KudoInvestigation : Introduction

Bonjour à tous et à toutes, Conan-patriotes !

Cela faisait des semaines qu'aucun chapitre Détective Conan n'avait été publié. Gôshô sorti de l'hôpital, la publication du manga a repris, et les chapitres vont continuer de sortir jusqu'à la prochaine longue pause d'Aoyama.
Seulement, maintenant qu'un nouveau départ a été lancé pour la publication de Conan, il est aussi temps pour nous de lancer une nouvelle série d'articles : les KudoInvestigations.

Ces articles seront un parallèle, une extension même, des KudoAnalyses.
Alors que dans les KudoAnalyses, nous décortiquons une file pour faire des hypothèses, puis des analyses, à propos de la trame principale du manga (Hommes en Noir, développements des personnages...), nous ne parlons jamais des affaires en elles-mêmes. La seule manière de savoir qui était le coupable est donc de réfléchir dans son coin, et d'attendre la publication du ''chapitre de conclusion'', où il est expliqué qui est le coupable, comment il a fait, et quel était son motif. Plus maintenant.

La première KudoInvestigation a été mise en ligne en même temps que cette introduction, vous pouvez la retrouver ici. Il est néanmoins conseillé de lire jusqu'à la fin cette introduction, où nous allons mettre en place les règles et le vocabulaire de théoriciens qui sera utilisé durant les Investigations.


Tout d'abord, en soi, les chapitres de Conan, comment ça marche ?

Détective Conan fonctionne sur un schéma de déroulement en trois parties, et ce depuis plus de dix ans. Certaines affaires spéciales, dites ''Major Case'' (''Affaires importantes''), durent plus de chapitres. Pour être considérée comme telle, il faut qu'une Major Case fasse quatre chapitres ou plus, comporte une affaire (meurtre, suicide, etc.), et ne fasse pas partie des quelques premiers tomes de Détective Conan, où la plupart des affaires faisaient quatre chapitres, tout en n'étant que des affaires basiques. Toutes les affaires en quatre parties ne sont, cependant, pas des Major Cases : l'affaire de la première rencontre entre Shinichi et Ran a beau faire quatre chapitres, elle n'est qu'une affaire ''basique''. Les Major Cases ont généralement un feeling plus spectaculaire, comme les films Conan.

Il est à remarquer que la plupart des affaires en quatre parties qui ne sont pas des Major Cases (''Le Propriétaire de Taii'' et ''la première rencontre entre Shinichi et Ran'', pour ne citer qu'eux) se voient généralement adaptées en animé en seulement deux épisodes, et non trois. Certains dialogues sont raccourcis ou tout simplement enlevés, pour que les quatre chapitres tiennent deux épisodes de 21 minutes. L'inverse est aussi possible : la Major Case avec Shûkichi (''Le Match de l'Amour de Taiko Meijin''), d'une durée de quatre chapitres, n'a été adaptée qu'en deux parties. On fera donc la différence entre une Major Case, et une affaire basique de quatre chapitres.

Mais pour résumer, la première partie d'une affaire est le chapitre dit ''d'exposition'', celle où Gôshô plante le décor (Où ? Quand ? Quels personnages ? Quelle histoire ?) du chapitre.
 La deuxième partie est le cœur de l'enquête : c'est là que les personnages ''détectives'' (l'inspecteur de police, ses officiers, le médecin-légiste, les détectives privés...) font un résumé de ce que l'on sait déjà sur l'affaire, et font passer un interrogatoire aux, généralement, trois personnes soupçonnées d'être le coupable.
 La troisième partie, le chapitre dit ''de conclusion'', boucle l'enquête, et voit le ou les personnages principaux résoudre l'affaire.

Mais, et une fois le premier ou les deux premiers chapitres lus ?

