LLK #2 : L'APTX4869 existe-t-il vraiment ?

APTX, Silver Bullet et autres médicaments génériques usuels trouvables dans la pharmacie du premier coin de rue. Ou pas.


Bonjour ou bonsoir à tous, chers chimistes en herbe (ou simples curieux avides de savoir, ou encore arrivés ici par hasard total, ça dépend). Et au passage bonne année, la Terre a fait un tour complet autour du Soleil depuis la dernière fois que vous avez dû entendre ça, même si en réalité elle n’a fait en fin de compte que 104/1461èmes de ce trajet depuis la dernière fois qu’on s’est vus, dans cet article où je vous accueillais pour la toute première fois dans mon laboratoire.


Enfin, trêve de digressions. Si vous êtes en train de lire cet article, je suppose que c’est que vous savez déjà de quoi je vais parler, donc je pense qu’il n’est pas nécessaire de rappeler ce qu’est exactement ce poison au centre même de l’intrigue de DC — ne serait-ce qu’en apparence —, dont le nom de code est le nom barbare d’“APTX 4869”, mais qu’on va appeler  par son nom médical en grec ancien “Apoptoesis Toîkos” pour faire plus simple (©Startold, que je remercie vivement pour s’être autant cassé la tête pour ce superbe nom :p). Et j’ose espérer que la partie “4869” ne signifie pas qu’il y a eu 4868 essais ratés auparavant, car même si l’Organisation doit avoir de bons moyens financiers, ça ferait quand même une belle facture niveau rats de laboratoire et matériel. Ou alors, au vu des méthodes de l’Organisation, qu’il y a eu 4868 scientifiques avant Sherry qui ont échoué, mais ça revient au même, en fin de compte. Enfin, quoiqu’il en soit, on va simplement considérer que c’est un nom de code simplement pour la référence à l’ancien mot de passe du portable de Conan Sherlock Holmes, parce qu’au final c’est pas vraiment ça qui va changer la formule de notre chère Apoptoesis Toîkos.


Enfin. Le sujet de cet article, donc, vous l’aurez certainement deviné, est de savoir si le rajeunissement, et plus précisément si un tel médicament serait réellement, théoriquement, réalisable. Et pour ça, en bons biochimistes que nous sommes (comment ça je jouais le rôle de la physicienne dans l’article précédent ? Et alors ? Au dix-huitième siècle ils faisaient tout à la fois les gens e_e), il nous faut faire des expériences. Et pour ça, il nous faut… des cobayes. Et comme les fonds du Kudo Project ne sont pas aussi élevés que ceux de l’Organisation et que je n’ai pas franchement le temps ni l’envie d’aller chasser les rats dans les catacombes de Paris (quand bien même j’y étais pour l’article précédent, fallait bien quelqu’un pour pousser les cobayes du haut de la Tour Eiffel hein :p), je suis désolée mais il m’a fallu piocher quelqu’un au hasard sur le tas. C’est pourquoi je vous demande d’encourager bien fort notre testeur *tousse* volontaire *tousse* Hakuba, qu’on gardait en réserve dans la cave juste pour l’occasion. :p


Enfin. Avant de commencer, il vaut mieux tout de même se rappeler qu’avant d’être un médicament procurant une seconde jeunesse via d’atroces souffrances muahaha (et possiblement, si notre théorie dont le titre de dossier est le joli code “AK=7” est juste, une seconde jeunesse plus ou moins éternelle ?), l’APTX est avant tout un poison. En tout cas, il nous a été présenté comme tel, continue d’être décrit et nommé comme tel, et on parle bien de l’APTX comme étant un poison, et non un médicament ou je ne sais quoi d’autre (un supposé remède contre le rhume rangé dans le tiroir du bureau d’Agasa, par exemple, et qu’il confond avec un antidote de… euh, non c’est pas ça en fait).

De toute façon, avant quand même de faire avaler à notre cobaye Miss Gélule Apoptoesis Toîkos, il faut déjà analyser cette dernière et savoir ce qu’il y a dedans, c’est un minimum. Selon Haibara, la créatrice de ce poison, le nom de code “APTX” est une abréviation du mot apoptoxine, de “apoptose” et “toxine”. En gros, une toxine qui provoque l’apoptose. Certes, mais en bon français, ça veut dire quoi tout ça ?

