Détective Conan épisode 929 : Une Femme à sa fenêtre

L’épisode 929 de Détective Conan est sorti le 2 février 2019 et s’appelle « La Femme à la fenêtre ».
Il est scénarisé par Nobuo Ôgizawa, et est storyboardé par Sumio Watanabe. Les directeurs d’animation sont Michitaka Yamamoto, Kaoru Nagakawa et Shigenori Taniguchi.


Alors qu’Ayumi court dans la rue, elle trébuche et se blesse au genoux. Une jeune femme qui passe par là, Saki Midorikawa, lui propose de venir chez elle pour soigner sa blessure. Pendant qu’elle boit un jus d’orange, elle voit que la gentille dame regarde par la fenêtre à l’autre bout de la rue. « Ah, avec un ami, aujourd’hui… », murmure-t-elle.

Le lendemain, Ayumi emmène Conan, Haibara, Mitsuhiko et Genta chez elle pour la rencontrer. Conan trouve qu’elle semble seule, et lui demande ce qu’elle regarde en face de son appartement. Elle reste évasive. Elle dit qu’elle doit aller faire du sport, car c’est nécessaire pour son métier, sans préciser la nature de son métier. Elle rentre dans un grand bâtiment et laisse les Detective Boys.

Quelques minutes plus tard, un van arrive à toute allure et entre dans le mur du bâtiment dans lequel Saki était entrée. Elle en sort pour regarder, comme tous les passants, ce qui est arrivé. Plusieurs personnes lui jettent des regards mauvais : Tatsuko Dôjima, auteur, Junnosuke Tachibana, professeur à l’Université pour femmes de Beika, et Michiyo Konno, une employée de bureau.

Conan se rend compte que depuis son appartement, Midorikawa peut voir ce que font Konno et Tachibana chez eux. Tachibana a reçu une lettre de la part de « La femme qui sait tout », disant qu’il faudra la payer pour qu’elle ne balance pas le secret qu’elle détient.

Les Detective Boys interrogent les trois suspects, mais aucun ne semble être étrange. Dôjima n’aime pas Midorikawa parce qu’elle lui fait penser à sa cousine qu’elle déteste, Tachibana ne l’aime pas non plus car elle ressemble à la fille qui a refusé ses avances au collège, et Konno ne l’aime pas parce qu’elle la trouve plus jolie qu’elle.

Le soir, alors qu’elle sort de son métier dans un dance club, Midorikawa comprend qu’elle est suivie par quelqu’un. Elle rentre dans une supérette pour se protéger, mais rien n’y fait. Elle continue son chemin jusqu’à chez elle, et s’assoit à sa fenêtre. « C’est de leur fête d’accepter le chantage… », dit-elle en fumant une cigarette. « Heureusement, personne ne veut me tuer ».

Le lendemain, alors que le concierge et Dôjima sont sur la chaussée devant l’immeuble, le cadavre de Midorikawa tombe à leurs pieds.

I – Graphiquement

Comme nous l’avons maintes fois écrit, un épisode dont l’animation a été dirigée par trois personnes a tendance à être mal dessiné, et mal animé – souvent, lorsqu’un directeur d’animation a un style de dessin douteux, l’équipe de production lui colle deux autres directeurs d’animation pour rattraper les erreurs. Ici, rien de tout cela : les trois directeurs d’animation se complètent de manière satisfaisante, et aucun ne dessine moins bien que l’autre. Les personnages ressemblent toujours à ce à quoi ils devraient ressembler, et ils sont bien animés. C’est donc une réussite.

Le storyboardeur de l’épisode, Sumio Watanabe, en est à son troisième storyboard pour la série, après les épisodes 911 et 921. Nous avions bien aimé son storyboard de ces épisodes ; il en va de même ici. Watanabe a une certaine ambition, car il utilise des plans variés et des plans dynamiques, chose rare dans la série.

Petite anecdote : lorsque Midorikawa regarde dans un des appartements en face de chez elle, on voit, à l’intérieur, une peinture au mur qui représente un temple romain. Cette peinture fait partie des images que l’équipe de production réutilise régulièrement dans Détective Conan dès qu’il y a besoin de décorer un appartement. On l’a déjà vu dans les épisodes 824, 826 et 914.