Même si la notion se perd en France à cause de la publication par tomes, Détective Conan est, au Japon, un manga dit ''policier''. Les Japonais qui lisent le manga ne font pas qu'apprécier l'histoire : des vrais concours de déductions sont organisés, dans lesquels chaque participant doit trouver 1) Qui est le coupable, 2) Quel était le stratagème de meurtre, et 3) Quel était son mobile.

Ces petits concours entre fans de mystère peuvent se dérouler sur l'espace d'un chapitre (on n'utilise qu'un seul chapitre pour faire sa déduction), ou sur l'espace de deux (utiliser le chapitre suivant pour apporter des preuves ou idées supplémentaires à sa théorie faite à partir du premier chapitre). Selon la difficulté du chapitre d'exposition, il est parfois préférable d'utiliser les deux premiers chapitres (ou trois, dans le cas de certaines longues Major Case telles que Le Manoir du Vampire).

Pour la KudoInvestigation du jour, nous n'utiliserons que le chapitre 925, car il est suffisant à lui-même pour analyser une certaine partie de l'affaire entière. La bonne réponse sera donnée lorsque le chapitre 927 sortira, c'est-à-dire dans deux semaines.

Et qui dit théories, dit vocabulaire spécial


1) Les plots points

Nous avons utilisé plus haut le mot ''plot point'', mais celui-ci peut avoir plusieurs signifcations.

En théories, un ''plot point'' (se prononce ''plotte poïnte'', et pas ''plotte pwint'') se réfère à des éléments de la trame, que ce soit la trame principale (Hommes en Noir), ou la trame propre à une affaire, qui a une importance capitale. Celui-ci peut être sous forme de question (''Pourquoi ___ a-t-il fait ça ?''), mais aussi sous forme de fait (''___ a fait ça'').

Un ''plot point'' important des Hommes en Noir, qui n'a toujours pas été résolu dans le manga, est la question ''Pourquoi Vermouth ne vieillit-elle pas ?''. C'est une question que l'on se pose, c'est un élément d'une certaine importance au niveau de la trame principale, c'est un plot point.
Prenons maintenant un plot point plus petit, à l'échelle d'un chapitre. Dans le chapitre 921, le maître d'école de Shinichi et Ran la regarde d'un air sombre. C'est aussi un plot point, qui deviendra capital par la suite.

Les plot points peuvent être plus ou moins cachés, et notre mission dans les KudoAnalyses est justement de les mettre en lumière, pour ceux qui ne les auraient pas remarqués.

Dans l'affaire ''Une Tea-Party tendue'', Kogorô et Tôru Amuro se parlent :

Kogorô : Et dire que je suis venu parce que ma femme a une appendicite...
Tôru : Ah, mais il ne faut jamais sous-estimer les appendices, Môri-san.

Même s'il était très facile de passer à côté, le mot ''appendice'', traduit en japonais, est le surnom que l'on donne au Public Security Bureau, abrévié PSB, qui est une sorte de mélange entre le FBI et le GIGN Français. C'est passé quasiment inaperçu tellement c'était petit, mais c'était bien un plot point capital.

Un plot point seul peut mettre sur la voie, mais ne résout dans son entièreté l'affaire. Pour cela, il faut cumuler des plots points, les lier ensemble, et aboutir sur une théorie. Mais avant ça, il va falloir avoir recours à plusieurs techniques.


2) Les cercles relationnels

Si vous avez dépassé le stade de fœtus, vous devez savoir ce qu'est une relation. Et vous devez aussi savoir ce qu'est un cercle. Mais pas de paniquer, si vous ne savez pas ce que c'est, vous pouvez toujours cliquer ici.

Un cercle relationnel, en théories, c'est une manière d'organiser les relations entre les personnages : se connaissaient-ils avant ? Quelles relations ont-ils ? Y'a-t-il des tensions ou peut-il potentiellement en avoir entre eux ?, etc..

