Détective Conan épisode 917 : Le Tournoi de kendô de l'amour et du mystère (Deuxième partie)

L’épisode 917 de Détective Conan est sorti le 13 octobre 2018 et s’appelle « Le Tournoi de kendô de l’amour et du mystère, Deuxième partie ».
Il est tiré des chapitres 992 et 993 du volume 93, et est storyboardé par Umesaburô Sagawa. Le directeur de l’animation est Hirona Okada, Kenichi Ôtomo, Hiromi Muranaka.


Alors qu’ils s’apprêtent à se confronter dans un duel de kendô, Satô arrête Heiji et Okita. Il faut d’abord résoudre l’affaire, et après seulement pourront-ils résoudre leur différend dans le cadre du tournoi.


La police fait examiner les effets personnels des trois suspects, mais ils ne trouvent pas de cutter. L’arbitre a un pot d’encre noire dans son sac, ce que la police scientifique trouve bizarre, mais il se justifie en disant qu’en tant qu’arbitre, il doit toujours en avoir sur lui pour barrer le nom des vaincus. La jeune femme a une boîte de chocolats, et seuls ceux sur la rangée extérieure ont fondu. L’homme louche a des médicaments contre le mal de ventre.

Pendant ce temps, Ran, dans le gymnase, rencontre Takeshi Onimaru. Double champion de kendô de Tôkyô, il annonce déclarer forfait car il a quelque chose d’important à faire en-dehors du tournoi. Cela laisse la voie libre à Heiji, qui a promis d’avouer son amour à Kazuha dans le cas où il gagne.

Heiji réussit à résoudre l’affaire avant Conan. Il expose sa déduction : « cutter » en kansai-ben signifie « chemise ». Le coupable appelait en réalité pour avoir une chemise de rechange, car il avait saigné du nez. L’arme du crime utilisée par le coupable, qui est l’arbitre, était un bambou très aiguisé. Afin de se protéger des éclats de sang, celui-ci a revêtu une armure de kendo. Son mobile était que la victime, Nukitani, avait contraint son fils à se donner la mort.

En apprenant qu’il s’est trompé et que Nukitani avait en réalité soutenu son fils, le coupable, fou de rage, fonce vers Heiji et Okita. Ran le met K.O. avec une technique de karaté. Malheureusement, les deux adolescents sont déclarés « vaincus par forfait » dans le tournoi.

I – Graphiquement

Il est bien dommage que nous devions commencer par l’aspect graphique de l’épisode, car c’est, et de loin, le pire aspect de l’épisode 917. Pour ne pas y aller par quatre chemins, nous pouvons dès à présent dire qu’il est mal dessiné, et qu’il est, peut-être, l’échec visuel principal de cette saison 23.

Comme bien souvent, le fait que l’épisode ait eu son animation dirigée par trois animateurs-en-chefs n’est pas une bonne chose. On pourrait, naïvement, croire que ce serait une marque de qualité. Il n’en est rien. Les meilleurs plans sont, comme toujours, dessinés par Seiji Muta. Le reste n’est qu’avalanche de dessins peu respectueux des modèles, et l’esthétique générale de l’épisode est mauvaise. Beaucoup de plans ont un rendu très « amateur », comme s’il ne s’agissait que d’un brouillon pour un projet de jeunes animateurs. Problème : ce n’est pas le cas.

Il est, comme toujours, difficile d’expliquer ce genre de couac. Est-ce parce que les meilleurs animateurs étaient mobilisés sur la production d’épisodes plus importants ? Parce que les bons animateurs étaient demandés sur d’autres séries ? Parce que les animateurs choisis étaient inhéremment mauvais ? On ne le saura malheureusement jamais. Ce que l’on sait, cependant, c’est que cet épisode, tant il est peu agréable à l’œil, ne sera pas de ceux que l’on re-regardera. C’est bien son scénario qui le sauve.