On va commencer par le mot “toxine”, parce que même si tout le monde se dit qu’il sait sûrement déjà ce que c’est, généralement, quand on demande à ces mêmes personnes de l’expliquer, on a souvent des balbutiements pour réponse du genre “Bah, euh, c’est… un microbe… qui, euh… non c’est un poison parce que… ça tue les cellules ?”. Donc bon. Mettons les choses au clair.

Déjà, une toxine, c’est une substance toxique. Non, sans blague. Pourquoi est-ce aussi difficile à définir ? Tout simplement parce que comme le rhume, c’est un terme très vague, en fait, et ça peut se rapporter à pas mal de molécules différentes (souvent, Conan a un rhume, mais il l’exprime parfois avec des symptômes différents, par exemple — des simples éternuements à l’extinction de voix (c’était une jolie partie de charades pour résoudre l’affaire, j’vous l’dis 8D) en passant par les maux de tête avec quarante de fièvre, il a vraiment tout connu, le pauvre). Mais le cas qui nous intéresse, donc, est ce qu’on appelle une intoxination par cytotoxine. Mais plus précisément, donc, cette cytotoxine est une toxine qui déclenche l’apoptose massivement, de façon générale (parce que la toxine voyage dans le sang et qu’il n’y a pas plus rapide pour contaminer un grand nombre de cellules) et incontrôlée. Et on en vient donc à l’apoptose.

L’apoptose, déjà, ne vous affolez pas, mais vous l’avez tous vécue. Vous la vivez en ce moment-même, et vous la vivrez à l’avenir. C’est comme la radioactivité (parce qu’on est tous radioactifs, sisi), c’est quelque chose qu’on vit au quotidien, nous êtres multicellulaires, sans même nous en rendre compte, parce que c’est un phénomène contrôlé. Et même heureusement que ça arrive, parce que c’est grâce à l’apoptose qu’on a des doigts, des organes bien formés, et c’est même grâce à elle qu’on a des neurones et un cerveau bien constitué et organisé comme il faut de façon à ce qu’il soit apte à réfléchir comme il se doit, tiens (pour la majorité des gens en tout cas, coucou Genta). Alors qu’est-ce qui ne va pas avec l’apoptoxine ? Eh bien, tout simplement, ça déclenche l’apoptose, mais cette fois de façon incontrôlée et massive : dans notre corps, lorsque les cellules ont un souci, sont trop vieilles, ou sont simplement devenues inutiles, alors elles entrent naturellement en état d’apoptose et sont éliminées ; mais dans ce cas-là, ce sont des cellules saines, en grand nombre, qui entrent en état d’apoptose et sont éliminées elles-mêmes. Ainsi donc, le rôle de l’apoptoxine (avant de parler du rajeunissement, on va quand même parler du poison, parce que de toute façon le rajeunissement n’était — supposément :p — pas au programme), ce serait de déclencher l’autodestruction des cellules de manière massive et générale. Donc avant d’étudier son effet rarissime de rajeunissement, voyons d’abord son effet en tant que déclencheur de la mort de la victime. Et pour ça, quoi de mieux que de d’abord passer à l’observation—




Bon. Pas de cobaye, pas d’expérience, d’accord. On va s’en tenir à la théorie pour cette fois. Commençons donc à analyser ce qui arrive quand on avale l’APTX, dans 99% des cas—



99,978% et des poussières, très bien, j’irai pas vérifier. Si c’est Hakuba qui le dit. :p

Donc bon. On va pas le faire partir à nouveau tant qu’il est là, alors on va rester dans la théorie. Et on va commencer fort, parce que je vais commencer par vous dire une chose : Gosho a fait une erreur. Sisi.


L’apoptose, c’est la mort programmée d’une cellule, c’est programmé dans l’ADN pour éviter la diffusion d’un cancer, par exemple (normalement, chaque fois qu’une cellule est malade/trop vieille/devenue inutile, elle s’autodétruit par l’apoptose). Mais c’est un phénomène NORMAL et SANS DOULEUR, du moment que c’est contrôlé. Et dans le cas où ce n’est pas contrôlé, en tout cas, on n’obtient pas les symptômes qu’on a dans le manga, c’est des trucs plutôt comme le SIDA en fait, qui est basé en partie sur ce système. Donc Gosho a fait une erreur sur ce coup-là. Si c’était vraiment de l’apoptoxine, on n’aurait pas eu de scènes théâtrales avec Conan/Shinichi ou Haibara hurlant de douleur dans un cri d’agonie déchirant aux limites de l’humain. Dommage.