Par ''personnages'', comprenez ''les suspects, la victime et les témoins'', et non pas les personnages principaux de la série. On peut aussi faire une charte des relations sous forme d'organigramme, mais en plus d'être plus compliqués à bien gérer, ils sont aussi inutiles lorsqu'il n'y a que peu de personnages à inscrire. On peut, cependant, les utiliser lors des grosses Major Case où il y a quatre suspects et plusieurs témoins.

Dans chaque affaires, on connaît le nom, prénom, occupation et âge de chaque personnage. Le fait que Gôshô donne même l'âge, qui est pourtant généralement devinable en regardant la personne, n'est pas anodin. Si un homme et une femme ont à peu près le même âge et ni l'un, ni l'autre, ne parle de l'un et de l'autre en faisant leur déposition, on peut déjà imaginer qu'ils sont en couples et tentent de le cacher. Il y a des possibilités que Gôshô se décide un jour enfin de faire des couples femmes/femmes et hommes/hommes, mais le Goushou n'a, pour le moment, pas décidé d'en faire un élément récurrent dans la série.

Sur ces cercles relationnels, que nous ferons à chaque fois, nous marquerons aussi le type de relation entre les personnes (mariés, divorcés ([préciser depuis quand et pourquoi]), mère et fils, famille, ennemis jurés, petit-ami, petite-amie, etc.), et les informations que l'on a dessus.

Que ce soit pour le point 1) ou celui-ci, il ne faudra jamais oublier qu'un chapitre est très court. 15 pages, c'est très peu, pour une affaire de meurtre. Chaque case est importante, et si il nous est précisé que ''Kazuha et Ran ont bu de la soupe au choux-fleur'', attendez-vous à ce que la soupe au choux-fleur ait été l'arme du crime, le mobile du meurtre, [LE CRIMINEL], ou quelque chose dans le genre.

3) Le statu quo

Même si le ''statu quo'' est un mot très utilisé dans les KudoAnalyses, il le sera généralement moins dans les KudoInvestigations, du fait de sa nature très inscrite dans la trame principale.

Le ''statu quo'' (''statou kwo'') est un terme latin qui signifie qu'une situation est bloquée, et/ou n'avance pas.

Détective Conan est une œuvre très figée dans des statu quo. Etant donné qu'il a tellement de succès, les éditeurs ont bloqué la progression de l'histoire, afin de la faire durer plus longtemps. Dans les affaires de tous les jours, le statu quo n'avance soit pas du tout, soit très peu. On change d'arc narratif lorsque le statu quo est trop modifié pour que l'on puisse rester dans le même arc.

Par exemple, l'Arc de Bourbon a eu deux statu quo. Le premier a été celui entre le début de l'arc et le Mystery Train : Kir a informé l'équipe Kudô qu'il y a un nouveau membre, Bourbon, qui va agir prochainement. Scar Akai apparaît, cela fait un peu bouger le statu quo (→ parce qu'il y a une nouvelle disposition de l'histoire, les choses ont changé). Subaru est apparu, ça a aussi modifié le staut quo (→ une nouvelle menace apparaît). Mais il a fallu attendre jusqu'au Mystery Train, qui marque le début de la deuxième partie de l'Arc de Bourbon, pour que tous ces petits changements de statu quo fassent boule de neige et créent un gros changement : dans le Mystery Train, tous les personnages subissent un changement narratif (→ Masumi est fixée comme étant la sœur de Shûichi, Tôru Amuro comme étant Bourbon, Subaru comme étant Akai, etc.). Conan n'a plus les mêmes alliés et les mêmes ennemis, bref, le statu quo est allé vers l'avant.

Le statu quo a peu à peu été modifié dans la deuxième partie de l'Arc de Bourbon (post-Mystery Train), avant de subir de trop grosses modifications pour que l'on reste dans le même arc. L'event ''Scarlet Showdown'' a été déclenché (un ''event'' étant un événement, plus ou moins important), le statu quo a été modifié pour de bon (→ Conan a un nouvel allié, qui va adopter de nouvelles dynamiques scénaristiques), nouvel arc.