Enfin, on remarque que lorsque Midorikawa se rend dans un konbini (les supérettes japonaises), on peut voir que le nom du magasin est « TMS Mart ». TMS est le nom de la compagnie de production de Détective Conan, et « Mart », qui signifie « market », est une référence aux chaînes de konbini qui finissent en « mart » tels que la très célèbre FamilyMart.

II – Scénaristiquement

Lorsque l’on apprend que le scénariste d’un filler est Nobuo Ôgizawa, on retient notre souffle. L’homme, bien connu des fans de Détective Conan, est un des plus piètres scénaristes de fillers de la série. Son principal défaut est que son talent n’est pas à la hauteur de son ambition : il essaie de mettre en place une histoire ambitieuse, mais faute de subtilité, il se rate quasi-constamment sur la résolution de l’affaire.

L’épisode 929 n’est que la première partie d’une affaire en deux parties. Comme souvent chez Ôgizawa, la première partie de l’affaire est bonne. Il faudra donc lire la critique de l’épisode 930 pour voir l’affaire être jugée dans son entièreté. En ce qui concerne l’épisode-même, il n’y a que peu à dire. Ôgizawa réussit son pari car l’épisode est intriguant : on a réellement envie de savoir, lorsque les vingt-quatre minutes s’achèvent, pourquoi la jeune femme a été tuée et ce qu’elle complotait. Toute la question est de savoir si l’épisode suivant saura être de la qualité nécessaire pour répondre à cette interrogation.

Un point à éclaircir dans l’épisode est le métier de Midorikawa. Celle-ci refuse de dire aux enfants son métier. On la voit partir de son travail à la fin de l’épisode, lorsqu’elle se sent épiée ; elle sort d’un « Dance pub ». Elle serait donc danseuse dans un club. Il n’estp as impossible que le caractère sexuel de son métier ait été censuré et adoucit par l’équipe de production pour rendre l’épisode « family friendly ».

Enfin, pour l’anecdote, on remarque que le personnage du professeur Junnosuke Tachibana est basé sur son doubleur Shinnosuke Tachibana. Celui-ci a écrit sur son blog qu’il remerciait le scénariste d’avoir quasiment donné son nom au personnage qu’il double, sans préciser pourquoi il avait eu le droit à cette faveur. Une lecture du blog de Michihiko Suwa, éminent membre de l’équipe de production de Détective Conan, ne nous apprend rien sur le sujet non plus, malheureusement.
Par ailleurs, le personnage Shinnosuke Tachibana est, selon le concierge de l’immeuble où habitent les suspects, professeur d’anglais à l’Université pour femmes de Beika. Ces universités, uniquement ouvertes aux femmes, sont nombreuses au Japon et permettaient au début du siècle dernier aux femmes d’avoir une éducation universitaire. L’Université pour femmes de Beika n’existe pas, mais on se doute qu’elle est basée soit sur l’Université pour femmes du Japon, de Bunkyô, soit sur l’Université pour femmes Gakushûin, qui est à Shinjuku, soit l’Université pour femmes d’Ochanomizu de Bunkyô. Ces évènements nous permettront, dans un futur article, de déterminer où se situe le quartier fictionnel de Beika où vit Conan dans le véritable Tôkyô.

III – Bilan

L’épisode est, étonnamment, très bon. Il est une bonne première partie : il pose le décor, soulève des questions et nous intrigue. Le personnage de Midorikawa est intéressant et attachant, aussi machiavélique semble-t-elle être. C’est un très bon épisode, et on ne peut qu’espérer qu’Ôgizawa ne tombera pas dans le piège dans lequel il tombe à chaque fois, qui est de faire  Dur de croire que c’est d’Ôgizawa. Très très bon. Peut-être que la suite va nous décevoir ? Ôgizawa réussit généralement à mettre en place une bonne intrigue dans la première moitié de l’épisode, pour ensuite décevoir. Mais là, vraiment intrigué. Un filler à voir.