Maiiiiiiiiiis je tiens quand même à nuancer de suite : on va lui pardonner parce que cette erreur, on ne sait qu’elle existe que depuis 2001. Et encore. Donc en 1994, même son frère médecin qui lui a donné toutes les informations dont il disposait à l’époque à ce niveau n’était pas au courant, et c’est donc normal d’avoir fait une telle erreur (minime, aussi, vu qu’en fin de compte c’est seulement au niveau du nom qu’ils se sont trompés :p). Mais où est donc cette fameuse erreur dont je vous parle depuis tout à l’heure, exactement ? Qu’a-t-on découvert en 2001 que Gosho et son frère médecin n’avaient pas soupçonné en 1994, mais qui a pourtant un rapport curieux avec le cas APTX ?


Cette découverte tient en un mot : pyroptose. La pyroptose, c’est une version particulière de l’apoptose, découverte en 2001 justement et qui continue d’être étudiée en ce moment-même, donc je ne vais pas trop m’aventurer dans un terrain aussi dangereux (tiens, c’est un phénomène tellement méconnu que c’est même pas sur le wikipédia français, c’est dire que j’ai dû fouiller loin dans les articles scientifiques louches issus des tréfonds du net en tant que Kokoninja pour trouver toutes ces infos et avoir de quoi vous mettre quelque chose d’à peu près potable sous la dent :p). Enfin donc, ce qu’on sait déjà de cette pyroptose et dont on est absolument sûrs aujourd’hui, je ne vais pas hésiter à le dire :

La pyroptose, c’est douloureux, ça se remarque, et ça n’arrive que dans un cas très précis : quand les cellules détectent un certain type de microbes particulièrement dangereux, les Salmonelles par exemple. Dès qu’une cellule détecte à l’intérieur d’elle-même un antigène (soit la carte d’identité de la bactérie, disons) appartenant à un certain type de Salmonelle, elle s’autodétruit par la pyroptose, parce que comme ça, même si elle meurt, elle détruit aussi tout ce qu’elle contient, Y COMPRIS les toxines de la Salmonelle qui l’ont infectée. En gros, c’est un suicide afin de limiter la diffusion trop massive de l’infection, et pour sauver les voisines. Et donc par conséquent, on en déduirait aux symptômes que l’APTX (ou plutôt, dans ce cas, la PRTX du coup ? :p) permet une pyroptose en masse de la majorité des cellules du corps de la victime en un rien de temps.


Mais si l’APTX contient des Salmonelles, alors ce serait un produit très dangereux, à manipuler avec précaution, y’a un souci de contamination de l’air, toussa toussa. Donc c’est pas pratique, et Gin n’aimerait pas trop manipuler ce genre de trucs à mains nues en le tripotant sous son nez avec un sourire sadique comme il sait si bien les faire. Alors c’est pour ça que les producteurs de l’APTX ont été géniaux tout en étant de gros trolleurs : si on ne donne QUE l’antigène de la Salmonelle, on obtient quoi ?


L’antigène, c’est une molécule compliquée, mais MINUSCULE comparée à la taille des cellules, du système immunitaire, des Salmonelles ou de n'importe quoi d’autre. Donc ça peut se propager très facilement, ça s’infiltre PARTOUT, et ça peut être bien plus nombreux que les Salmonelles seules. Disons que c’est comparable à un tract. Tu laisses un paquet de tracts au beau milieu d’un champ à l’air, et hop avec un peu de vent ça s’envole PARTOUT, encore plus vite, plus loin et plus efficacement que si tu donnes la charge à un tracteur de distribuer lui-même le paquet de tracts en tout cas. Tu files des paquets de tracts “Les Salmonelles vous ont infesté, suicidez-vous pour sauver vos voisins !”, ça aura le même effet que si les Salmonelles s’étaient pointées pour de vrai, et ça se répand encore plus efficacement que si c’étaient juste les Salmonelles. Donc bah les cellules détectent le tract “Les Salmonelles sont là !”, et s’autodétruisent via pyroptose, en croyant s’être fait infecter. Donc en gros, c’est un suicide collectif et massif alors qu’il n’y a… rien du tout. :D


Pour résumer, l’APTX (ou la PRTX, osef), c’est comme planter devant quelqu’un un panneau qui dit “BOUH” et réussir à pousser cette personne au suicide avec ça. C'est juste brillant !