Nous allons discerner deux types d'affaires : celles où le statu quo bouge (que ce soit un peu ou beaucoup), et celles où il ne bouge pas du tout. Plus on enchaîne des affaires où il ne bouge pas du tout, plus on retourne dans un schéma narratif du type ''Arc de Bourbon'', qui s'éternise.

Depuis le début de l'Arc de Rum, chaque affaire fait bouger un statu quo, de beaucoup (l'affaire de La Gentille Dame'', où l'on apprend beaucoup sur RUM), ou de moins (''l'affaire de _______''). Il est à remarquer qu'un statu quo peut concerner plusieurs trames. L'affaire du Kamaitachi a beau ne pas avoir fait avancer la trame principale avec l'Organisation, il a cependant fait avancer l'intrigue amoureuse entre Heiji et Kazuha.

4) L'incertae sedis



Il nous est arrivés, dans certaines affaires, de déduire la plupart du contenu de l'enquête avec seulement le chapitre d'introduction. Mais parfois, parce que Gôshô décide de ne pas donner d'indices dans le premier chapitre (plus rarement le deuxième), ou parce que Gôshô a fait une affaire très compliquée et pointue, il sera tout simplement impossible de faire une déduction certaine à propos de l'affaire. Cette situation sera appelée une ''incertae sedis'' (''ine-kertaée ssé-disse''), et il sera impossible de plus avancer. Oui, c'est triste, mais ça peut arriver.

Le genre de situation où une IS peut arriver, c'est lorsqu'une affaire est étalée sur quatre parties (une affaire basique), ou plus (Major Case). Etant donné que l'affaire est en plusieurs parties, Gôshô passe plus de temps à poser le décor, et l'affaire, ainsi que la dilution d'indices au compte-gouttes, ne commence qu'à partir du deuxième ou troisième chapitre.
 Par exemple, à la fin du premier chapitre de ''Ran[GIRL]'', tout était possible, et on ne pouvait rien déduire de si oui ou non Shinichi avait raison en ayant peur du maître d'école. Rien ne permettait de confirmer quoi que ce soit, donc une situation d'incertae situatione (''situation incertaine'').


A la fin de chaque KudoInvestigation, nous ferons un sondage, pour que chacun puisse donner son avis sur l'affaire en cours. Le coupable est-il x, y, z, ou est-ce une incertae situatione (auquel cas, on ne peut pas savoir qui est le coupable) ?

5) La carte

Et pour finir, l'outil par excellence lorsqu'il s'agira de meurtres où la position des pièces est importante, la carte.

Lorsque Gôshô prépare ses meurtres, il a en tête la disposition des salles du décor où se passe le meurtre. Il sait combien de temps on met pour parcourir le bâtiment, combien il y a d'étages, où sont les placards, comment sont disposées les pièces, etc..

Afin de résoudre les affaires mensuelles de la série, il nous arrivera donc d'utiliser des cartes, pour expliquer les déplacements des personnages, ou faire des hypothèses sur les déplacements du criminel.
 Ces cartes peuvent être détaillées comme être très banales, suivant ce qui est important dans l'affaire. Si celle-ci se base juste sur les déplacements et le temps qu'il faut mettre pour aller d'un point A à un point B, la carte sera précise et à l'échelle. Si le stratagème du meurtre réside dans les étages d'un bâtiment, il faudra alors dessiner les étages du bâtiment et leurs issues, etc.. C'est quelque chose qui ne sera pas utilisé à chaque fois, mais qui peut être très utile pour se rendre compte de la complexité de certaines affaires (et aboutir à la découverte du coupable).


Nous utiliserons d'autres outils de théoriciens afin de résoudre les affaires mensuelles de Détective Conan, que vous aurez l'occasion de découvrir au fur et à mesure. La première Investigation est disponible ici, n'hésitez pas à laisser un commentaire si vous avez une question, que vous voulez discuter de la théorie, ou dire ce que vous avez voté et pourquoi ! :)