Détective Conan épisode 36 : L'Affaire du meurtre de lundi à 19h30

L’épisode 36 de Détective Conan est sorti le 4 novembre 1996 et s’appelle « L’Affaire du meurtre de lundi à 19h30 ».
Il est scénarisé par Kazunari Kôchi, et est storyboardé par Jôhei Matsûra. Le directeur d’animation est Atsushi Aono.


Ayumi doit se rendre chez un dentiste rapidement. Sa dentiste habituelle, dont le cabinet est tout près du parc public Beika, lui a proposé de la prendre après ses horaires habituels, à 20h30. Cela l’arrange, car elle ne ratera pas l’épisode de Kamen Yaiba, qui est diffusé à 19h30.

Le lendemain, à la récréation, Genta dit à ses camarades qu’un grand patron a été retrouvé mort rue Haido, d’une blessure au cœur que lui a infligé un suspect qui est encore en fuite. La police s’est rendu chez Ayumi pour lui demander de confirmer l’alibi de la dentiste, qui connaissait la victime. Ayumi explique qu’elle n’a vu que le début de l’épisode de Kamen Yaiba, puis qu’elle s’est endormie. A son réveil, elle a remis la carte de Kamen Yaiba qu’elle avait utilisée comme porte-bonheur dans le paquet de cartes, puis elle s’est rendormie. Quand elle s’est réveillée, l’épisode était fini.

Conan mène son enquête. Il apprend que l’inspecteur Megure s’est rendu à l’agence de Kogorô pour faire le point sur l’affaire et pour demander à Conan des informations supplémentaires. Lorsqu’il visite le cabinet de la dentiste d’Ayumi, Yôko, Conan comprend la vérité. Elle a endormi Ayumi avec un somnifère, l’a emmenée avec elle jusqu’à sa maison (qui a le même mobilier que le cabinet) pour regarder le début de l’épisode, a tué la victime et retardé l’heure sur l’horloge, puis a ramené Ayumi au cabinet. Elle a ainsi pu se forger un alibi.

I – Graphiquement

Comme nous l’avons écrit dans des critiques précédentes et suivantes, Atsushi Aono est connu, aujourd’hui, comme l’un des plus grands animateurs de Détective Conan. Grâce à sa patte graphique reconnaissable, il a insufflé beauté et style à la série. Mais nous avions fait remarquer, dans les critiques précédentes, que son style n’apparaissait pas encore trop à l’écran. La première saison fut une saison d’essai pour Aono – une saison où il a pu s’entraîner pour faire émerger son style. C’est enfin à partir de cet épisode 36 que sa patte graphique commence à apparaître, et elle est magnifique. Si Aono ne maîtrise pas encore le design de Kogorô, il dessine à merveille Conan, Ayumi et Ran. Chacun de ses épisodes à partir de cet épisode 36 sera l’occasion pour lui de perfectionner son dessin.

Outre la direction de l’animation d’Aono, qui est géniale, le storyboard de l’épisode est bon. Il essaie d’être dynamique, malgré le caractère statique du scénario, et il varie les plans admirablement. Les décors de l’épisode sont également bons, mais les lieux dans lesquels se déroulent les scènes ne prêtent pas vraiment à faire des décors magnifiques.

L’épisode est donc une réussite sur le plan graphique, comme le seront tous les épisodes d’Atsushi Aono à partir de maintenant.

II – Scénaristiquement

Le label « Kazunari Kôchi » est une marque de qualité. Lors des premières saisons de la série, c’était surtout un label d’unicité. Kôchi ne veut pas se contenter d’un filler oubliable ; il ne veut pas que ses épisodes comblent les trous. Les épisodes de Kôchi doivent marquer les fans. Et c’est le cas de l'épisode 36.

Tout dans l’épisode est bien réalisé. L’enquête tient en peu de temps mais semble complexe. L’identité de la meurtrière est claire, mais c’est l’astuce qu’elle a utilisé pour forger son alibi qui est le sujet de l’enquête. Un scénariste de fillers banal aurait écrit son scénario de telle sorte que c’est un enfant inconnu au bataillon qui se serait fait kidnapper. Kôchi, lui, met en avant intelligemment le personnage d’Ayumi pour que l’affaire soit intéressante. Cela semble peu, mais ça donne une toute autre dimension à l’affaire.

L’épisode fait aussi remarquer à travers un journal qu’il est censé se dérouler le mardi 29 octobre 1996. Comme nous l’avons écrit dans la critique de l’épisode 33, Détective Conan se déroule dans une bulle temporelle, où le temps ne s’écoule pas de la même manière que dans la réalité. Détective Conan ne se passe donc pas en 1996. Cependant, le fait que l’épisode soit censé se dérouler un 29 octobre 1996 nous dit quelque chose d’intéressant sur la manière dont les Japonais et l’équipe de production perçoivent Détective Conan : non pas tant comme un animé adapté d’un manga centré sur la lutte d’un détective contre une organisation de malfaiteurs, mais bien comme un dessin animé policier que l’on regarde sans trop y penser le soir. C’est à cause de cette dualité, entre d’un côté l’aspect « épique » et tramesque de Conan, et de l’autre son aspect « tranche de vie », que la série animée Détective Conan va durant ces dizaines d’années qui suivront alterner entre des épisodes bon enfants avec des petites affaires insignifiantes et des épisodes qui touchent directement à la trame.

Remarquons également que lorsqu’une date apparaît dans un épisode de Détective Conan, l’équipe de production de l’animé choisit toujours d’inscrire la date de sortie de l’épisode. Le fait que cet épisode se déroule le 29 octobre 1996, et non le 4 novembre 1996, date à laquelle l’épisode a été diffusé, pourrait signifier que la diffusion de l’épisode a peut-être été retardée. Nous avions en effet fait remarquer dans une critique précédente que l’animé Détective Conan avait été mis en pause durant un mois entre octobre et novembre cette année-là pour une raison inconnue.

III – Bilan

L’épisode 36 de Détective Conan témoigne de la qualité de Kazunari Kôchi comme scénariste. Avec un scénario à l’origine peu hypant, il réussit à pondre un scénario de qualité parfaitement rythmé où les personnages sont intéressants. L’animation, dirigée par Atsushi Aono, est également au rendez-vous. Un épisode mythique que les fans de Détective Conan doivent avoir vu. 8,5/10.