton dans sa main. "Je parie qu’elle vient justement du déguisement de la victime. Or vous nous avez affirmé que Masato-san ne s’est déguisé qu’après que vous soyez partis. Je crois plutôt que Masato-san était déjà habillé de la sorte quand vous étiez encore ici."

– Qu’est-ce que tu racontes ?, répliqua Ichiro. "Cette boule de coton pourrait provenir de n’importe où. Cela ne prouve absolument rien."

– C’est vrai. Mais nous avons aussi trouvé autre chose, répliqua Masumi.

Ichiro eu l’air surpris. Le commissaire se tourna vers Masumi.

– Quoi donc ? Réponds-nous, dit Megure

– Vous allez le voir. L’agent est sur le point d’arriver, dit Masumi. "Tiens, le voilà qui arrive."

– Commissaire, dit l’agent d’investigation que Masumi venait d’annoncer. "On a trouvé du sang sur le cendrier qui était dans la poubelle à l’arrière de cet immeuble. D’après les analyses, il s’agit du sang de la victime et la forme du cendrier correspond à la blessure à l’arrière du crâne de la victime. Par contre, le médecin légiste est formel. Cette blessure à la tête n’est la cause de la mort, mais elle est assez grave pour avoir fait perdre connaissance à la victime."

– Vous voyez, commissaire ?, indiqua Masumi. "La victime a été frappée peu de temps avant sa mort. Vu que le voisin d’à côté a entendu la voix de Masato-san vers 18h30, cela signifie que la victime n’a pu être assommée que par la dernière personne à avoir quitté cet appartement, c’est à dire, Ichiro-san."

– Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire à dormir debout ? Franchement, c’est n’importe quoi, s' exclama Ichiro, nerveux.

– Tiens donc, vous paraissez très nerveux pour quelqu’un d’innocent, constata Conan. "Nous avons retrouvé une bouteille d’acide azotique dans votre chambre, ou acide nitrique, si vous préféré. Probablement utilisée pour dissoudre la barre d’inox retrouvée au pied de l’immeuble. C’est une bien belle coïncidence, nan ? Mais si vous voulez une preuve encore plus accablante de votre culpabilité… il y a plus. "

– Et oui, continua Masumi. "On a aussi trouvé des traces de sang piétinées sur la balustrade de la véranda. Sang qui appartient évidement à la victime. Mais ce qui est étrange, c’est que les semelles des chaussures de la victime n’ont pas de traces de sangs. Mais quelque chose me dit que vous, vous en avez. Une rapide vérification au laboratoire et nous saurons immédiatement que vous êtes monté sur ce balcon pour mettre votre plan en place, après avoir assommé Masato-san.
Ne voyant plus d’alternatives, Ichiro abandonna.

– C’est vrai, j’avoue, dit Ichiro. "C’est bien moi qui a assassiner mon père."

– Mais enfin, Ichiro, pourquoi l’avoir tué ?, demanda sa sœur.

– Cet homme n’était ni un père ni un mari digne. Malgré son air joyeux et sympa, c’était un véritable enfoiré ! Il trahissait mère en menant une double vie avec une cette garce de Chikako !, répondit le meurtrier, en colère.

–Ichiro, Je le savais, dit Shizuka, J’étais au courant de la relation de ton père avec son employeur.

– Mais… pourquoi ? Pourquoi n’as-tu rien fait ? Pourquoi l’as-tu laissé détruire notre vie ? – Ichiro la regarda droit dans les yeux.

– Je… je l’aimais trop. – déclarât-elle, en larmes. –  Je n’arrivais pas à le quitter. Chaque fois que je le regardais, il me faisait penser à toutes ces belles années que nous avions passées ensembles. Au fond il était un homme bon…

– Bon ?? C’est ça que tu penses de lui ? Il ne s’intéressait qu’à ton argent. Il a endetté notre famille jusqu’au cou sans aucune rancune. – Ichiro criait, la peine bien perceptible dans sa voix. "Il prévoyait de nous laisser tomber ce Noël pour partir vivre avec cette pimbèche riche. Je ne pouvais pas le laisser s’en tirer après tout ce qu’il avait fait à notre famille. Ce soir, quand tout le monde est parti, on a commencé à discuter autour d’une bonne bière. Peu après, il se déguisa en père Noël pour faire une surprise à maman, il disait. Mais il avait trop bu et était devenu complètement ivre. C’est là qu’il m’a alors tout raconté, son histoire avec Chikako et qu’il prévoyait de nous laisser tomber. Quand il m’a dit « Tu sais mon p’tit, ta mère elle était bien. Mais je suis un homme qui a beaucoup de besoins financiers et elle n’a plus un sou maintenant. C‘est dommage… ». Il l’avait dit avec tant d’indifférence que je ne me suis plus contrôlé. Quand il m’a tourné le dos, j’ai pris le cendrier qui était sur la table et je l’ai frappé à la tête. Il perdu connaissance. J’ai alors échafaudé ce plan pour faire croire à un suicide. Puis tout s’est passé exactement comme ces deux-là l’ont expliquer."

Shizuka tomba sur le sol en sanglots, tandis que les policiers passaient les menottes à Ichiro et le conduisaient vers la sortie. Celui-ci se retourna et se dirigea au commissaire.

– Mais je vais vous dire une chose. Même après ce que j’ai fait, je ne le regrette absolument pas, révéla-t-il. "Ce chien méritait vraiment de mourir. La seule chose que je regrette, c’est de ne pas l’avoir fait plus tôt."

C’est comme cela que l’affaire s’acheva. Enfin la neige recommença à tomber à l’extérieur, alors qu’Ichiro était conduit au commissariat et que les policiers emmenaient le corps de son père pour le transporter à la morgue. C’était une de ces affaires où l’amour était bien aveugle malgré les pertes évidentes qu’il causait.

Masumi et Conan reprirent leur chemin. Le téléphone portable de Conan sonna et il décrocha.

– Allô ?  Ran-neechan ?

– Et bien Conan-kun. Que se passe-t-il ?, demanda Ran, à l’autre bout du fil. "Tu aurais déjà dû être arrivé depuis une bonne heure. Je me fais du souci pour toi."

– Désolé, c’est que …, commença Conan, ne sachant pas quoi inventer.
Masumi s’approcha du téléphone.

– Salut, Ran-chan ! 
– Sera-san ? Toi aussi tu es en retard. Où êtes-vous ?, demanda Ran.
– Et bien on s’est croisé sur le chemin et je me suis rappelé que j’avais oublié quelque chose chez moi. Conan m’a gentiment proposé de m’accompagner. On est vraiment désolé pour tout ce retard, inventa Masumi, très convaincante, laissant Conan surpris.

– Bon, mais faites vite d’accord ?, dit Ran. "On ne voudrait pas commencer sans vous."

Conan put distinguer la voix agacée de Kogoro en arrière-plan « Mais qu’est-ce qu’ils fabriquent ensemble ces deux-là ? ». Conan raccrocha et regarda Masumi. Elle lui souriait. Sa double dent dépassait de sa bouche, alors que des flocons de neige se posaient délicatement sur ses cheveux.