*tousse* Excusez ce soudain élan de fangirlisme. Désolée. :p


Reprenons donc notre sérieux et voyons ça d’un point de vue un peu plus macroscopique, sinon, voulez-vous ? Parce qu’il serait intéressant aussi de détailler ces fameux symptômes que l’on peut observer chaque fois que Conan/Shinichi ou Haibara subissent les effets du poison ou de son antidote, et de savoir à quoi ils sont dus exactement.


Récapitulons. La PRTX 4869 pénètre dans une cellule. Les capteurs à l’intérieur de sa paroi détectent sa présence et réagissent en provoquant la nécrose, c’est-à-dire l’éclatement au sens propre du terme de la cellule. Et la réaction immunitaire est la suivante, et ne va malheureusement pas arranger les choses : une vasodilatation. Comme son nom l’indique, les vaisseaux sanguins à proximité se dilatent pour faire venir plus rapidement les lymphocytes (en gros, les femmes de ménage venues nettoyer les restes, quoi) vers la scène de crime afin de faire le ménage plus rapidement. Donc le sang passe mieux et plus vite : on a une chute de la tension artérielle, mais une accélération du rythme cardiaque due au stress. Une telle vasodilatation, ça n’est pas sans effet, ça se remarque très rapidement : on sent une chaleur intense (entendre par-là “brûlure”) à cet endroit, il y a de plus un certain épanchement de l’eau du plasma sanguin qui est la source d’un œdème qui comprime les nerfs, ce qui est à l’origine d’une douleur en pulsions… on reconnaît bien là les symptômes ressentis par Conan dans le manga, qui sont si bien représentatifs de la réalité hypothétique. Pas mal, pour quelqu’un qui a représenté les effets de la pyroptose avant sa découverte et analyse. On peut bien lui pardonner l’erreur d’appellation. :p

Et le souci est que là où la réaction immunitaire fait la plus grosse erreur, c’est qu’avec cette vasodilatation, eh bien il n’y a pas que les femmes de ménage qui vont circuler plus vite. La toxine passe très bien dans le sang et est même plus rapide (car plus petite et plus discrète) que les lymphocytes, du coup, elle aussi se répand plus vite… et c’est reparti pour un tour. Que c’est intelligent que de l’aider à se rendre vers d’autres cellules à tuer.


En soi, ce phénomène de vasodilatation existe déjà… à l’échelle locale. Pour ceux qui ont déjà eu un truc dans le style hématome par exemple et qui parviennent à se souvenir de la violence extrême de la douleur survenue sur le moment sur votre petit orteil ou je-ne-sais-quoi, essayez seulement d’imaginer une telle sensation partout sur votre corps. Je pense que c’est largement suffisant, et que c’est une comparaison parfaite.

Personnellement, moi qui ai justement eu un hématome à l’orteil l’année dernière, la réponse de l’infirmière a été la suivante : “Z’êtes courageuse, y’en a qui tournent de l’œil pour beaucoup moins que ça. ” C’est dire, notre cher Conan est bien “courageux” de réussir à supporter ça dans TOUT son corps en même temps sans même alerter Ran par ses cris de douleur, dans l’arc de Londres. On l’entend même pas.


Enfin. Maintenant, abordons ce fameux effet secondaire que vous attendiez tous. Avant de passer aux choses sérieuses, mêlons-nous déjà à la trame, et ce que nous “savons” de ce fameux poison, en rapport avec le manga. Beaucoup de monde le considère comme fait avéré, de nombreuses fictions DC sont basées sur ça, et même notre théorie AK=7 sont d’accord avec ce fait : d’une manière ou d’une autre, l’APTX (et éventuellement THE (ou un des) objectif(s) de l’Organisation) est en rapport avec l’immortalité/la jeunesse éternelle/toussa toussa, vous étiez sûrement déjà au courant. M’enfin, qu’Ano Kata ait sept ans ou quatre-vingt-dix-huit, ça ne va rien changer ici, car on va considérer que l’effet de rajeunissement/rétrécissement (vu que la question n’a toujours pas été soulevée, mine de rien, et qu’on n’est toujours pas complètement sûrs) est lié plus ou moins directement aux mécanismes biologiques de vieillissement. Et c’est là qu’on va soulever notre première question : le vieillissement, en soi, c’est quoi ?

