Masumi Sera : 7 Again - Chapitre Premier

Masumi ouvrit un œil. Puis deux. Elle était au sol, dans l'herbe sûrement, et elle sentait un très léger vent venir caresser ses joues rougies par le froid. Des flocons de neiges commencèrent à tomber, et mouiller ses vêtements bien trop grands pour elle.

Attends. Comment ça, trop grand pour elle ?
Masumi Sera : 7 Again (7 Ans à Nouveau)



Ok. Elle n'était déjà pas bien grande à la base, environ 1.62 mètres, ce qui était déjà plus grand que la plupart des japonaises, mais tout en étant petite...

Comment ça se faisait que ses vêtements étaient trois fois trop grands pour elle, et qu'elle nageait dedans ? Et comment cela se faisait qu'elle ait une si grosse douleur au crâne ?

Elle passa sa main dans ses cheveux noirs, et comme elle n'arrivait pas à se relever au milieu de l'herbe, elle utilisa ses bras pour se mettre sur ses jambes, et se relever. Ses muscles tout engourdis, elle fit quelques pas en arrière, avant de se rattraper au tronc d'un arbre. Un arbre qui paraissait étrangement... énorme ?


Elle était déjà allée au Parc Haido, en plein centre de Beika, des centaines de fois, et c'est là où elle se trouvait en ce moment sûrement d'ailleurs. Mais jamais, jamais un arbre n'avait été aussi énorme. Ou alors... c'était elle qui avait rétréci. Et vu l'état de ses vêtements dans lesquels elle flottait au sens propre du terme, c'était sûrement ça. Mais... comment ? Ce n'était pas logique, elle qui mettait toujours en avant un raisonnement scientifique sur ce qu'elle voyait autour d'elle, COMMENT expliquer qu'elle était maintenant dans son corps de lorsqu'elle était en primaire ?


Masumi frotta son crâne, tout endolori par--, eh bien, elle avait du mal à s'en souvenir, justement. Qu'est-ce qui s'était passé pour qu'elle soit dans cet état-là, perdue au milieu du Parc d'Haido, à l'âge de, si elle devait juger par sa taille comparée à la taille de l'arbre à côté d'elle, 7 ans environ ?

Elle s'assit le dos contre l'arbre, et mit sa main droite sur son menton, assise en tailleur. Qu'est-ce qui c'était passé avant ça ?


Ses derniers souvenirs remontaient à la fin de l'après-midi, lorsqu'elle celle-ci était venue marcher dans le Parc Haido pour souffler un peu. Elle avait juste craqué, juste... craqué. La mort de son frère il y a à peine deux mois, son frère qui avait toujours été son meilleur ami et comme son père et son modèle à la foi, dans des circonstances mystérieuses...

Il était à peine 17 heures de l'après-midi, et il commençait déjà à faire froid. Sûrement parce qu'il était l'hiver, et que les premiers jours de janvier étaient les jours les plus froids au Japon. Après avoir enfilé une veste et une écharpe, mis ses chaussures et des collants sous sa jupe pour éviter d'attraper froid, elle descendit dans la rue de son hôtel, le Haido Hotel, dans lequel elle logeait depuis peu.


Et ce qu'il s'était passé ensuite, bien qu'un peu flou dans sa mémoire, lui faisait déjà battre son cœur plus rapidement. Une fois dans le Haido Parc, assise sur un des bancs à pleurer la mort de son frère bien-aimé, elle vit quatre hommes tout de noir vêtus derrière un gros générateur éléctrique, qui les cachait totalement, à part pour le bras d'un des hommes qui dépassait sur le côté. C'étaient les gros générateurs qui donnaient de l'éléctricité par relais au quartier de Beika, il faisaient environ 8 mètres de largeur, puis 3 mètres de hauteur.

La détective sécha ses larmes un peu, toujours un peu tremblante, et se pencha de son banc pour regarder ce qui était en train de se passer. Le parc était à la limite du désert, ce qui n'était pas rare pour un jour aussi froid. Mais que pouvaient faire ces hommes à cet endroit, alors ? Surtout dans un endroit aussi bien caché, entre le mur qui délimitait le Parc Haido, et le gros générateur.

