Détective Conan épisode 906 : Un Témoignage oculaire sept ans plus tard (Deuxième partie)

L’épisode 906 de Détective Conan est sorti le 30 juin 2018 et s’appelle « Le Témoignage oculaire sept ans plus tard, Partie 2 ».
Il est scénarisé par Chiko Uonji, et est storyboardé par Yasuyuki Honda. La directrice de l’animation est Keiko Sasaki.


La police commence l’enquête dans l’hôtel. Elle demande la déposition de chacun des convives. Le dernier à l’avoir vu est l’employé de l’hôtel, Shinsuke Ôhara.
L’empreinte digitale faite de sang retrouvée sous le bureau d’Otaro est la même empreinte digitale que celle trouvée sur le masque des assassins dans le meurtre d’il y a sept ans à Haidô.

Conan demande confirmation : la petite fille qui avait été témoin de l’incident il y a sept ans était bien Miona, la fille de la propriétaire, qui a fait des crises d’angoisse en revoyant le masque. On apprend que le vieil homme journaliste était en réalité le scénariste principal de la série dont le masque du superhéros avait été utilisé par les coupables. Ide révèle que c’est son père qui était la victime des deux meurtriers.

Conan mène l’enquête et remarque qu’un des capuchons de bière dans la pièce a été ouvert différemment. Il endort Kogorô, et résout l’affaire n montrant qu’Ôhara est le coupable.

I – Graphiquement

L’épisode 906 est un grand pas vers la lumière lorsqu’on le compare à l’épisode précédent. Alors qu’Akio Kawamura, pourtant un très bon animateur-en-chef, s’était monumentalement raté dans le 905, l’épisode 906 a eu son animation dirigée par Keiko Sasaki. Celle-ci a une maîtrise certaine des personnages, et a tendance à les dessiner encore mieux que Kawamura. En résulte que l’épisode a des personnages bien dessinés, et qu’il est bien plus beau à regarder que l’épisode précédent. L’animation est aussi bien meilleure : adieu les mouvements rigides des personnages dans le 905 ; Keiko Sasaki maîtrise la qualité de son animation du début jusqu’à la fin de son épisode, et cela se ressent.

Les décors sont tout aussi bons dans cet épisode, à la différence près que le 905, parce qu’il posait les bases de l’affaire, faisait appel à des décors plus variés que dans cet épisode-ci. Ici, presque tout se passe dans le même hôtel, ce qui réduit les possibilités pour les décoristes de nous en mettre plein la vue. Il n’en reste pas moins que les quelques décors que l’on peut voir, ainsi que le design général de l’hôtel, sont bons.

Le reproche que l’on peut adresser à l’épisode est qu’il y a trop peu de traits noirs. Trop peur de traits noirs, parce que trop trop peu d’animateurs-en-chefs et d’animateurs-clefs savent en faire. C’est extrêmement dommage, lorsque l’on sait l’effet visuel positif que font les traits noirs : ils embellissent la série et la rapprochent du manga. Quelques scènes en traits noirs ici et là (contre aucune dans le 905) permettent de rattraper un peu la chose, mais ce n’est jamais assez. Les quelques scènes supervisées par Seji Muta ne sont pas en traits noirs non plus, preuve, s’il en faut, que l’équipe de production de l’animé n’a pas encore compris l’intérêt de ce style de dessin.


Les scènes dessinées par Muta sont très belles, mais il y a trop peu de scènes en traits noirs dans l'épisode


II – Scénaristiquement

L’affaire a été scénarisée entièrement par la même personne, Uonji, que l’on connaissait pour trois fillers globalement très bien menés. Une fois de plus, il réussit à donner une excellente ambiance à son affaire, et à nous donner envie de la suivre. Seulement, le scénario a été très mal calibré : si tout l’épisode 905 est passionnant, la fièvre retombe dans le 906, qui est bien moins magistral. Moins de tension, enquête trop rapide, preuves quasiment inexistantes, le tout est moins bien mené que le 905 et cela est bien dommage.

On regrette d’autant plus que l’on sent très bien qu’Uonji avait le niveau pour scénariser ce filler en trois épisodes et non en deux, comme il l’a déjà fait. Etendre l’affaire sur trois parties l’aurait vraiment rendue exceptionnelle, et lui aurait donné toute l’étendue qu’elle méritait. On en vient à être déçu que l’affaire soit réglée si facilement, quand l’enjeu dramatique et l’atmosphère angoissante et tragique créée autour du personnage de Miona nous avait si impressionné dans l’épisode précédent. Se dire que l'on ne va plus jamais revoir cette famille et cet hôtel, alors qu'ils sont si intéressants, est une des conséquences du manque d'ambition de l'équipe de production de Conan. Dommage !

Ceci ne doit cependant pas cacher le fait que l'affaire des épisodes 905-906 sera probablement dans le top 3 des meilleures affaires de la saison 23. L'affaire réussit à bien d'autres se rate : elle réussit à nous intriguer, véritablement. Elle nous fait nous poser des questions, elle nous fait attendre la scène suivante avec impatience. Elle nous remet dans le bain des premières saisons de la série, grâce à une ambiance délicieuse et une histoire intriguante. L'affaire 905-906 a ce qu'il faut pour devenir un futur classique.

III – Bilan

L’épisode 906 fait penser aux suites de films à succès. Le premier était très bon, même si les effets visuels pouvaient être mauvais ; la suite a des effets visuels éclatants grâce à son budget, mais un scénario bien plus plat et décevant. Keiko Sasaki, aux commandes de l’animation, montre avec maestria ses qualités d’animatrice-en-chef. Une affaire filler qui reste très bonne, et qui pourrait bien être une des meilleures affaires fillers de l’année. 7,75/10, à voir pour sa culture de Conan-patriote.



Lire la critique de l'épisode 905

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