Détective Conan épisode 768 : L'Affaire de la séquestration d'Ai Haibara

L’épisode 768 de Détective Conan est sorti le 21 février 2015 et s’appelle « L’Affaire de la séquestration d’Ai Haibara ».
Il est scénarisé par Masaki Tsuji, et est storyboardé par Shigenori Kageyama. Le superviseur de l’animation est Seiji Muta, et les directeurs d’animation sont Tomoko Fukunaga, Chiemi Hironaka, et Kenichi Ôtomo.


Haibara part faire les courses, mais met du temps à revenir. Conan décide d’aller sur ses pas pour savoir ce qui lui est arrivée. Il trouve, au sol, la petite écharpe que portait un chat qu’Haibara appréciait, sur le chemin vers la maison du professeur Agasa. Ce chat vivait chez Mitsuru Higaki, une jeune femme qui aimait les animaux et qui possédait des terrariums et des aquariums.

Haibara se réveille lentement. Elle est attachée à une chaise, dans le salon de Mitsuru Higaki. Elle se rappelle que quelqu’un l’a fait s’endormir en lui appliquant du somnifère sur le visage par un mouchoir, alors qu’elle essayait d’aider le chat de Mitsuru, Chiro. L’horloge affiche 14h – cela fait donc cinq heures qu’elle a été kidnappée.

Ses yeux s’habituant à l’obscurité, Haibara remarque que Mitsuru Higaki est aussi bâillonnée et attachée dans le salon. Elle regarde la télévision du coin de l’œil : un journaliste annonce, sur une chaîne d’information en continue, que Naoshi Higaki, le mari de Mitsuru, a été retrouvé mort.

Haibara réussit à retirer son bâillon, mais elle n’a pas le temps de crier au secours qu’un individu vient derrière elle et l’endort à nouveau. Lorsqu’elle se réveille, une clef se trouve devant ses yeux. Elle demande à Mitsuru Higaki de s’accroupir pour faire avancer la clef vers elle, afin qu’elle puisse défaire les menottes de Mitsuru puis les siennes. Lorsqu’elles ont fini, l’inspecteur Megure arrive pour informer Mitsuru du meurtre de son mari.

Conan trouve que quelque chose est louche. Il rassemble rapidement les preuves qui permettent d’inculper Mitsuru : celle-ci a tué son mari, et a utilisé Haibara pour se forger un alibi.

I – Graphiquement

L’épisode 768 n’est ni une réussite graphique, ni un échec. Peu de plans sont ratés – ceux qui le sont, sans surprise, sont l’œuvre de Chimi Hironaka et de Tomoko Fukunaga. La coopération entre les différents directeurs d’animation se passe bien et ne choque jamais l’œil à l’écran, contrairement à certains épisodes, comme le 742, où le passage du style de l’un au style de l’autre pouvait parfois être trop visible.

Les décors de l’épisode sont bons, sans être exceptionnels. La maison dans laquelle Haibara est séquestrée a un bon design. Le problème principal de l’épisode provient des décors urbains : les rues que l’on voit sont censées être à Beika, sur le chemin entre le konbini et la maison du professeur Agasa, mais on ne reconnaît aucun bâtiment, et l’architecture n’est pas la même que celle de Beika.

Cette petite déconvenue passée, l’épisode n’a aucun défaut graphique majeur. On aurait aimé que le storyboard soit plus pêchu, mais c’est le scénario qui veut une certaine lenteur, et une certaine fixité, dans l’épisode.

II – Scénaristiquement

Lorsqu’un épisode est signé par Masaki Tsuji, on ne sait pas à quoi s’attendre. Tsuji est capable du meilleur (les épisodes 669 – 670, les épisodes 716 – 717) comme du pire (la terrible affaire de l’horloge florale, ép. 631, et l’affaire du géant Talos, 937 938). Une très bonne surprise peut donc nous attendre, tout autant qu’un grand échec.

L’épisode 768 est en demi-teinte. Son ambiance est bonne, indéniablement, et le décor est bien planté. L’utilisation du personnage d’Ai Haibara était une bonne idée, car cela permet de donner un certain suspense à l’épisode. Cela est d’autant plus vrai qu’Haibara est très rarement le personnage qui est kidnappé (Ayumi est le plus souvent première sur la liste). L’enquête n’est pas très complexe, mais elle est intéressante et plaisante.

Le scénario n’est pas exempt de défauts. Sa facilité, déjà : on comprend immédiatement qui est le coupable, et l’astuce utilisée était facile à deviner. Elle avait déjà été utilisée dans un précédent épisode, où la coupable, une dentiste, s’était servie d’Ayumi pour se forger un alibi.

Le deuxième grand défaut de l’épisode est son traitement de la disparition d’Haibara. Conan et le professeur Agasa devraient être mortifiés en apprenant sa disparition, car l’Organisation pourrait très bien être derrière son kidnapping. Conan semble un peu inquiet, mais pas trop non plus. Dans le manga, Conan aurait tôt fait de contacter Yûsaku et Shûichi pour la retrouver très rapidement : Haibara est depuis longtemps son amie, et, sans elle, il n’y a plus d’espoir de trouver un antidote à l’APTX 4869.

Le troisième défaut, et peut-être est-ce le plus criant, est le rythme de l’épisode. Il est lent. Le tempo aurait dû être plus rapide, connaître plus d’accélérations, pour que le spectateur ne s’endorme pas. C’est dommage, car le scénario de l’épisode n’est en soi pas mauvais. Il est simplement très lent.

Ceci ayant été dit, nous pouvons relever deux anecdotes.
Tout d’abord, dans un flashback, on entend un haut-parleur du métro japonais répéter le nom d’une station (« Midoridai, Midoridai »). Midoridai est le nom d’une station qui revient de temps en temps dans Détective Conan. Station fictive, son équivalent tokyoïte est Sakuradai. Beika se trouve entre Midoridai et Shimodababa (équivalent fictif de Takadanobaba).
Ensuite, nous pouvons remarquer que le doubleur Junichi Sugawara joue le propriétaire du magasin de vins et spiritueux. Il a un rôle fixe dans Détective Conan, qui est celui du professeur principal de la classe de Shinichi, Sonoko, Masumi et Ran. On le retrouve donc dans les épisodes 927 et 928, ainsi que 942. Lorsqu’il ne double pas ce professeur, il joue des petits rôles dans des épisodes de l’animé.


III – Bilan

Un filler qui avait des bonnes idées, mais qui est trop mal exécuté. On dirait que Tsuji ne connaît pas la série, tant les réactions d’Agasa et de Conan ne correspondent pas à ce qu’elles devraient être. Le rythme de l’épisode ne fait rien pour améliorer sa qualité. 6,5/10.