Masumi s'aprocha lentement en se courbant un peu pour éviter de se faire remarquer par les hommes, et passa la tête dans la grille d'aération du générateur d’électricité, à travers laquelle elle pouvait voir ce qu'il se passait. Les hommes en noir étaient en train de prendre une mallette, qui semblait assez lourde pour contenir des bijoux ou des liasses de billets. Le seul homme qui n'était pas habillé en noir, mais d'un smoking grisâtre et un nœud-papillon blanc (certainement un banquier ou un dirigeant de Casino) récupéra une carte SD, et partit en courant.

Masumi allait pencher un peu plus la tête pour regarder à quoi ressemblaient ces hommes habillés en noir, lorsqu'elle sentit quelqu'un s'approcher derrière elle.

-C'est fini, gamine.

Et c'est à peu près là que se terminaient ses souvenirs. Enfin, elle se souvenait aussi peut-être d'eau dans sa bouche, ou qu'on l'ait forcée à prendre un poison ou une gellule, mais elle n'était plus très sûre. Mais ce qu'elle savait, c'est qu'elle avait désormais l'apparence d'un enfant de 7 ans, qu'elle s'était faite attaquée par des hommes en noir, et qu'elle était seule, dans un froid horrible, qui lui serrait les côtes.


Qu'est-ce qu'elle pouvait faire ? Son seul support dans sa famille, James-san, était aux Etats-Unis pour le moment pour régler une affaire avec un pays du Moyen-Orient. Si son frère avait été vivant, c'est lui qu'elle aurait appelé en premier, et il serait venu la chercher dans les trente minutes en voiture en grillant tous les feux rouges, mais... il était mort, à présent.

Donc qui était la seule personne, la seule personne en qui elle pouvait avoir totalement confiance, qui pourrait comprendre son état sans la prendre pour une hallucinée, et l'aider... ?


Conan Edogawa-kun.


[7 again]



Masumi se mit à quatre pattes à nouveau pour chercher son téléphone au plus profond de sa ''jupe'' (qui était maintenant plus une robe qu'autre chose), et trouva son téléphone portable. Elle n'arriva pas beaucoup à bouger à cause de ses collants, qui étaient bien trop grands pour elle, et qu'elle devait retrousser au maximum pour qu'elle puisse avoir des chances de tituber. Non, marcher était impossible.

Elle alla dans sa liste de contacts, et tapa frénétiquement un message sur son téléphone, au destinataire « Edogawa Conan », un message qui le ferait réagir rapidement. A l'heure qu'il était, il devait être en train de jouer avec ses amis, ou chez les Mouri en train de lire un livre et s'occuper du site Internet de Kogoro-san.


''Conan-kun. Viens Parc Haido derrière les arbres et générateur. Rapidement. Apporte des vêtements à toi''.


Le message s'envoya, et Masumi retroussa à nouveau ses collants trop grands pour elle. Quelle idée de mettre des collants, après tout. Enfin, ce n'était pas comme si elle s'attendait à rajeunir de 10 ans, donc elle ne pouvait pas savoir. Et sa jupe-- arg, bien trop féminin à son goût.

Elle s'assit à côté de l'arbre, et attendit que Conan arrive. En éspérant qu'il arrive rapidement d'ailleurs, car il commençait à faire vraiment froid, et la pluie n'allait pas tarder à tomber.



[7 again]


Conan était allongé dans l'agence du Détective Mouri, un livre sur la tête, pour couvrir le peu de lumière qui émanait des fenêtres. C'était un livre d'Agatha Christie, Hattori lui avait envoyé par la poste pour le forcer à lire les livres de SON auteur préféré. Et même s'il allait le dire en long en large et en travers au détective de l'ouest, Arthur Conan Doyle restait le meilleur.


Ce faisait depuis une demie heure qu'il sommeillait à moitié, entendant d'une oreille les cris d'exclamation de fanboy de Yoko Okino provenant de Kogoro. Ce vieux n'en finirait donc jamais, crier pour une idole à la télévision à son âge ?