Là où la chose devient triste, c’est lorsque l’on sait l’importance de l’épisode. Il n’est certes clairement pas le plus important dans la suite d’épisodes qui préparent le mini-arc de Kyôto, mais on aurait aimé qu’il soit apporté un soin supplémentaire à cet épisode. En plus, il fait apparaître pour la première (et dernière ?) fois un des personnages les plus importants de la série Yaiba : Onimaru.
L’homme, très imposant dans le manga, est ici mal dessiné. Les proportions ne sont pas respectées, et il n’effraie pas du tout, alors qu’il est censé avoir un certain poids dramatique. C’est d’autant plus dommage que c’était là son entrée, et peut-être sa seule apparition, dans la série.

Heureusement, l’une des scènes les plus importantes de l’affaires, et probablement la plus spectaculaire, n’a pas été ratée. Lorsque le coupable essaie d’attaquer Heiji et Okita et que Ran s’interpose, le séquençage, les plans et les dessins sont de la qualité que l’on pouvait espérer pour cet épisode 917. Mais cela ne dure pas, car dès la séquence passée, le dur retour à la réalité se fait sentir dans le dessin du visage d’Okita.

II – Scénaristiquement

Si le visuel est un échec, le scénario réussit-il à soutenir l’épisode ? Oui, mais de justesse.

Le scénario n’est pas mauvais. Mais il n’est pas très bon non plus. On comprend qu’Aoyama ne voulait pas trop s’avancer avec Iori et Momiji, car ils devaient apparaître plus dans le film 21 et dans l’arc de Kyôto. On comprend aussi que l’affaire n’était pas la bonne pour qu’Heiji déclare sa flamme à Kazuha. Il fallait donc trouver un moyen, très prévisible d’ailleurs, de faire en sorte que le détective de l’ouest ne puisse gagner la compétition. Que reste-t-il, donc ?
Il reste qu’Aoyama réussit magistralement à préparer le mini-arc de Kyôto. Cette affaire en est la première pierre : Okita perd son pendentif, élément de grande importance pour l’affaire suivante, qui sera adaptée le 3 novembre. L’affaire n’est pas très bonne, mais elle tient son office, qui est d’être le support au mini-arc de Kyôto.

Cela mis à part, il n’y a rien d’intéressant. La romance entre les deux personnages d’Ôsaka n’est pas particulièrement mise en avant, et Onimaru est un personnage qui, malgré son importance dans Yaiba, peinerait à exister dans Détective Conan. On espère bien voir plus des personnages de Yaiba, mais ce serait demander beaucoup à un auteur qui peine déjà à dessiner les prochains chapitres normaux de sa série. Espérons que, si Aoyama se remet de sa maladie, il prenne le temps de développer la relation, par exemple, entre Onimaru et Okita, quitte à introduire Yaiba et sa sœur, déjà teasés.

On remarque à propos des personnages de Yaiba qu’Aoyama les a, pour leur faire intégrer Détective Conan, « normalisés ». Yaiba est une série de fiction surnaturelle faisant appel à la magie. Détective Conan se veut « réaliste ». Il a donc fallu « normaliser » Onimaru, qui n’a plus ses pics sur sa tête ni ses superpouvoirs, ainsi qu’Okita. Cela confirme ce dont on se doutait déjà pour Kaitô Kid : le voleur fantôme de Détective Conan est une version « réaliste » de son homologue protagoniste de la série Magic Kaito. La vraisemblance de la série Détective Conan est ainsi sauvée.

Enfin, il est intéressant de souligner la mauvaise gestion du temps dans cette affaire : Sagawa, qui est pourtant généralement très bon, a trop étalé l’histoire dans l’épisode précédent, le contraignant à couper certaines petites scènes dans cet épisode-ci. C’est à certains moments bienvenu (Satô ne nous fait pas nous taper le résumé de l’épisode précédent), mais c’est mal venu pour les petites séquences centrées sur Kazuha. Il aurait fallu faire attention à ce que les deux épisodes couvrent les passages intéressants et suppriment les scènes inutiles, et non l’un des deux de manière aléatoire.

III – Bilan

Un épisode bon, qui prépare un des meilleurs mini-arcs de ces dernières années, mais qui peine à vivre en tant qu’histoire indépendante. Les terribles graphismes font mal aux yeux, et le scénario est le seul soutien d’un script assez mal géré. 6,5/10.


​Lire la critique de l'épisode 916

Lire la critique de l'épisode 918

​​Revenir aux épisodes de la saison 23 ​