Eh bien je vais peut-être vous surprendre, mais on est tous programmés pour mourir, en fait. Eh oui, rien que ça. C’est dans nos gènes, on est juste faits pour vieillir puis mourir, c’est inévitable. Plus précisément, c’est lié en fait à ce qu’on appelle les télomères, c’est-à-dire des gènes qui ne servent à… rien. Littéralement.

Les télomères, ce sont des gènes qui ne veulent strictement rien dire. Ils sont très longs, ils sont en bout de chaque chromosome, et jamais ils ne serviront à quoi que ce soit dans le mécanisme de la cellule. Alors que font-ils là, et quel est le rapport avec le vieillissement ?

La réponse est très simple : on aura dû vous le dire en cours de SVT, mais les cellules se divisent. Et lorsqu’elles se divisent, elles photocopient leur ADN pour que chacune des deux cellules obtenues à la fin de la division aient le même ADN qu’au départ… c’est du moins ce que l’on croit et qu’on veut bien nous dire. En effet, la réalité est différente : à chaque division de chaque cellule, un bout d’ADN de chaque chromosome disparait littéralement, perdu dans le processus. Et donc c’est là que les télomères, en fin de compte, vont servir à quelque chose : puisqu’ils sont en bout de chaîne, ce sont eux qui vont disparaitre, morceaux par morceaux, à chaque division, et PAS des gènes importants et vraiment vitaux, dont la cellule ne pourrait pas se passer. Donc jusque-là, ça va, ils sont utiles et nécessaires au maintien de la vie justement parce qu’ils servent à rien. Cool.

Et le vieillissement, dans tout ça ? Eh bien c’est simple : quand une cellule n’a plus de télomères, elle arrête tout simplement de se diviser, c’est pas plus compliqué que ça : puisqu’une division de plus risquerait d’endommager l’ADN important pour la survie de la cellule, elle préfère ne plus se diviser et vivre tranquillement le reste de sa vie. Le vieillissement, c’est quand de plus en plus de cellules ont atteint ce stade où elles ne peuvent plus se diviser. Et quand ces cellules-là meurent, eh bien… il n’y a plus rien pour les remplacer.


La question est donc : comment notre amie Miss Gélule Apoptoesis Toîkos pourrait-elle faire rajeunir et/ou donner la vie éternelle, théoriquement ?

Eh bien si on revient à mon pavé précédent, ça relèverait d’une réaction immunitaire suffisamment efficace pour limiter les dégâts, tout simplement. ET d’un autre élément qui serait compris dans la formule de l’APTX, qui n’agissait pas jusque-là : ce qu’Haibara appelle “télomérase”. La télomérase, c’est une enzyme qui permet aux cellules de se diviser en rajoutant de l’ADN inutile en bout de chaîne. Donc si d’un côté, une grande quantité de cellules s’autodétruit, et que de l’autre les cellules qui survivent se multiplient, si on ajoute un système immunitaire solide qui fait le ménage, il y a une chance que la balance penche du côté de la multiplication des cellules. Mais est-ce suffisant pour assurer la survie de la victime ? Pas sûr.

En effet, le souci est que ces cellules qui se multiplient… faut pas qu’elles le fassent n’importe comment. Et c’est bien là tout le problème : soit elles le font comme il faut et le processus est trop lent pour que leur multiplication parvienne à contrer la disparition de leurs voisines, soit elles se multiplient de manière folle et… on a le démarrage d’un cancer, tout simplement. Donc les deux mènent à la mort, mort qui apparaîtra d’ailleurs comme relativement “naturelle” a priori. Enfin, en même temps, avec des inspecteurs comme Yamamura considèrent sérieusement la possibilité selon laquelle le premier suspect est le Kamaitachi (--> créature légendaire type Monstre du Loch Ness), c’est pas trop dur de faire passer une intoxination massive par cytotoxine ou un cancer qui se déclenche en quelques heures pour une mort naturelle. 

C’est pour cela que les chances de survie sont minimes : il faut un système immunitaire costaud, il faut des cellules en bonne forme qui réussissent à se multiplier vite ET bien, et ça… ben c’est pas courant. Pas à ce point-là.


Enfin, cet article est désormais terminé. Il était long certes, mais avouez qu’en même temps il y avait matière à disserter, hein. En tous les cas, en espérant avoir été claire et divertissante, et vous avoir instruits, il est désormais temps pour moi de vous quitter ! \o/