Alors qu'il allait refermer les yeux et arrêter de penser à frapper Kogoro de toutes ses forces pour qu'il stoppe de crier ''YOKO-CHAAAAAN~'', son téléphone, posé à trente centimètres de lui sur la table basse, émit un petit son.


''Un SMS ?'', se demanda Conan, en se tournant vers la table, et en balançant son bras pour attraper le portable.

Il retira le téléphone de ses yeux, et le posa à côté de lui. Il alluma le téléphone, et appuya sur ''Voir le message''.


''Qu'est-ce que.... ?''

Conan se leva en sursaut, et garda son téléphone à la main. Il courut vers la chambre de Kogoro, qui lui servait de chambre à coucher, et s'habilla. Il avait retiré son uniforme de Teitan en rentrant, et était maintenant en pyjama, il ne pouvait pas sortir comme ça.

Il enfila une chemise blanche et un jean, prit une autre chemise, des bretelles et une de ses vestes bleues, les mit dans un sac à dos, et sortit de l'agence.

Les nuages sombres commençaient à couvrir le ciel de Tokyo, la pluie ne tarderait pas à arriver-- ou alors elle était déjà arrivée dans d'autres endroits de la ville, et la température était assez base. Il y avait peu de personnes dans les rues, et le café Poirot était en train de fermer.

Le petit détective tourna à sa gauche, et sauta sur son skate. Il pourrai arriver rapidement au Parc Haido comme ça, mais la batterie s'épuiserai dans moins de deux heures.

Après plusieurs centaines de mètres, il dépassa la maison des Kudo, puis celle du professeur Agasa, où Haibara logeait en ce moment. Elle devait certainement être en train de lire un magasine de mode, ou bailler comme à son habitude. Mais juste au moment où Conan allait arriver au bout de la rue, il arrêta net le skateboard. Il n'avait pensé à prendre qu'une chemise et une veste, mais pas de pantalon ou de jupe.

Celui-ci fit demi-tour, et rentra rapidement chez le professeur Agasa.

-Ah, Shinichi-kun, je t'attendais--

Conan marcha rapidement dans le salon, en cherchant de l'oeil où était Haibara. Elle n'était pas dans le salon, et la porte de la cave était ouverte, elle devait sûrement y être.

-Plus tard professeur, je suis pressé. Je reviens dans la soirée si vous voulez.

Le détective descendit quatre à quatre les marches vers le sous-sol où l'obscurité régnait. Haibara ne pouvait-elle vraiment pas allume la lumière lorsqu'elle travaillait ?

-Haibara ?, Conan appela, voyant la silhouette de la jeune fille devant l'écran de l'ordinateur éclairé.

-Qu'y a-t-il, Kudo-kun ?, demanda la concernée, d'une voix fatiguée, lente, et ennuyée- la voix d'Haibara en quelque sorte-.

-J'ai besoin d'une jupe.

[7 again]


Après avoir été questionné par Haibara sur la raison pour laquelle il voudrait une jupe, celle-ci accepta de lui en prêter une, à condition qu'elle lui soit rendue le plus rapidement possible. Cela fait, Conan repartit sur son skateboard, et arriva dans les dix minutes au Parc Haido, où il descendit, et regarda autour de lui.

Masumi avait dit ''Derrière les arbres et le générateur'', générateur qui était sur la droite. Conan courut à cet endroit-là, le sac à dos sous le bras. Pourquoi avait-elle demandé des vêtements d'enfants de 7 ans ? Il s'était pressé et avait réagit rapidement parce qu'il avait confiance en elle, et qu'il savait que si elle avait demandé ça, c'est qu'il y avait urgence, mais...

-Conan-kun.

Conan se retourna vers l'arbre, et vit Masumi. Avec un mètre de moins.
Il la regarda avec des yeux un peu exorbités, et son cerveau mit plusieurs secondes à comprendre ce qu'il s'était passé. Est-ce que elle aussi avait été forcée à... à l'APTX... ?

-Oh non.